L’industrie de la musique joue un air nouveau

Écrit par Heide B. Malhotra, La Grande Epoque (Washington)
20.09.2006

Les procès d’anti-piratage dans l’industrie de la musique prennent un tour historique. Les conflits et des sanctions agressives contre ceux qui téléchargent de la musique et des chansons sans les payer vont probablement devenir un simple épisode du passé.

  • sportif (攝影: / 大紀元)

Selon un article intitulé « De la confrontation à l’expérimentation : l’industrie de la musique joue un nouvel air », et publié récemment sur le site Knowledge@Wharton [un journal de finance en ligne de l’Université de Wharton en Pennsylvanie], les éditeurs de musique sont en train de s’adapter aux nouvelles réalités du marché et de chercher les manières plus habiles pour lutter contre le piratage.

« Même si les tribunaux ont clairement indiqué que le téléchargement sans paiement de fichiers musicaux en ligne est illégal, l’industrie du disque a recherché de nouveaux business models », souligne l’article. « L’industrie de la musique montre une plus grande volonté d’expérimenter », dit Peter Fader, professeur de Wharton.

EMI Music – la maison londonienne du disque

EMI Music, basée à Londres, est une division d’EMI Group et l’une des plus importantes compagnies du disque au monde. Elle a récemment annoncé avoir développé un concept innovant qui inclut la participation des artistes aux bénéfices.

Selon un récent communiqué de presse, EMI Group a créé à travers The Firm, basée à Hollywood, « une compagnie de musique amicale envers les artistes ». La mission de cette nouvelle entreprise est de passer de « la traditionnelle structure de droits d’auteur » à un arrangement où les artistes et la maison d’enregistrement partagent les revenus sur la durée de vie d’un disque ou d’une chanson. D’après ce communiqué de presse, « la nouvelle maison du disque fera un pas en avant sans précédent en partageant tous les bénéfices avec les artistes,… ». Jeff Kwatinetz, PDG de The Firm, annonce que « c’est une opportunité pour The Firm de créer un nouveau business-model des affaires dans le domaine du disque où le pouvoir revient aux artistes et déplace l’intérêt vers la musique elle-même ».

Mandy Moore, chanteuse et actrice américaine, et Army of Anyone, groupe de rock américain, ont été les premiers à expérimenter le nouvel arrangement de la société The Firm. Le groupe Army of Anyone est ravi de faire partie de cet arrangement de partage des bénéfices. Un porte-parole du groupe a dit dans un communiqué de presse : « Nous nous réjouissons de participer à la construction d’un nouveau concept du modèle économique. Nous avons recherché une manière de regagner une certaine commande artistique… Pour la première fois dans notre carrière, notre destin est entre nos mains. »

Selon le communiqué de presse, The Firm joue un rôle majeur dans la restructuration de l’industrie du divertissement. En 2005, elle a crée une co-entreprise entre EMI, Live Nation et Korn, un groupe californien de musique métal. Toutes les parties prenantes dans cette co-entreprise partagent les bénéfices du groupe.

« Le premier disque du groupe Korn qui fait partie des termes de l’accord, intitulé ‘See You on the Other side’, est un succès, le nombre d’unités vendues à travers le monde s’approche de 2 millions, et le nombre des concerts donnés par le groupe dépasse les estimations », a annoncé The Firm.

The Firm continue à développer et rechercher des concepts innovants. La société a participé à l’enregistrement de l’album intitulé ‘Laugh Now, Cry Later’ financé par Ice Club, d’un rappeur, acteur et directeur du film américain. Cet album a été lancé le 6 juin et est devenu un succès : numéro 4 dans le hit parades Billboard 200 ; numéro 2 dans hit parade R&B/Hip-Hop et le trophée d’or grâce à sa récente certification RIAA [the Recording Industry Association of America attribue la certification d’or quand 100.000 copies d’une chanson ont été légalement téléchargées via Internet.]

La nouvelle stratégie de Vivendi

Selon un communiqué paru en juillet dernier, Vivendi (précédemment appelé Vivendi Universal), un conglomérat international de médias et de communication, est en train de changer sa structure de prix.

