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Des bisons pour défricher les forêts

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque
28.10.2007
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  • Un safari chez les animaux u00ab préhistoriques » : des bisons d’Europe paissant dans le domaine du Haut-Thorenc(-: / ImageForum)

Patrice Longour, vétérinaire spécialisé dans la faune sauvage, accueille depuis deux ans un troupeau de bisons européens, ils vivent sur le plateau du Haut-Thorenc dans une réserve close de 350 hectares, avec pour compagnie des chevaux sauvages, des cerfs, des sangliers, des chamois, des chevreuils et d’autres espèces spécifiques de la région. Le domaine du Haut-Thorenc est situé au dessus de Grasse (Alpes-Maritimes), et ces bisons réfugiés sont tous originaires du parc national polonais de Bialowieza. Pour le gardien des lieux, c’est la surprise ! les terres arides des sous-bois deviennent tout à coup fertiles, il découvre une végétation étonnamment diversifiée, là où, généralement, les aiguilles de pin étouffent la floraison.

Des jardiniers hors normes

Les bisons sont des cultivateurs besogneux, ils ont transformé la nature et ce sont 30 à 40 espèces végétales supplémentaires qui s’épanouissent au mètre carré et les aiguilles de pin désagrégées se fondent au sol et deviennent du terreau. Précédemment, la terre des sous-bois était asséchée, désormais elle est devenue grasse, humide et prolifique. Patrice Longour confie à l’AFP que ces animaux préhistoriques sont tels une équipe de jardiniers : «les sangliers fouissent la terre où les bisons déposent leur bouse pleine de graines prêtes à germer dans un substrat particulièrement riche. On parle de biodiversité, je la pratique !» Ils élaguent, défrichent la forêt, la rendent vivante et sage, elle devient protégée des embrasements intolérables. Une idée à développer : ces bovins pourraient bien être une solution pour lutter contre les incendies de forêts, ils pourraient assurer l’entretien des espaces naturels.

Le bison d'Europe est plus grand et plus léger que le bison d'Amérique

Actuellement on recense 3 000 bisons européens dans le monde et selon Patrice Longour, il faudrait arriver à 5 000 unités pour conserver l’espèce. Au paléolithique, c’était l’un des rares bovidés à être passé d’un continent à l’autre avant la formation du détroit de Béring, et c’est ainsi qu’il se serait répandu en Amérique du Nord. Les paléontologues décrivent neuf espèces de bisons qui sont aujourd’hui éteintes. A première vue le bison d’Europe est semblable à son cousin américain, mais il est plus grand et plus léger que le bison d’Amérique. C’est un animal de forêt et non pas de plaine. Les hommes préhistoriques l’ont avantageusement représenté dans les grottes. Les œuvres symbolisaient les liens particuliers qu’ils entretenaient, les peintures signifiaient l’humanité et la spiritualité de ses artistes.

 

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