Journée mondiale de prévention du suicide

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque - Genève
23.09.2006

La

journée mondiale de prévention du suicide a eu lieu le 10 septembre. Le

thème de cette année était « La connaissance apporte de nouveaux

espoirs ». Il s’agit de connaissances scientifiques ainsi que de

programmes et activités pouvant diminuer le comportement suicidaire.

Il

faut savoir que chaque année, environ un million de personnes s’ôtent

la vie. C’est la cause majeure de décès chez les adolescents et les

jeunes adultes. Même si la tentative est bénigne, elle traduit une

détresse émotionnelle sévère. Les familles et les proches vivant un

deuil par suicide ont beaucoup de peine à s’en remettre. La culpabilité

les marque profondément car ils pensent qu’ils auraient pu l’éviter.

  • Les recherches effectuées ces vingt dernières années ont permis une réelle avancée dans la compréhension des comportements suicidaires. En occident, 90 % des suicides proviennent de troubles mentaux. En Asie le rapport est moins grand. La dépression, les troubles bipolaires, l’abus de substances et d’alcool ainsi que la schizophrénie sont les troubles susceptibles d’entraîner un suicide, la dépression étant largement en tête. La présence d’un problème d’abus d’alcool ou de drogue en conjonction avec un autre trouble mental augmente considérablement le risque de comportements suicidaires.(攝影: / 大紀元)

 

Les

recherches effectuées ces vingt dernières années ont permis une réelle

avancée dans la compréhension des comportements suicidaires. En

occident, 90 % des suicides proviennent de troubles mentaux. En Asie le

rapport est moins grand. La dépression, les troubles bipolaires, l’abus

de substances et d’alcool ainsi que la schizophrénie sont les troubles

susceptibles d’entraîner un suicide, la dépression étant largement en

tête. La présence d’un problème d’abus d’alcool ou de drogue en

conjonction avec un autre trouble mental augmente considérablement le

risque de comportements suicidaires.

Les antécédents familiaux

ou une tentative de suicide récente doivent nous mettre en éveil. Le

contexte socio-économique et une mauvaise santé physique sont d’autres

facteurs à risque. Lorsque survient une rupture, la perte d’un être

cher, des conflits marquants, des soucis matériels, c’est la coupe qui

déborde. En lisant ces lignes, il ne faut pas non plus trop s’alarmer,

la majorité des gens souffrant de troubles mentaux ne se suicideront

pas. Des études ont mis a jour que des anomalies biochimiques du

cerveau, en particulier dans les capteurs de la sérotonine liées à

l’impulsivité et à l’agressivité, semblent contribuer à une

augmentation du risque suicidaire.

Comment prévenir les suicides?

Suivant

les données provenant de plusieurs pays, la restriction de l’accès au

gaz domestique, aux armes à feu et l’installation de barrières dans des

lieux publics à risque ainsi que la prescription de médicaments

sécuritaires (qui ne provoquent pas la mort même s’ils sont pris en

très grande quantité) diminuent les taux de suicide de type impulsif.

Cela n’enlève pas le désespoir de la personne mais peut permettre

l’obtention d’aide durant le temps de recherche d’une autre méthode.

La

Chine, l’Inde et le Sri Lanka présentent le plus haut taux de suicide

par ingestion de pesticides. Or, ces pays surpeuplés comptent une large

proportion des suicides à l’échelle mondiale. Pour éviter cette forme

de suicide, on pourrait, par exemple, fournir aux utilisateurs de

pesticides des armoires qui se ferment à clé.

Former les

médecins à mieux reconnaître, traiter et gérer la dépression et les

comportements suicidaires. Bien souvent, le patient dépressif

sous-estime son état, l’abordant superficiellement lors de sa visite.

Pourtant les personnes qui se suicident ont consulté un médecin dans

les semaines précédant leur mort. Si les médecins avaient eu la

formation nécessaire pour déceler ces problèmes, le taux de suicide se

réduirait grandement. On retrouve ces résultats dans diverses études

sur la formation des médecins menées dans certaines régions de Suède,

de Hongrie, de Slovénie et du Japon. C’est une approche très

prometteuse en prévention du suicide et il est impératif de la

reproduire dans d’autres pays.

Les anti-dépresseurs et autres

psychotropes peuvent diminuer le risque de suicide mais leurs effets

secondaires motivent d’autres solutions. Les thérapies comportementales

et psychologiques semblent être une bonne solution et peuvent compléter

une médication. Ce domaine est encore en étude.

Les personnes qui

font des tentatives de suicide ont besoin d’être suivies à leur sortie

d’hôpital jusqu’à leur « guérison ». On doit développer de nouveaux

programmes qui prennent en compte le suivi et l’aide aux patients

suicidaires. La coordination entre divers milieux hospitaliers et les

organismes communautaires ainsi que le soutien aux familles et aux

proches doivent être coordonnés.

Dans l’éducation et la formation

des communautés pour la prévention des suicides, de bons résultats ont

été obtenus dans l’armée de l’air des Etats-Unis, l’armée norvégienne

ainsi que dans plusieurs prisons et lieux de travail. Plusieurs

programmes de dépistage sont aussi développés dans des écoles et des

universités. Les lignes d’aide téléphoniques, les centres de crise et

les services d’aide sur Internet répondent à un important besoin.

Cependant, il reste à faire une analyse précise relevant les points

forts et les améliorations à faire pour que ces démarches soient plus

performantes.

Les médias influencent les comportements

suicidaires des personnes vulnérables. Il serait sage d’éviter des

programmes mettant en valeur ce genre de comportement et diriger

l’attention sur la souffrance de ceux qui restent en soutenant des

événements comme une vigile aux chandelles ou une marche en souvenir de

ceux qui sont suicidés ou en décrivant les différents modes de

prévention. Les politiques, les entrepreneurs, les associations de tous

horizons ont la possibilité de développer des activités de dépistage

des facteurs à risque.

Vos activités et initiatives peuvent en inspirer d’autres. Pour se donner des idées, consulter le site : www.iasp.info.