Journée mondiale de prévention du suicide
La journée mondiale de prévention du suicide a eu lieu le 10 septembre. Le thème de cette année était « La connaissance apporte de nouveaux espoirs ». Il s’agit de connaissances scientifiques ainsi que de programmes et activités pouvant diminuer le comportement suicidaire. Il faut savoir que chaque année, environ un million de personnes s’ôtent la vie. C’est la cause majeure de décès chez les adolescents et les jeunes adultes. Même si la tentative est bénigne, elle traduit une détresse émotionnelle sévère. Les familles et les proches vivant un deuil par suicide ont beaucoup de peine à s’en remettre. La culpabilité les marque profondément car ils pensent qu’ils auraient pu l’éviter. |
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Les recherches effectuées ces vingt dernières années ont permis une réelle avancée dans la compréhension des comportements suicidaires. En occident, 90 % des suicides proviennent de troubles mentaux. En Asie le rapport est moins grand. La dépression, les troubles bipolaires, l’abus de substances et d’alcool ainsi que la schizophrénie sont les troubles susceptibles d’entraîner un suicide, la dépression étant largement en tête. La présence d’un problème d’abus d’alcool ou de drogue en conjonction avec un autre trouble mental augmente considérablement le risque de comportements suicidaires. Les antécédents familiaux ou une tentative de suicide récente doivent nous mettre en éveil. Le contexte socio-économique et une mauvaise santé physique sont d’autres facteurs à risque. Lorsque survient une rupture, la perte d’un être cher, des conflits marquants, des soucis matériels, c’est la coupe qui déborde. En lisant ces lignes, il ne faut pas non plus trop s’alarmer, la majorité des gens souffrant de troubles mentaux ne se suicideront pas. Des études ont mis a jour que des anomalies biochimiques du cerveau, en particulier dans les capteurs de la sérotonine liées à l’impulsivité et à l’agressivité, semblent contribuer à une augmentation du risque suicidaire. Comment prévenir les suicides? Suivant les données provenant de plusieurs pays, la restriction de l’accès au gaz domestique, aux armes à feu et l’installation de barrières dans des lieux publics à risque ainsi que la prescription de médicaments sécuritaires (qui ne provoquent pas la mort même s’ils sont pris en très grande quantité) diminuent les taux de suicide de type impulsif. Cela n’enlève pas le désespoir de la personne mais peut permettre l’obtention d’aide durant le temps de recherche d’une autre méthode. La Chine, l’Inde et le Sri Lanka présentent le plus haut taux de suicide par ingestion de pesticides. Or, ces pays surpeuplés comptent une large proportion des suicides à l’échelle mondiale. Pour éviter cette forme de suicide, on pourrait, par exemple, fournir aux utilisateurs de pesticides des armoires qui se ferment à clé. Former les médecins à mieux reconnaître, traiter et gérer la dépression et les comportements suicidaires. Bien souvent, le patient dépressif sous-estime son état, l’abordant superficiellement lors de sa visite. Pourtant les personnes qui se suicident ont consulté un médecin dans les semaines précédant leur mort. Si les médecins avaient eu la formation nécessaire pour déceler ces problèmes, le taux de suicide se réduirait grandement. On retrouve ces résultats dans diverses études sur la formation des médecins menées dans certaines régions de Suède, de Hongrie, de Slovénie et du Japon. C’est une approche très prometteuse en prévention du suicide et il est impératif de la reproduire dans d’autres pays. Les anti-dépresseurs et autres psychotropes peuvent diminuer le risque de suicide mais leurs effets secondaires motivent d’autres solutions. Les thérapies comportementales et psychologiques semblent être une bonne solution et peuvent compléter une médication. Ce domaine est encore en étude. Les personnes qui font des tentatives de suicide ont besoin d’être suivies à leur sortie d’hôpital jusqu’à leur « guérison ». On doit développer de nouveaux programmes qui prennent en compte le suivi et l’aide aux patients suicidaires. La coordination entre divers milieux hospitaliers et les organismes communautaires ainsi que le soutien aux familles et aux proches doivent être coordonnés. Dans l’éducation et la formation des communautés pour la prévention des suicides, de bons résultats ont été obtenus dans l’armée de l’air des Etats-Unis, l’armée norvégienne ainsi que dans plusieurs prisons et lieux de travail. Plusieurs programmes de dépistage sont aussi développés dans des écoles et des universités. Les lignes d’aide téléphoniques, les centres de crise et les services d’aide sur Internet répondent à un important besoin. Cependant, il reste à faire une analyse précise relevant les points forts et les améliorations à faire pour que ces démarches soient plus performantes. Les médias influencent les comportements suicidaires des personnes vulnérables. Il serait sage d’éviter des programmes mettant en valeur ce genre de comportement et diriger l’attention sur la souffrance de ceux qui restent en soutenant des événements comme une vigile aux chandelles ou une marche en souvenir de ceux qui sont suicidés ou en décrivant les différents modes de prévention. Les politiques, les entrepreneurs, les associations de tous horizons ont la possibilité de développer des activités de dépistage des facteurs à risque. Vos activités et initiatives peuvent en inspirer d’autres. Pour se donner des idées, consulter le site : www.iasp.info.
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