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Le Ring

Écrit par Jean-Philippe Therrien, Collaboration spéciale
20.10.2007
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  • Jessy, interprété par Maxime Desjardins-Tremblay(攝影: / 大紀元)

Critique Film

Scénarisé par Renée Beaulieu et réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette, Le Ring raconte l’histoire de Jessy, un petit garçon vivant dans le quartier défavorisé de Hochelaga-Maisonneuve. Fils d’un père sans colonne et abandonné par sa mère toxicomane, il tente de faire sa place dans cette partie de la ville rouillée et qui frappe fort. Coincé entre son grand frère délinquant et sa sœur en quête d’identité, il doit devenir adulte alors que l’adolescence se pointe à peine à l’horizon. Pour survivre à la laideur de sa vie quotidienne, Jessy se raccroche à sa passion: la lutte. Un jour… il deviendra lutteur.

Après Premier Juillet: Le film, passé plutôt inaperçu, l’Institut National de l’Image et du Son (INIS) récidive avec son deuxième long métrage. Traitant d’un sujet sensible, le scénario a ouvert toutes les trappes pour tomber dans le cliché et dans le portrait misérabiliste d’une réalité tabou. Toutefois, la réalisation réaliste et juste du Ring évite les pièges et livre un drame touchant, puissant et souvent percutant.

Premier long métrage de Anaïs Barbeau-Lavalette, elle nous démontre qu’elle a une grande connaissance de son sujet et des documentaires. Elle sait où aller chercher l’émotion et comment nous la montrer. Parfois, on se prend même à se sentir voyeurs en étant les témoins privilégiés du drame ordinaire de ces individus. N’ayant pas peur des silences et des malaises, Anaïs Barbeau-Lavalette sait merveilleusement bien comment raconter une histoire. Sa direction d’acteurs est impeccable et sa mise en scène très juste. Après Le Ring, on attendra impatiemment son deuxième film.

Le récit du film repose essentiellement sur les adolescents, dont Jessy, interprété avec grande justesse par Maxime Desjardins-Tremblay, un jeune homme issu du même quartier que son personnage. Le défi était de taille - mettre le film dans les mains de ce petit bonhomme - et il a été très bien relevé. On y croit à ce personnage écorché par la vie à un si jeune âge. La révélation de ce film reste toutefois Julianne Côté, qui interprète Kelly, la sœur de Jessy. À cent lieues de son personnage de Sara de la télésérie Ramdam, Julianne perce littéralement l’écran. Elle démontre une sensibilité, une vulnérabilité et son charisme qui éclipse souvent celui des autres comédiens. Ce qui est, en partie, un problème. Avec une performance aussi poignante et un tel magnétisme, on a envie de la voir plus souvent à l’écran et de suivre davantage l’évolution de son personnage. On se désole quand elle quitte une scène, mais on se console quand elle revient à la scène suivante.

Comme le nom le dit, une partie du film se déroule autour d’un ring de lutte, l’univers de Jessy. On suit les combats de ces lutteurs du dimanche sous le regard attentif de Jessy. Ces scènes, parfois longues, détonnent malheureusement du reste du récit. Anaïs Barbeau-Lavalette excelle dans le drame de ses personnages, et les scènes de ring nous éloignent de ce que nous voulons réellement voir et suivre.

Le Ring est un excellent premier film pour Anaïs Barbeau-Lavalette et Renée Beaulieu. Malgré les quelques longueurs, le scénario et la réalisation nous donnent un film qui vaut la peine d’être vu et qui fera probablement une belle tournée dans les festivals nationaux et internationaux. Il prend l’affiche le 26 octobre à Ex-Centris.

 

Infos: www.christalfilms.com/presse

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