Le sport comme facteur d’intégration

Écrit par La Grande Époque avec la collaboration de l’Agence d’Information Reporters d’Espoirs
22.10.2007

 

  • La pratique d’un sport sous-tend la perspective de se dépasser, d’endurer et donc de mieux se connaître afin d’avancer(攝影: Carl Durocher / Carl Durocher)

Un corps sain dans un esprit sain, bien dans son corps, bien dans sa tête… ces petites maximes populaires nous rappellent fort justement que l’esprit et le corps sont inévitablement liés. Et elles prennent d’autant plus de sens pour les jeunes en construction physique et mentale qui ont besoin de développer à travers des activités physiques, leur identité propre, vectrice de confiance et de motivation pour la vie future.

Différents organismes, associations pour la plupart, participent activement à ce développement en proposant des activités de proximité qui permettent d’évoluer ensemble (jeux collectifs) tout en se découvrant individuellement. En effet, la pratique d’un sport sous-tend la perspective de se dépasser, d’endurer et donc de mieux se connaître afin d’avancer.

Le tennis en est un bon exemple, sport longtemps réservé à une élite, et ceci pour des raisons essentiellement pratiques, puisqu’il nécessite l’achat de matériel (raquettes, balles, filet) ainsi que l’existence d’un terrain.

Yannick Noah, emblème vivant de ce sport en France et dans le monde, en a fait un tremplin pour nombre de jeunes de milieux défavorisés : l’association Fête le Mur a été créée en 1996 à la suite d’émeutes dans des quartiers en banlieue parisienne et promue par une politique de valorisation de la fonction sociale et éducative du sport qui vise l’accès de tous à la pratique sportive. Fête le Mur propose de découvrir et pratiquer le tennis dans plus de 20 sites en France. Le principe est simple : dans un quartier, un terrain est construit et les enfants, encadrés par des professionnels, viennent jouer le mercredi et le samedi. Le financement nécessaire est fourni par le ministère des Sports, la Fédération Française de Tennis mais aussi par de nombreuses sociétés privées d’articles de sport.

Partant ainsi de l’initiation pour arriver parfois au championnat, les enfants progressent et apprennent à respecter les règles. Les entraînements se transforment ainsi en école de la vie. Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’aventure, un service tremplin leur ouvre les voies de la professionnalisation. Les antennes Fête le Mur créent donc une passerelle avec un club de la Fédération Française de tennis pour que les enfants puissent gravir les échelons du système fédéral.

Les femmes dans le sport

Parallèlement, avec un objectif plus ciblé, une association, Femme + propose diverses activités destinées à favoriser l’indépendance morale et la motivation de jeunes filles.

En effet, le constat est sans équivoque : avec deux tiers des licences sportives, les hommes semblent plus enclins à la pratique d’un sport. D’autre part, le sport féminin se distingue du sport masculin par la nature des activités pratiquées, les lieux d’entraînement et un engagement moindre dans la compétition. Et surtout, les femmes ne représentent que 34 % des sportifs de haut niveau inscrits sur les listes ministérielles et 10 % des entraîneurs nationaux. Dans les quartiers sensibles, en particulier, le développement de freins culturels d’ordre communautaire induit parfois une lente exclusion des jeunes filles.

Depuis 2003, l’association Femmes + se mobilise donc à Dreux pour émanciper les jeunes filles, en majorité issues de l’immigration, en leur offrant la possibilité de pratiquer des sports d’ordinaire réservés aux garçons, comme le football et le rugby. Une opportunité qui s’intègre dans un programme plus large de réussite scolaire.

L'éducation, l'élément clé du développement de la jeunesse

En effet, chaque année en juin, au moment de l’inscription, l’association effectue un bilan de l’année scolaire (comportement en classe et résultats) avec la jeune fille, puis ses parents. Pendant l’été, un module Sport-Langue est proposé pour un montant de 20 euros par semaine. De 10 heures à 18 heures, enfants et adolescentes découvrent diverses activités sportives (football, tennis, squash, VTT, canoë, accro-branche...) tout en bénéficiant de plusieurs heures quotidiennes de soutien scolaire dans les matières principales. L’association est en outre financée par la Fondation du sport, la mairie et la sous-préfecture de Dreux ainsi que par la Direction Départementale de la Jeunesse et des sports.

 

A la rentrée, parallèlement à leur activité sportive, les adhérentes sont accompagnées dans leur travail scolaire (du CP à la terminale), pendant 2 heures hebdomadaires au minimum. Le tout pour une somme de 10 à 45 euros par an. Une élève qui n’aurait pas fini son travail scolaire le mercredi après-midi ne serait pas admise sur le terrain de jeu. Dans un souci d’égalité des chances, l’association s’est ouverte aux garçons en 2006, afin d’enseigner à chacun le respect de l’autre sexe et la mixité.

A ce jour, Femmes + travaille en partenariat avec quatre établissements scolaires de Dreux.

Les jeunes filles prennent confiance en elles, développent le respect d’elles-mêmes comme celui d’autrui. L’association recense une moyenne de 350 adhérents et sensibilise chaque année entre 7 000 et 8 000 jeunes, en organisant des événements ponctuels.