Courant septembre, Vivendi mettra en place le schéma de prix des CD qui prendra en compte la capacité et la « volonté » à payer, mais seulement en Europe pour l’instant. Kendall Whitehouse, directeur des technologies de l’information à Wharton, estime qu’il s’agit d’une stratégie très raisonnable et non d’un autre moyen de marketing de vente. 

La Maison Blanche rappelle qu’il y a différents souhaits et attentes et que sur le marché il y a de la place pour tous ; on a seulement besoin de comprendre comment atteindre ces souhaits. « Les CD ont différentes significations selon les personnes. Certaines personnes désirent seulement avoir de la musique, tandis que d’autres vont payer plus pour des extras tels que le disque dual avec le son d’un côté et le DVD de l’autre. »

Selon P2PNet, People to People, un site d’informations de médias en ligne, Vivendi a testé sa théorie de nouvel emballage des albums plus anciens pour intéresser les acheteurs moins perspicaces – et a vendu plus de 3 millions d’albums sur le marché européen l’année dernière. Vivendi s’attend à vendre 75 % de moins de CD sous leur forme basique que sous leur forme luxueuse. Ces CD sont identiques à des livres de poche rudimentaires.

Ce business model pourrait intéresser un grand nombre de clients européens, il sera testé aux USA. Le consommateur américain, habitué aux livres de poche et aux fast food, sera plus qu’intéressé à acheter quelque chose meilleur marché et qui ait encore une valeur de divertissement.

On délaisse le Digital Rights Management (DRM)

Sony BMG Music Entertainement, une joint-venture entre Sony et Bertelsmann, a étendu la loi en 2005 en attachant le système DRM aux CD. Le DRM protège le copyright en empêchant le partage de la musique et des chansons sur Internet. Le système de Sony laisse toutefois l’ordinateur vulnérable aux risques de sécurité tels que des attaques d’intrus. « Le but de DRM est valable, mais des critiques se concentrent sur le fait que la plupart des utilisations sont trop draconiennes », rappelle l’article de Knowledge@Wharton.

Mark Cuban, entrepreneur, fondateur de HDNet et propriétaire de l’équipe sportive Dallas Mavericks du NBA, a indiqué à Knowledge@Wharton que n’importe quel « DRM est une perte de temps ». Selon Cuban, il y a beaucoup de gens qui ont des connaissances en informatique qui leur permettent d’éviter le système restrictif sans aucune difficulté. 

Sony, avec Yahoo!, est en train de repenser sa stratégie DRM, et a édité la dernière chanson de Jessica Simpson, chanteuse pop music, à la mi-juillet dernier à moins de 2 dollars sans y inclure le DRM. La chanson peut être écoutée partout, par tout le monde, et même partagée entre les amis et les proches.

La tendance d’industrie de musique selon Wharton

Le facteur important qui a provoqué un changement dans l’industrie de la musique était probablement le logiciel iTunes d’Apple qui permet le partage des chansons pour moins d’un dollar par chanson. Et il s’avère que les observateurs sont d’accord avec cette analyse.

Wharton considère que grâce à l’Internet, l’industrie de la musique va changer, cela ne peut pas se passer autrement. « L’industrie d’enregistrement a une opportunité merveilleuse et est dans une meilleure position que n’importe quelle autre industrie », a indiqué Fader de Wharton. Les professeurs de Wharton suggèrent plutôt des abonnements, des business modèles innovants, ou un mélange d’« hybrides » des business modèles existants ou développés récemment plutôt que de suivre les anciennes voies des principaux acteurs de l’industrie.

« Étant donné que nous ne savons pas quelle formule de musique en ligne gagnera finalement, ce qui semble le plus raisonnable, pour ceux qui sont impliqués dans l’industrie de la musique, c’est d’essayer un peu de tout », a constaté Joel Waldfogel, professeur chez Wharton. « Puisque nous ne savons pas ce qui va se passer, c’est un excellent moment pour expérimenter », a-t-il ajouté.