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Ne jouons pas le jeu de Pékin

Écrit par Michel Wu
14.10.2007
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  • Michel Wu(攝影: / 大紀元)

 

Mesdames, Messieurs, chers amis,

Nous vivons ce soir un moment historique : pour la première fois, la Flamme des Jeux, la dernière prise à l’Olympie, vient éclairer un monde où le bien et le mal ne se distinguent plus et où la vérité est obscurcie par le mensonge.

Tout comme Vichy ne représentait pas la France, le Pékin d’aujourd’hui n’est pas la Chine. Le régime qui y fut installé il y a 58 ans grâce à Staline se réclame toujours garant d’un certain isme que même les Russes ont mis au rancart, et dans la chute du mur de Berlin, il ne voit qu’un revers d’un mouvement qu’il rêve de recentrer avec toutes ses velléités mondiales.

Le régime de Pékin est aussi un régime chargé de dettes de sang. Au cours d’un demi-siècle, le nombre de Chinois qu’il a éliminés au nom de cette idéologie infernale dépasse la population française. Ce sont les victimes des multiples campagnes politiques, les Chinois qui refusaient la dictature, résistaient au dictat ou voulaient vivre autrement. Ce sont comme vous le savez ceux qui sont emprisonnés, torturés et exécutés sous les accusations de réactionnaires, contre-révolutionnaires, propriétaires terriens et capitalistes, droitiers, génies malfaisants, émeutiers de la place, catholiques clandestins et, voilà huit ans passés, ce sont les membres d’un mouvement spirituel, Falun Gong, qui subissent la pire des mesures de répression.

En fait, dans le vide laissé par les événements de la place Tian An Men et l’effondrement du camp socialiste, les trois déesses que vénère le Falun Gong, « Vérité, Bienveillance et Tolérance », ainsi que la méthode qu’il a proposée permettant d’améliorer sans bourse déliée la santé physique et morale ont été accueillis à bras ouvert par des dizaines de millions de Chinois y compris des personnalités haut placées. C’est ainsi que le Falun Gong occupait à l’époque cinq colonnes à la une dans la presse officielle et que c’était dans l’enceinte de l’ambassade de Chine à Paris que M. LI Hongzhi a tenu en 1995 sa première conférence européenne d’initiation.

Face à l’ampleur de l’adhésion au mouvement, les tenants du pouvoir ont estimé qu’il s’agissait peut-être là de la dernière paille qui écraserait l’éléphant. Ce furent rafles, emprisonnement, tortures, lavages de cerveau et mises à mort sans jugement. Toute la besogne était précédée d’une vaste campagne de presse de diabolisation. Le Falun Gong est devenu, comme le souhaite le régime, un sujet tabou. Et à l’heure de l’économie de marché, le régime en fureur s’est livré à un incroyable trafic d’organes prélevés vivants sur des pratiquants du Falun Gong enfermés dans des centres spécialisés. Une enquête internationale est en cours avec des preuves qui s’accumulent de jour en jour.

 

Oui, chers Amis, ce fameux slogan « Enrichissez-vous », cet impératif sans gérondif, lancé il y a une bonne vingtaine d’années sous l’emprise du parti unique, a ouvert la boîte de Pandore ! A dix mois des Jeux de Pékin, vous y découvrez le paysage de désolation provoqué par une croissance à découvert, la corruption top niveau d’un pouvoir absolu, la misère et le mal-être des zones reculées et la débauche digne de la fin de l’Empire romain dans la haute hiérarchie. Vous y rencontrerez des paysans spoliés et des urbains déplacés qui, partageant le même sort que les membres du Falun Gong, cherchent en vain un dernier recours.

Voilà autant de signes montrant que se prépare une nouvelle convulsion cyclique de la société. Si l’issue d’un nouvel affrontement est imprévisible, une certitude est largement partagée : le régime de Pékin n’arrive plus à réduire au silence la convergence de tous les opposants façonnés par plusieurs générations de tyrans.

Guy SORMAN, célèbre écrivain français, a révélé dans son dernier essai L’année du Coq que c’est en France que le régime de Pékin compte le plus d’amis. Et bien, à ces honorables dames et messieurs, je dis qu’il est temps de relire un peu le président élu des Français, qui a si bien redéfini les deux priorités de l’action diplomatique de la France dans le monde, à savoir, la défense des droits de l’Homme et la lutte contre le réchauffement climatique. En l’occurrence, face aux inondations des jouets dangereux, la priorité des priorités ne consiste sans doute pas à couvrir le régime de Pékin, mais bien à protéger nos enfants. Que l’on cesse au moins de répéter comme un perroquet la propagande de Pékin, et « pour un même monde, pour un même rêve » étant d’ores et déjà le mot d’ordre officiel affiché à l’occasion des Jeux, que tous les amoureux de la Chine aient le courage d’appeler leurs amis à partager les mêmes valeurs universelles dont la France est fière d’être porteuse.

Les dernières informations en provenance de Pékin indiquent qu’en vue de plaire aux barons du CIO sont élevés des cochons et cultivés des légumes dans des bases isolées, auxquels les gens du peuple n’auront pas le droit. Allez-vous partager leurs festin, lorsque tant de Chinois se débattent encore pour leur survie ?

Mesdames, Messieurs, chers amis,

Le sport n’est pas business, le stade n’est pas le Colisée, et les Jeux Olympiques ne doivent surtout pas être un instrument dont se sert une dictature pour 1) faire une grosse fortune illicite 2) accréditer son insoutenable légitimité.

Pour préserver la dignité de l’Olympisme, et donc notre propre dignité, ne jouons pas le jeu de Pékin.

 

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