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Un golf au Sahara

Écrit par Fathi Bouzidi, Collaboration spéciale
26.01.2007
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Les activités hivernales de plein air, version 2007, sont bien parties pour faire la joie des... golfeurs. Partout dans les zones urbaines et les campagnes, les caprices du climat risquent de nous amener à nous intéresser davantage aux bâtons de golf qu'aux bâtons de ski. Et cette drôle de situation ne se limite ni dans l'espace ni dans le temps puisqu'on voit de plus en plus de terrains de golf pousser dans les quatre coins du globe.

  • Tiger Wood disputant le tournoi Dubai Desert Classic(Staff: Andrew Redington / 2006 Getty Images)

Le réchauffement général des températures ne peut évidemment pas être tenu pour seul responsable de cette évolution. L'engouement des amateurs mais aussi l'appétit des investisseurs participent grandement au phénomène. Faut-il s'en réjouir? Faut-il au contraire s'en plaindre?

Sans nier les satisfactions évidentes que peut procurer cette activité à différents niveaux, on peut aussi se poser des questions sur la pertinence d'un aussi rapide développement quand on sait que le coût sur l'activité agricole et l'environnement peut-être très élevé, notamment dans des pays désertiques ou surpeuplés.

Dernièrement, les agences de presse nous ont donné l'occasion de faire connaissance avec plusieurs projets de parcours de golf autour de la planète. Chacun présente des différences par son aménagement, mais se compare aux autres par l’impact qu'il a sur l'environnement.

Ainsi en est-il du futur terrain de golf que Tiger Woods, sous sa nouvelle casquette de concepteur de parcours de jeu, désire construire pour 2009 dans le petit, mais opulent émirat des Émirats arabes unis, Dubaï.

Le projet est prévu dans l'optique du développement touristique.

Le pays comptant déjà huit parcours, une académie de golf, 300 villas et 20 hôtels particuliers, ce terrain, dont la longueur dépassera les 7000 mètres, est vu par le «Tigre» comme une belle occasion de transformer un territoire désertique en complexe de golf.

Mais cette ambition personnelle se fera-t-elle au détriment de maigres ressources en eau douce et des besoins vitaux des résidents locaux?

En Tunisie, sur la rive sud de la méditerranée, même défi, même dilemme ou presque.

À l'orée du désert du Sahara, entre les dunes et la palmeraie de Tozeur, chemine un nouveau golf de 18 trous que l’on prévoit déjà agrandir à 36 trous dans un proche avenir. Sauf que là, les responsables ont eu le souci d'essayer réellement de préserver le fragile équilibre environnemental et surtout la nappe phréatique. D'où la bonne astuce d'arroser les 25 hectares de gazon que compte le parcours à l'eau recyclée. Reste à savoir si un tel procédé peut, à lui seul, garantir à long terme l'équilibre en question.

Peut-on imaginer au Québec, une région de golf par excellence, un souci pour la préservation de l'environnement équivalent à celui de l’exemple cité plus haut?

Monsieur François Roy, directeur exécutif de la Fédération québécoise de golf à qui nous avons posé la question, a semblé plutôt étonné. Pour lui, le mandat de son organisation est surtout de développer l'activité golfique, de la rendre plus accessible et non de voir ses éventuels impacts sur l'environnement.

Un son de cloche semblable chez Greenpeace Québec et Équiterre où on semblait dire que puisque la province n'est pas concernée par cette problématique, elles n'ont pas d'intérêt à vérifier les situations prévalant sur la scène international.

Quoi de plus normal dirions-nous dans un pays où ne manque ni d’espace ni d’eau. On ajouterait avec raison que les préoccupations environnementales de ce pays sont ailleurs.

Tout en espérant qu'il en sera toujours ainsi pour nous, on ne peut nier que d'autres régions dans le monde risquent de voir leurs ressources grugées par des projets de golf démesurés qui ne tiennent pas compte de la fragilité du milieu naturel.

Et sans aller jusqu'à l'idée extrême de bannir les terrains de golf de la surface de la terre, on peut penser que la seule solution viable à long terme pour de tels projets serait des parcours écologiques répondant à des impératifs économiques dans un esprit de développement durable.

 

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