Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

L’ignorance : un grand obstacle à la paix

Écrit par Michel WU, ancien chef du service de rédaction RFI
18.01.2007
| A-/A+

 

 

 

Discours prononcé par Michel WU, ancien chef du service de rédaction

RFI (langue chinoise) à l’occasion du colloque « La Paix, qu’est-ce que

c’est ? et comment la faire ? » organisé par l’ONG Agir pour les Droits

de l’Homme au Palais du Luxembourg le 11 janvier 2007.

  • Michel WU, ancien chef du service de rédaction RFI (攝影: / 大紀元)

 

 

Mesdames, Messieurs,

Il est incontestable qu’au coeur de la paix se trouvent les êtres humains dont la pire des souffrances est l’ignorance.

Une politique qui consiste à maintenir le peuple dans l’ignorance en vue de mieux le mettre en condition est appliquée depuis un demi-siècle sur le continent chinois. Elle est caractérisée, en plus de ce que l’on sait, par un chef, un parti, une doctrine, un pays et un peuple, surtout par une seule opinion. Les amis du régime de Pékin doivent se rappeler la fameuse apostrophe de Mao ; « Yuloun Yilu », c’est-à-dire, que l’opinion publique batte à l’unisson.

En effet, avec la structure du parti, installée jusque dans chacune des rédactions, la machine de propagande, très bien huilée, a enregistré entre autres les forfaits suivants :

En 1950, le public chinois croyait dur comme fer que dans la péninsule coréenne, les hostilités étaient déclenchées par le sud, et des centaines de milliers de « volontaires » envoyés au-delà de la frontière ont péri dans un combat contre des ennemis imaginaires.

En 1958, par la folie des grandeurs, les autorités faisaient croire que le paradis du communisme peut être atteint à pas de charge sans se soucier du prix à payer pour le célèbre bond : des dizaines de millions de Chinois allaient mourir de la faim. 

En 1966, qui est-ce qui en Chine savait que c’était pour régler son compte à ses dauphins que Mao a lâché les gardes rouges. L’ardeur soulevée par les médias tous officiels pour continuer la révolution, a détruit combien de familles, fait combien de morts et causé quelle importance de dégâts, on n’en a toujours pas le bilan définitif.

En 1989, les médias annonçaient cinq colonnes à la une qu’une rébellion contre-révolutionnaire fut matée à Pékin, place Tian An Men, en contraste heureux et frappant avec les caméras de la presse étrangère qui s’y trouvait inopinément.

En 1999, la machine infernale de propagande tournée à plein régime inventait de toutes pièces une histoire de secte contre le mouvement spirituel Falun Gong dont le nombre des adhérents dépasse celui des membres du parti. La rafle lancée à l’échelle nationale est suivie de tortures et d’exécutions sommaires. Le public chinois ignore toujours à ce jour le rapport d’enquête international établi par des personnalités indépendantes faisant part du prélèvement et du trafic sauvages d’organes sur des disciples du Falun Gong.

Les faits cités plus haut montrent que de génération en génération, les meneurs communistes en Chine n’ont pas changé d’un iota en ce qui concerne la politique obscurantiste dont ils ont besoin pour consolider leur pouvoir conquis au bout du fusil. Aux dindons de la farce de continuer à les croire ou pire encore, à suivre leur diktat.

Force est de constater qu’avec la présence de la presse étrangère indépendante et l’apparition de l’internet, le régime tombant le masque, recourt davantage à la barbarie contre les journalistes qui dénoncent la vérité et les avocats qui défendent les droits. Sous le slogan « stabilité et harmonie » se cache en fait une paix sanglante qui appelle le sang.

Par ailleurs, face à la première démocratie en Asie, ils continuent à jouer tantôt de la menace par la force tantôt de la ruse politique, la conquête militaire de l’île de Taiwan étant invariablement une velléité à peine voilée.

S’agissant des ethnies minoritaires, si l’endoctrinement, l’embrigadement et l’assimilation, appuyés par une forte présence militaire font partie de leur arsenal classique d’administration, les derniers événements ont révélé qu’ils savent, aussi bien que les autres dictateurs, diviser pour régner.

Les tractations durant les trois dernières années entre Pékin et le Dalaï Lama ont étalé au grand jour une vieille intrigue fomentée à l’arrivée de l’armée rouge. Sa Sainteté qui renonce à une quelconque indépendance a renouvelé son exigence d’une autonomie véritable et intégrale avec le regroupement de tous les Tibétains dans une seule région autonome. On sait que la région ayant Lhassa pour chef-lieu n’en héberge qu’une partie, tandis que les autres Tibétains sont administrativement dispersés dans quatre autres provinces où sont créés des coins autonomes séparés. Selon le réaménagement exigé à nouveau par le Dalaî Lama, ce sera une région autonome tibétaine dont la superficie doit couvrir une portion importante du territoire chinois. Pékin réussira-t-il à imposer une paix contre la volonté des Tibétains ? Une affaire que le monde entier suit avec un vif intérêt.

« Je m’en fous, je fais du commerce » peut-on rétorquer. Sans parler du relent historique de la franchise de cette affirmation, la question qui ne souffre d’aucune réponse ambiguë est de savoir si vous faites un commerce innocent ?!

Pour élargir un peu notre horizon, je tiens à vous signaler le changement intervenu dans le paysage politico-médiatique chinois depuis le début du siècle avec notamment la convergence en Amérique du Nord et en Australie des victimes du régime communiste en Chine et l’apparition des trois médias indépendants : La Grande Epoque, journaux et net, la radio Sound of Hope et la télévision NTDTV. Désormais, Chinois et étrangers peuvent enfin assister en direct à la vérité sur ce qui se passe chez le quart de l’humanité, j’allais dire la lutte finale entre d’un côté un régime corrompu jusqu’au bureau politique et cherchant à réaliser une croissance à découvert, et de l’autre, les forces vives de la démocratie qu’il n’est plus en mesure de démolir.

C’est dans cette optique que je salue M. Patrick Poivre d’Arvor et nos amis de Reporters sans frontières qui dans la lignée de la conscience française incarnée par un Hubert Beuve-Méry face à la montée du Nazi et un André Gide qui refusait de glorifier le trompe-l’oeil stalinien ont su, au sujet de la Chine, se ranger du côté de l’avenir.

Je vous remercie de votre attention.

 

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.