Tautou en jeune femme séduisant les hommes plus âgés pour se faire entretenir, c’est surprenant, mais pas assez pour rendre Hors de prix intéressant. À vrai dire, ce dernier film de Pierre Salvadori est dépourvu de tout intérêt et sans réelle saveur.

Lorsque Jean (Gad Elmaleh) s’endort dans le bar du prestigieux hôtel où il travaille comme serveur et barman, il est réveillé par Irène (Audrey Tautou), une belle jeune dame séductrice et croqueuse d'hommes. Celle-ci le prend pour un millionnaire, lui fait son jeu de charme et il tombe amoureux d'elle.

Elle voudra le fuir lorsqu’elle se rendra compte qu’il est pauvre comme Job. Il tentera de la reconquérir en étant le gigolo de Madeleine (Marie-Christine Adam), une riche veuve et cliente d’un hôtel où Jean n’a pas pu payer la note salée laissée par Irène. À travers les rebondissements peu originaux et ennuyeux, on a l’impression qu’on nous réchauffe une vieille recette qui laisse le goût amer d’avoir perdu son temps dans une salle de cinéma. Et, tout comme le récit, le dénouement est prévisible et fade.

Salvadori aurait pu mettre des personnages plus colorés ou encore plus typés, des scènes plus abracadabrantes, construire un crescendo de situations absurdes ou je ne sais quoi… mais c’est un résultat mi-figue mi-raisin qu’on nous présente en salle.

Le personnage de Jean est tellement timide et si peu charismatique qu’on se demande qu’est-ce qu’Irène et Madeleine peuvent bien lui trouver. Irène, qui a passé une bonne partie de sa vie dans la richesse et à séduire des hommes plus vieux pour vivre dans le luxe, laisse tomber son intérêt pour l’argent dès qu’elle tombe amoureuse de Jean. La situation est trop invraisemblable pour que le spectateur soit embarqué et l’invraisemblance de la situation ou des dialogues n’est pas assez éclatée pour nous faire rire.

Certaines scènes de la première moitié du film sont tout de même amusantes. Entre autres, celle dans laquelle Irène veut montrer à Jean qu’elle a une façon de vivre trop dispendieuse pour lui et qu’elle lui fait payer l’hôtel, le restaurant, de nouveaux vêtements; ou encore au moment où Irène discute avec Jean de son mode de vie comme d’un travail. On peut même dire que certains moments font sourire, mais ça en reste là.

Ce n’est ni un film vraiment drôle, ni vraiment divertissant, ni très créatif, ni particulièrement beau… C’est dommage de voir une distribution intéressante dans un tel gaspillage de talents cinématographiques.