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Une église de Montréal renaît grâce au Musée des beaux-arts

Écrit par Fathi Bouzidi, La Grande Époque - Montréal
23.01.2007
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Le patrimoine artistique montréalais prend de l'ampleur grâce à l'apport d'une église. Et c'est le Musée des beaux-arts de la métropole qui s'apprête à réaliser cet audacieux pari par l'acquisition de l'église Erskine and American, coin Sherbrooke et rue du Musée. Les dirigeants du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) projetaient depuis des années d'intégrer cette institution voisine à leur patrimoine en procédant par étapes.

Maintenant que l'achat des murs est pratiquement réalisé, on entame peut-être l'étape la plus ardue qui consiste à transformer un lieu de culte en pavillon d'art canadien. «Une première québécoise et canadienne», aux dires des responsables du musée.

Ce faisant, les promoteurs du projet sont sûrs d'atteindre plusieurs buts simultanément. D'un côté, ils contribuent à sauvegarder un monument historique et architectural désigné «pavillon patrimonial», qui autrement risque de connaître le sort peu enviable réservé à de nombreuses autres églises de la province. Et de l'autre, ils mettent encore plus en valeur une riche et unique collection canadienne qui se trouve déjà à l'étroit à l'intérieur des pavillons existants de l'institution. Ceci est d'autant plus urgent qu'une bonne partie des oeuvres majeures acquises ces dernières années dort dans les réserves, faute de mieux. Il s'agit notamment de plusieurs dizaines de Riopelle, de l'ensemble de la collection d'Alfred Pellan, mais aussi de nombreuses oeuvres d'art inuit et religieux.

Quelle forme concrète va prendre toute cette transformation? L'église Erskine and American, qui a connu plusieurs modifications depuis sa fondation, verra son annexe à l'arrière, donnant sur la rue du Musée, démolie pour laisser place à une aire d'exposition de 20 000 pieds carrés, sur cinq étages. On prévoit une construction moderne avec, en plus, une restauration complète de l'extérieur de l'édifice central et de ses vitraux.

Pour assurer un maximum d'homogénéité au futur ensemble muséal, on utilisera le même marbre blanc provenant de la carrière exploitée par la même famille qui avait déjà été choisie lors de la construction du tout premier pavillon du MBAM en 1912. Un des avantages du nouveau pavillon est que sa grande salle aura une superficie plus grande (une fois et demie) que la salle existante. De plus, le dernier étage baignera dans une lumière naturelle qui sera rendue possible par l'installation d'une grande verrière.

Du coup, les visiteurs pourront profiter d'une vue imprenable sur la ville et sur la montagne toute proche. Une fois le nouveau pavillon prêt, on pourra admirer des oeuvres disposées suivant un ordre chronologique. Ainsi, le premier étage sera consacré à l'art existant pendant la colonisation anglaise et jusqu'en 1880. Le deuxième niveau abritera les oeuvres de l'époque dite des salons, qui se situe entre 1880 et 1920 et qui est représentée par des artistes comme Wilson Morrice et Ozias Leduc. La période du début de la modernité allant jusqu'en 1948 sera logée au troisième avec des peintres aussi illustres que le Groupe des sept.

Suivra la modernité avec notamment Jean-Paul Riopelle et Alfred Pellan. Enfin, c'est l'art inuit et l’art amérindien qui s'installeront dans la verrière du cinquième étage. Les concepteurs du projet prévoient relier directement la nef centrale de l'église au nouveau pavillon afin de créer un ensemble plus original et plus cohérent. En effet, la nef sera transformée en un lieu de rassemblement culturel tout en conservant son aspect originel. On y présentera des manifestations comme des expositions itinérantes et des spectacles.

Le transfert des oeuvres canadiennes dans leur nouveau pavillon aura comme autre incidence positive d'exposer plus de design et d'art international. L'arrivée de l'église Erskine and American au sein du musée sera mise à profit pour mettre en valeur l'environnement immédiat. Cela se traduira par un élargissement du trottoir de la rue du Musée au profit des piétons et surtout par un élargissement du jardin des sculptures implanté depuis quelques années.

Quel sera le coût nécessaire à la réalisation de ce programme? «Nous avons besoin de 38 millions de dollars dont 24 millions des deux paliers gouvernementaux et 14 millions que nous essayerons de collecter auprès du privé au cours de 2007», assure-t-on au sein de la direction du MBAM. Et si tout va comme prévu, on estime que la future église dédiée entièrement à la culture sera prête à accueillir ses premiers visiteurs dès 2009.  

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