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Quand la violence s’invite dans les stades…

Écrit par Frédérique Privat, La Grande Epoque Guadeloupe.
18.01.2007
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Un pompier à la main arrachée, un policier contraint de tirer à vue :

ces malheureux et tragiques accidents ont eu lieu sur et autour de

terrains de football.

  • Réunion des contrat Local de sécurité du Parc des Princes(STF: JACQUES DEMARTHON / ImageForum)

 

 

Dans le premier cas, le sapeur-pompier âgé de 20 ans, tentait d’évacuer un explosif lancé par des supporteurs de l’oM, lors d’un match Nice- OM. L’auteur présumé des faits est un membre du groupe « fanatics », l’un des 8 groupes de supporteurs constitués autour du célèbre club marseillais.

Dans le deuxième cas, le policier tentait, en tirant sur des supporteurs du PSG, de les protéger, lui et un supporteur de l’équipe adverse, des coups et menaces racistes et anti-sémites qui pleuvaient. Un homme est mort pourtant, parce que la violence a entraîné la violence…

Acculé, craignant pour sa propre vie, ce policier en civil qui voulait seulement protéger un jeune supporteur français de l’équipe de Hapoël Tel-Aviv, a été poursuivi par plusieurs dizaines d’individus dont les membres du groupe « Boulogne Boys », proches de l’extrême-droite…

Si le ballon rond fut et est encore considéré comme un moyen de réussite sociale dans nombre de pays, stigmatisé alors de « sport des pauvres », l’idée fait encore recette, mais entaillée d’une belle balafre nuisant de plus en plus à son image !

En effet, certains pays tels la France ou le Royaume-Uni, subissent actuellement une forte recrudescence de la violence dans leurs stades. Envois de lacrymogènes, d’explosifs, bagarres entre supporters rivaux, la liste des actes de violences est malheureusement longue.

Dès 1985, une Convention européenne sur la violence et les débordements des spectateurs lors de manifestations sportives fut déjà mise en place, avec pour conséquence une unification des politiques nationales de lutte anti-hooligans. Création de banques de données, contrôle d’identité aux stades, billets avec puces électroniques… les dispositifs mis en place témoignent de l’importance donnée à cette menace.

La répression s’est aussi accentuée avec des procédures  de comparution accélérée en Allemagne, en Suisse… En France, les récents et graves incidents survenus ont contraints les décideurs à faire preuve de plus de fermeté.

En Juillet 2006, un projet de loi a été voté pour pallier à ces dérives : « Peut être dissout(e) par décret (…) toute association (…) dont des membres ont commis en réunion, en relation ou à l’occasion d’une manifestation sportive, des actes répétés constitutifs de dégradations de biens, de violence sur des personnes, ou d’incitation à la haine, ou à la discrimination contre des personnes à raison de leur origine,de leur orientation sexuelle, de leur sexe ou de leur appartenance, vraie et supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »(art. 4, loi du 5 juillet 2006)

A cela, le gouvernement vient de proposer d’autres mesures telles que l’achat contrôlé de billets par le biais d’associations agréées ou même les matches se déroulant à huis clos pour les cas extrêmes.

Des cas extrêmes qui font passer de simples citoyens supporteurs au stade de « hooligans » !

Ce terme anglophone ne l’est pourtant pas par hasard ? Le Royaume-Uni tiendrait en effet une place des plus honorables dans le classement des pays les  plus violents sur les stades.

Le foot-ball y occupe une place privilégiée puisque longtemps, il fut la principale distraction des classes ouvrières qui le « supportait » au stade ou au pub du coin.

Mais, si Beckham en représente le côté « glamour » où strass et ballon rond font  assez bon ménage, Rooney, en revanche, avec ses injures et coups fréquents sur les stades, semble un candidat peu amène pour les légions de supporteurs en quête d’un « dieu du stade » !

Supporteurs ? Non ! Hooligans ! On parle alors de cette catégorie de supporteurs qui utilisent la violence pour affirmer leurs convictions et leur soutien à leur club. Mais, cela va plus loin :

Le Monde du 28 novembre 2006, publiait l’entrevue réalisée avec un

« hooligan appartenant au groupe des indépendants », groupe qui n’a aucune appartenance associative et serait considéré comme l’un des plus dangereux. Cet homme se présente alors  comme « un hooligan pur » qui recherche la violence pour le plaisir. En cela, l’objectif n’est pas pour eux de tuer, mais de « dominer » l’autre.

En d’autre termes, utiliser l’esprit de clan pour exprimer une violence latente sous couvert d’un prétendu nationalisme.

Les stades, synonymes encore, il n’y a pas si longtemps, de dépassement de soi  et de reconnaissance identitaire, seraient-ils en train de perdre ces valeurs citoyennes au profit des penchants les plus obscurs de l’Homme ?

Argons que le sport continuera à être cette activité sociale  de rassemblement et d’unification à des fins constructives et humanistes.

 

 

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