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L’ulcère de Buruli, la nouvelle lèpre

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque - Genève
06.09.2006
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C’est la troisième maladie mycobactérienne dans le monde, après la tuberculose et la lèpre. Elle a été repérée pour la première fois par le docteur Sir Albert Cook, en 1897 dans un village nommé Buruli en Ouganda. Puis en Australie, on releva un cas en 1937 et les premières observations cliniques ont été publiées en1948. Elle sévit entre les deux tropiques, spécialement au abord de fleuves ou de marécages. Une trentaine de pays sont touchés. Les enfants vivant dans les zones rurales des régions humides sont particulièrement touchés. Son développement s’est considérablement accentué au cours de ces quinze dernières années. Le nombre de cas est estimé à près de 22 000 depuis 1978 en Côte d’Ivoire, 5 700 depuis 1989 au Bénin et au Ghana plus de 10 000 depuis 1993.

Le germe responsable de cette maladie s’appelle Mycobacterium ulcerans (Mu). Il appartient à la famille des bacilles acido-alcoolo-résistants (B.A.A.R.) dont font partie les microbes de la lèpre et de la tuberculose. On ignore son mode de transmission. Cependant, le rôle des punaises aquatiques (Naucoridae) ou d’autres insectes vivants dans l’eau semble très probable. Ces punaises carnivores très agressives vivent en Afrique et seraient les hôtes de M. ulcerans. D’autres vecteurs sont à considérés, comme certains moustiques. Les souches varient d’un continent à l’autre. Le manque d’hygiène et la malnutrition semblent aussi propices à son développement. 

  • Une main atteinte d'ulcère de Buruli.(攝影: / 大紀元)

 

Au départ, cela ressemble à un nodule ou un œdème non inflammatoire, indolore et parfois purulent. Puis l’ulcère apparaît et la peau et les tissus mous sont détruits sur une grande surface. La plaie est nécrotique, jaunâtre et le pourtour est décollé, oedémateux et noirâtre. La maladie évolue sans fièvre ni douleur, ce qui explique en partie pourquoi les sujets atteints tardent le plus souvent à se faire soigner. Contrairement à la lèpre, cette maladie se développe très rapidement et laisse des traces invalidantes et parfois l’obligation d’amputer. Dans 90 % des cas, les lésions se situent sur les membres, avec près de 60 % pour les jambes.

L’OMS a lancé en 1998 l’initiative mondiale contre l’ulcère de Buruli pour coordonner les activités de lutte et de recherche spécifiques à cette pathologie. En Afrique, la tradition dit que cette maladie est due à un sort jeté par un sorcier pour punir le voleur. Les malades sont donc cachés par les familles qui en ont honte. De plus les frais qu’engendre un traitement dans un hôpital ne sont tout bonnement pas supportable pour la famille. Seul la prévention et l’information peuvent limiter les dégâts. Il est donc capital d’informer les soignants, les enseignants et les villageois pour limiter au maximum ce que l’on peut appeler « la nouvelle lèpre ».

Plus la maladie est dépistée tôt, plus le patient a des chance de ne pas avoir de complications. Les tests actuels de dépistage doivent être développés dans des laboratoires souvent trop éloignés. Il faudrait disposer le plus rapidement possible d'un test simple et rapide à utiliser sur le terrain car on peut traiter localement et à moindre frais la maladie à son stade le plus précoce.

Bien que les effets secondaires ne soient pas négligeables, une association de rifampicine et de streptomycine/amikacine pendant 8 semaines permet une guérison. Les nodules et les cas sans complications sont traités en ambulatoire. Quand la maladie est trop avancée, il faut faire appelle à la chirurgie et l’amputation est souvent inévitable.

La vaccination par le BCG (bacille Calmette Guérin) semble offrir une certaine protection sur le court terme. Mais il est urgent de trouver un vaccin mieux ciblé car celui-ci reste limité.

Selon les dernières recherches présentées par le DR P. Addo, certaines plantes médicinales seraient une option très intéressante. Notamment l’Allium sativum purple et le Syzygium

Canadensis.

Le Dr Son et le Pr Mireille Dosso de l’institut pasteur de Côte d’Ivoire ont étudié les effets thérapeutiques de l’argile. Deux argiles sont utilisées en cataplasmes de 1 cm. Il s’agit de l’argile illite changée 3 fois par jour et de l’argile montmoriollinite, changée 2 fois par jour. 1/3 des patients sont traité par la méthode classique, 1/3 par l’argile illite et le dernier tiers par l’argile montmoriollinite. Le test a été réalisé sur 46 personnes non HIV dont les plaies étaient relativement étendues. Les conclusions sont très encourageantes. Si dans un premier temps l’antibiotique semble plus efficace, au bout de 180 jours, l’argile serait plus performante. Reste encore à définir le coût, la durée et la prescription.

Source : MedecineTropicale.free.fr, Who.int/mediacentre, Who.int/buruli .

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