L'intégration des Inuits au cœur d'un long métrage

Écrit par Gabriel Aubry Gayon, La Grande Époque
11.01.2007

 

Alors que l'infirmière Carole accompagne son patient tuberculeux inuit, Tivii, pour la dernière fois, on ressent à quel point ces deux personnages ont appris l'un de l'autre : Tivii, qui a regagné l'espoir en la vie, et Carole, qui a découvert un autre être si différent de tout ce qu'elle connaissait. C'est alors que, de nulle part, sort un technicien qui hurle : «Break time!», et toute l'équipe de production, incluant Natar Ungalaaq (Tivii) et Éveline Gélinas (Carole), se précipite vers la cafétéria durant cette longue journée de tournage où l'on doit tourner la scène ultime. 

  • Les acteurs Natar Ungalaaq (Tivii) et Éveline Gélinas(攝影: / 大紀元)

 

«Il y a eu des vrais incidents dont on parle dans ce film qui ont eu lieu dans l'histoire de mon peuple. Même mes grands-parents étaient affectés par ce fléau», explique l'acteur originaire d'Iqaluit qui joue dans un film au Québec pour la première fois. En plus de son charisme naturel, cela le rend encore plus attachant et crédible comme personnage.

Se déroulant dans le Québec des années 1950, Ce qu'il faut pour vivre fait lumière sur la vague de tuberculose qui a forcé plusieurs Inuits à quitter leur milieu de vie pour s'interner dans des hôpitaux. Tourné à Québec et au Grand Nord, ce nouveau long-métrage réalisé par Benoît Pilon.

Scénarisé par Bernard Émond suite à un long séjour au Nunavut où il a travaillé avec le télé Inuit, Ce qu'il faut pour vivre raconte l'histoire de Tivii, un chasseur inuit atteint de la tuberculose qui sera alors interné dans un sanatorium où il perd le goût à la vie. Dans un endroit sombre et si différent du sien, il devra aussi vivre avec des étrangers qui parlent une langue inconnue et qui ne connaissent rien à sa culture. Après un séjour difficile dans ce nouvel enfer, il rencontre un enfant qui bouleversera sa vie; un jeune Inuit qui parle également français. Celui-ci lui aidera à communiquer avec ses nouveaux hôtes.

En voyant l'enregistrement de plusieurs scènes, il est facile de constater que Ce qu'il faut pour vivre n'est pas seulement un film historique qui traite d'une tragédie qui a dévasté plusieurs communautés, mais un hommage à l'espoir.

«La thématique principale de ce film n'est pas la mort, mais bien la vie, ce qu'il faut pour vivre», confirme le réalisateur Benoît Pilon qui s'est démarqué comme documentariste engagé avant de passer à la fiction.

«Il y a des bonnes scènes en français et en Innuk. Ce sera une bonne nouvelle histoire qui n'a pas encore été contée», explique Natar Ungalaaq.

La Grande Époque a visité, fin décembre, le plateau de tournage situé au Collège Bellevue, une énorme institution construite dans les années 60 qui ne dessert aujourd'hui que quelques étudiants.

L'Association coopérative de productions audiovisuelles (ACPAV), qui produit Ce qu'il faut pour vivre, prévoit que ce long métrage de 4 millions de dollars sera en salle en 2008.