le mouvement Slow Food, ou l’authenticité du goût recherché…

Écrit par Frédérique Privat, La Grande Epoque Guadeloupe
19.01.2007

 

 

 

Depuis bientôt 16 ans, le mois d’octobre enfile, l’espace d’une semaine, sa toque et son tablier, pour plonger la France dans l’univers des arts culinaires lors de la semaine du Goût.  

  • Le retour à l'ordre du jour des aliments traditionnels(攝影: / 大紀元)

 

 

Moment incontournable de découverte (ou de re-découverte) des saveurs de notre enfance ou des menus de chefs issus de leur cuisine évolutive, la semaine du goût se décline  aussi en version suisse (depuis 7ans et en Septembre) et depuis cette année en version belge.

C’est dire son effet sur des populations, qui chez nous, sont toujours plus en quête d’authenticité retrouvée…

Retrouver les saveurs de son enfance issues de produits du terroir non transformés par le « progrès industriel », on en voudrait toute l’année dans son assiette.

C’est pourtant l’objectif principal du mouvement international Slow Food, qui comme son nom l’indique,  prône le retour à des valeurs culinaires saines, excluant toutes  ces formes d’alimentation « prises sur le pouce ».

Retour à la tradition culinaire et à l’authenticité des goûts : se mettre à table pour manger, retrouver le plaisir de « faire son marché », de cuisiner avec des produits sains, apprendre (ou réapprendre) à utiliser des produits locaux, trop souvent délaissés au profit des aliments de grande consommation élaborés ou plantés en quantités industrielles… Fondé en Italie en 1986, ce mouvement qui gagne toujours plus d’ampleur, compte actuellement quelques 76.000 adhérents dans 47 pays ( France, Allemagne, USA, Brésil, Malaisie…)

Un monde de goûts, alors? un monde de culture, aussi ! car la culture d’un peuple en fait son identité. Et si les modes vestimentaires, architecturaux ou festifs ont tendance à s’uniformiser pour venir s’aligner au modèle de base « occidental », l’art culinaire demeure l’un des derniers bastions de l’identité culturelle d’une région, d’un peuple, d’un pays.

C’est aussi cet aspect « anti-mondialisation » qui motive le mouvement Slow Food international. Car, au-delà de la sauvegarde des saveurs originelles et authentiques, c’est véritablement l’identité et la diversité des peuples qui est ciblée .

Dans cette optique, des « convivium », unités locales de reconnaissance et de défense des certains produits dits « en voie de disparition », sont organisés dans les régions d’origine des « produits à sauver ». En 2000, plus de 450 aliments  traditionnels étaient référencés de par le monde et classés dans l’Arche Slow Food, projet rassemblant des chercheurs et des spécialistes pouvant aider à la sauvegarde de ces produits. Sinon, au sein des convivium, des ateliers du goût, des visites chez les producteurs ou encore des dîners thématiques sont quelques uns des moyens utilisés pour valoriser le lien du producteur au consommateur.

Mais qui dit production locale, dit aussi protection de l’environnement, et celui-ci doit demeurer exempt de pollutions aux pesticides ou aux OGM.  Sur le site www.slowfood.fr , on peut y lire que « l’objectif de Slow Food est de développer un modèle d’agriculture moins intensif et nocif, capable de préserver et d’améliorer la biodiversité et d’offrir aussi des perspectives pour les régions les plus pauvres. »

La protection à long terme de l’environnement passe aussi par la sensibilisation des plus jeunes lors d’ateliers du goût, qui allient recherche du  plaisir et de la santé.

Car n’est-ce pas avant tout la motivation principale de ces organisations ? retrouver le plaisir de manger des aliments qui nous garderont en bonne santé…