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«C'est Byzance!»

Écrit par Adélaïde et Caroline Poussier, collaboration spéciale
04.01.2007
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Nous sommes deux soeurs jumelles parties à la rencontre de nos semblables dans le monde. Après Moscou, le Transsibérien, la Chine, Hong Kong, nous voici maintenant en Turquie pour y rencontrer Eda et Seda Sümer, jumelles non identiques de 30 ans, nées à Istanbul. 

  • Eda et Seda Sümer, jumelles non identiques (攝影: / 大紀元)

 

Byzance, Constantinople, aujourd'hui Istanbul, comment ne pas tomber sous le charme de cette vieille cité au passé légendaire? Capitale de l’Empire ottoman depuis 1453, la ville d'Istanbul a cédé sa place sans rien perdre de sa beauté incontestée. Son luxe, sa richesse, son patrimoine, son histoire, sa culture l'ont élue «ville des villes» voilà plus de mille ans, d'où l'expression «c'est Byzance». Ouverte sur le Bosphore au confluent de la mer Noire et de celle de Marmara, la ville s'étend sur deux rives jumelles pour laisser place à une mégalopole accueillante et hospitalière, tout comme ses habitants. Les minarets pointent à l'horizon comme le clocher de nos églises. Dans chaque quartier, une mosquée. Aux portes de l'Asie et à la frontière de l'Europe, Istanbul profite de ses multiples influences pour se définir comme une ville à part. Istanbul cosmopolite, Istanbul paisible, Istanbul nocturne, Istanbul fascinante. Mélange d'Orient et d'Occident, ville aux mille et une nuits, Istanbul nous est apparue comme un conte. Sentiment étrange de se sentir si bien dans une ville dont on ne connaît pas le nom des rues.

Eda et Seda Sümer

Avec des prénoms si semblables, nous nous attendions à rencontrer deux soeurs identiques. Eda et Seda n'ont rien de «très jumelles». Physiquement, elles ne se ressemblent pas; un air de famille tout au plus. Elles ne se fréquentent pas et ne ressentent ni le besoin de se voir ni même celui d'échanger sur leur vie respective. Elles disent ne pas avoir grand chose en commun. Des amitiés et des goûts différents, un mode de vie opposé, aucune anecdote de jumelles à raconter. À les écouter, on ne penserait même pas qu’elles sont des soeurs. «Si Eda n'était pas ma soeur, je ne serais pas allée vers elle en amie. Elle est tellement différente de moi.»

Ces deux jeunes femmes sont nées à Istanbul. Eda travaille dans les relations publiques alors que Seda, après plusieurs années en publicité, travaille aujourd'hui dans une galerie d’art. Seda est mariée, Eda vit chez sa mère. Elles ont une soeur aînée, cinq ans plus âgée, avec laquelle elles entretiennent de bonnes relations. L'une a étudié à l'université de Galatasaray à Istanbul, l'autre a poursuivi ses études à Ankara. Séparées pendant quatre ans, elles n'en ont pas souffert. Seda n'a rendu visite à sa soeur qu'une seule fois.

Après cette rencontre, nous nous sommes posé la même question : «Comment peut-on se sentir si détachées quand on est jumelles?» Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avions encore jamais rencontré de jumeaux aussi indifférents l'un face à l'autre. Partagés entre amour-haine, il restait toujours quelque chose de passionnel. Entre Seda et Eda, nous n'avons rien senti de tel : ni similitudes marquées, ni sentiments forts, ni jalousie. Rien de démesuré. Nous avons rencontré deux jeunes femmes indépendantes. Difficile pour nous de comprendre cette indifférence, nous qui partageons beaucoup et plus encore depuis «Jumelles sans frontières». Acceptant notre gémellité parfois avec fatalisme.

Cette rencontre nous aura également appris que l'on peut être jumeaux sans pour autant se ressembler, que chaque paire est unique et que la complicité n'est pas donnée à tous. Nous ne nous suivons pas pour nous ressembler, mais justement pour trouver une identité. Nous sommes proches sans être identiques. Comme Eda et Seda, nous aurions pu prendre deux chemins différents, seulement, nous avons choisi de vivre avec cette particularité, celle d'être jumelles.

 

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