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Rendez-vous d'Actions Boréales 2006

Écrit par Éric Saumure, La Grande Époque
19.09.2006
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Tenu en fin de semaine dernière et organisé par Richard Desjardins et

son organisme L’Action Boréale de l’Abiti-Témiscamingue (ABAT), ce

rendez-vous a permis de rassembler une panoplie d’artistes et de

spécialistes du Québec sous la cause commune de la forêt. Tant les

conférences que les spectacles tenus pendant le rendez-vous ont su

ranimer cette question de la forêt qui est au cœur des préoccupations

de l’heure. Arrivé à un tournant décisif au niveau de la gestion de

cette ressource, des solutions émergent.

  • Forêt boréale(攝影: / 大紀元)

De son aveu, Desjardins n’a pas eu besoin de tordre de bras pour

inviter les Gilles Vigneault, Diane Dufresne, Richard Séguin, Michel

Pagliaro, les Cowboys Fringants et autres artistes pour endiabler

bénévolement les deux soirées de spectacles livrées au Métropolis de

Montréal. «J’ai pris mon bottin personnel pis j’ai appelé mes chums à

la maison sans passer par leurs agents», raconte l’emblème de l’Abitibi.

D’autre part, les conférences livrées sous le thème Pour une nouvelle foresterie

ont permis d’échanger sur des expériences nouvelles et des avenues

possibles de gestion de la forêt afin de répondre à la crise actuelle

de cette industrie. «Au bout des ressources, les 150 ans de ce régime

colonial tirent à sa fin. En ce moment, le constat est que les

industries forestières sont en faillite et qu’en parallèle une nouvelle

foresterie se développe, mais y’a pu de territoire disponible pour

qu’elle s’y exerce», a tenu à rappeler le chanteur.

Continuant

de mettre de la pression sur le gouvernement pour que des changements

s’organisent, les spécialistes ont tenu à partager leur vision et faire

accepter ces idées nouvelles au sein de la société.

Pour sa part,

Marc Beaudoin, l’ancien directeur général de la Forêt de l’Aigle,

territoire de 14 km2 en Outaouais géré sous le concept de forêt

habitée, constate que «l’industrie forestière ne peut plus assurer le

même développement aux communautés forestières». La lune de miel des

grandes industries forestières semble bel et bien terminée parce que

les ressources ne sont plus aussi abondantes qu’elles étaient et, selon

M. Beaudoin, les communautés développées autour des industries doivent

se rassembler afin d’élaborer une vision commune d’aménagement du

territoire si elles veulent assurer leur survie.

Solution

possible aux défis forestiers actuels, le zonage fonctionnel en

foresterie est mieux connu sous le nom de la Triade. Cette idée vise à

briser l’idée qu’il existe seulement une seule façon de faire en forêt

et intègre à la fois la protection du territoire, l’aménagement

écosystémique et la ligniculture. Selon Christian Messier, spécialiste

en écologie forestière, en consacrant jusqu’à 5 % du territoire

forestier à la culture du peuplier hybride, par exemple, il serait

possible de créer jusqu’à 12 % d’aires protégées et, en plus, arriver à

produire plus de volume de bois pour l’industrie forestière.

Le

chercheur Messier soutient que le Québec doit arrêter de voir la

plantation d’essences à croissance rapide néfaste pour l’environnement

si l’on veut arriver à protéger des forêts anciennes. «À l’heure

actuelle, la Finlande vient voir comment les forêts anciennes du Québec

fonctionnent et, nous, on va voir comment faire pousser du bois plus

rapidement chez eux.»

Effectivement, les forêts scandinaves ont

été victimes d’une grande perte de biodiversité associée à

l’exploitation massive des forêts anciennes de ses territoires pour

ensuite les transformer en forêt artificielle sous forme de plantation.

Pour Sylvie Gauthier, chercheur en écologie forestière pour Ressources

naturelles Canada, «la biodiversité, c’est comme une police d’assurance

face aux perturbations et aux changements environnementaux».

«Il

faut arrêter de se concentrer strictement sur la production de fibres,

mais de prendre compte des autres bénéfices associés à la forêt […].

Laisser vieillir la forêt ou laisser du bois sur pied peut être plus

rentable à long terme», a précisé Sylvie Gauthier lors de son

allocution.

Selon le rapport de la Commission Coulombe et,

également, fer de lance de la chercheuse Gauthier, le Québec doit le

plus rapidement mettre l’aménagement écosystémique au cœur de la

gestion des forêts publiques au Québec si l’on veut éviter le piège

scandinave.

Pour sa part, Richard Desjardins a précisé que «la

tenue de cet événement perdurera dans l’avenir tant et aussi longtemps

qu’on n’aura pas fait la révolution forestière».

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.