Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Les conservateurs se préparent-ils à une élection au printemps?

Écrit par Omid Ghoreishi, La Grande Époque – Edmonton
17.01.2007
| A-/A+

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les experts affirment que les partis ne sont pas prêts

C’est dans l’action que l’année 2007 a débuté chez les conservateurs. D’une part, leur camp a accueilli un nouveau membre important lorsqu’un député a déserté les libéraux et, d’autre part, le premier ministre Stephen Harper a remanié son cabinet.

  • Le premier ministre du Canada, Stephen Harper(Staff: DENIS SINYAKOV / 2006 AFP)

 

Le plus grand changement du remaniement ministériel est le remplacement de Rona Ambrose au ministère de l’Environnement par John Baird, qui était auparavant président du Conseil du trésor. Ceci est survenu en raison des inquiétudes grandissantes de la population quant aux changements climatiques, un sujet chaud qui devrait jouer un rôle déterminant lors de la prochaine élection.

Certains considèrent que les changements dans le cabinet sont un geste stratégique pour se préparer aux élections. Mais M. Harper a indiqué à plusieurs reprises qu’il ne voulait pas aller aux urnes dans un avenir rapproché et il a nié que le remaniement avait un objectif préélectoral.

«Je dis qu’il s’agit d’un ajustement», a-t-il déclaré. «Je n’appellerais pas ça un cabinet électoral, car il n’est pas dans mon intention de déclencher des élections.»

Des rumeurs courent sur la colline parlementaire voulant qu’une coalition de partis d’opposition renverserait le gouvernement minoritaire dans une motion de censure après la présentation du budget des conservateurs ce printemps. Mais Nelson Wiseman, professeur de sciences politiques à l’Université de Toronto, déclare que le déclenchement des élections est peu probable cette année, car aucun des partis ne semble prêt.

«Je ne pense pas que nous aurons une élection cette année… même si le premier ministre a entraîné son parti à prévoir une élection au printemps, et que son gouvernement aimerait livrer un budget attrayant qui leur donnerait un avantage dans les sondages pour obtenir une majorité», explique M. Wiseman.

Un récent sondage de Decima, cité par La Presse Canadienne, montre que même si les conservateurs ont une avance sur les autres partis, ils jouissent de seulement 34 % d’appui à l’échelle nationale, ce qui n’est pas de bon augure pour former un gouvernement majoritaire.

Les libéraux, qui ont obtenu 31 % des voix dans le sondage, ne verraient pas d’un bon œil une élection précoce, car ils sont moins prêts à mener et à financer une campagne et moins prêts dans la préparation générale, selon M. Wiseman.

Le directeur général du Parti libéral, Steve McKinnon, a remis sa démission récemment, les libéraux ont perdu un membre lorsque Wajid Khan a changé de camp, et le nouveau chef, Stéphane Dion, continue à travailler afin de rassembler une équipe pour les élections.

«Toutes ces choses prennent du temps et, en plus, les libéraux ne sont pas en position de former une majorité.»

Une élection ce printemps ne semble pas une option intéressante pour le NPD non plus, lui qui traîne de la patte dans les derniers sondages. De plus, la défection de M. Khan vers le Parti conservateur a donné la balance du pouvoir au NPD puisque ce dernier détient le nombre exact de sièges permettant à la minorité conservatrice de devenir une majorité.

«Ils [le NPD] ne veulent pas faire tomber le gouvernement pour un certain temps et ceci signifie qu’ils appuieront le budget du gouvernement», estime Steven Staples, directeur des programmes de sécurité au Polaris Institute, un centre d’étude et de recherche à Ottawa.

«Ils feront ce qui est nécessaire pour s’accrocher au pouvoir plus longtemps», ajoute M. Staples.

Le Canada n’a pas connu de gouvernement majoritaire depuis les libéraux en 2004, et Steven Staples croit que cela demeurera probablement ainsi pour un certain temps.

«Il se pourrait que ce soit la période [des gouvernements minoritaires]… car depuis un certain temps maintenant, les électeurs ne sont pas nécessairement satisfaits de la tournure des événements sous les gouvernements majoritaires du passé», poursuit-il.

«Il est encore possible que Harper ou Dion puisse avoir un coup de chance et gagner [une majorité], mais Harper a vraiment une côte à remonter au Québec.»

Avec 75 sièges, le Québec a le plus grand nombre de sièges au parlement après l’Ontario. Les conservateurs essaient d’augmenter leur popularité au Québec dans le but de remporter les sièges nécessaires pour former une majorité.

Toutefois, M. Wiseman mentionne que l’élection de Stéphane Dion comme chef du Parti libéral pourrait bien avoir ruiné les espoirs des conservateurs.

«En choisissant un Québécois, les chances des libéraux au Québec ont augmenté de façon significative, et c’est pourquoi l’obtention d’une majorité est un grand défi pour les conservateurs», remarque M. Wiseman.

Tout comme M. Staples, M. Wiseman croit que le Canada pourrait éventuellement se retrouver avec une succession de coalitions minoritaires stables à long terme, comme cela s’est produit dans des pays comme l’Allemagne de l’Ouest et les Pays-Bas, une situation avec laquelle «le Canada pourrait très bien faire».

À moins que les conservateurs bénéficient d’une hausse suffisante dans les sondages, ce qui lui semble peu probable, M. Wiseman ne s’attend pas à une élection au printemps

«Harper aimerait avoir une élection, mais il voudrait aussi être mieux placé dans les sondages. Avant que cela se produise, je ne le vois pas essayer de déclencher une élection.»

Sharda Vaidyanath a contribué à ce reportage.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.