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Déchaînement de violence suite aux propos de Benoît XVI… sur la violence

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
19.09.2006
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La réponse a été la plus étrange qu’on puisse imaginer : alors que les responsables musulmans en Europe ont pour la plupart simplement appelé le Pape Benoît XVI à réévaluer son jugement, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie c’est à coup de grenades, de menaces de mort et d’incendies que des musulmans ont apparemment voulu montrer au Souverain Pontife qu’il s’était trompé en estimant que le message de l’Islam était belliqueux.

  • Un vieux musulman albanien prie à Tirana, le 15 septembre.(Stringer: GENT SHKULLAKU / 2006 AFP)

A Naplouse, en Cisjordanie, des Palestiniens ont lancé des bombes incendiaires contre deux églises chrétiennes. Quatre ou cinq individus masqués, circulant à bord d’une voiture blanche, ont lancé plusieurs bombes incendiaires contre le mur d’une église anglicane. Une autre attaque a été menée contre l’église orthodoxe grecque de Naplouse, dont l’un des murs a été incendié.

A Gaza samedi dernier, des hommes armés ont également ouvert le feu sur une église. Dans un appel à l’AFP, un homme se présentant comme le porte-parole de « l’Organisation islamique des épées de la probité » a revendiqué cette attaque contre la plus ancienne église grecque orthodoxe de la ville. Le même après-midi, plusieurs hommes armés ont fait irruption dans une église catholique du quartier de Rafidiyah après avoir mis le feu à la porte d’entrée.

En Irak, une bombe placée devant la porte d’une église à Bassorah, au sud de Bagdad, a explosé quand un des gardes de l’église a ouvert la porte. Ce dernier n’a pas été blessé.

En Irak toujours, un groupe armé, Jaïch al-moujahidine, menace dans un communiqué de frapper à Rome et au Vatican, en riposte aux propos du pape Benoît XVI.

« Nous jurons de détruire leur Croix au coeur de Rome (...) et que leur Vatican sera frappé et pleuré par leur pape », écrit le département juridique de ce groupe.

« Les propos du pape ne nous ont pas surpris (...). La chrétienté sioniste et les croisés haineux sont un poignard empoisonné (...) dirigé contre les musulmans (...) Nous n’avons connu d’eux qu’hostilité à notre égard et allégeance à nos ennemis, par leur soutien aux juifs en Palestine », écrit le groupe.

« Nous ne nous reposerons que lorsque vos trônes et vos croix seront détruits, sur votre propre territoire », menace le groupe.

En Somalie, un chef religieux de Mogadiscio lié au puissant mouvement des tribunaux islamiques a appelé les musulmans à « se venger » du pape, ajoutant que toute personne offensant le prophète Mahomet devait « être tuée ».

« Nous vous exhortons, musulmans, où que vous soyez, à pourchasser le pape pour ses propos barbares, comme vous avez traqué Salman Rushdie, l’ennemi d’Allah qui avait offensé notre religion », a déclaré Cheikh Abubukar Hassan Malin.

« Quiconque offense notre prophète Mahomet devrait être tué par le musulman se trouvant (physiquement) le plus proche de lui », a ajouté cheikh Malin dans une mosquée du sud de Mogadiscio.

Au Pakistan enfin, des manifestants ont brûlé des représentations du Pape et des croix chrétiennes.

Lors d’une conférence à l’université de Ratisbonne, le pape avait cité le souverain byzantin Manuel II Paléologue qui, au XIVe siècle, accusait Mahomet d’avoir semé le Mal et l’inhumanité pour avoir prôné la diffusion de son enseignement par les armes.

« La violence est incompatible avec la nature de Dieu et avec la nature de l’âme », avait souligné le pape, qui avait utilisé les termes de « djihad » et de « guerre sainte ».

Samedi dernier, le pape s’est dit « absolument désolé que certains passages de son discours aient pu paraître offensants pour la sensibilité des croyants musulmans ». Ce n’est malheureusement pas suffisant pour apaiser les esprits.

Avec AFP

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