Sydney – Le relais de la flamme des droits de l’homme est arrivé à Sydney le 27 octobre après le succès de son étape de deux mois enEurope.

Une foule de supporters s’est rassemblée lors de la réception de bienvenue qui s'est tenue devant la mairie de Sydney. La cérémonie a été ouverte par le maire-adjoint de Waverly, Dominic Wy Kanak, qui a reconnu les aborigènes comme propriétaires de la terre, suivi des discours du docteur Sey Ozdowski, membre de la Commission 2000-2005 pour les droits de l’Homme, et de la sénatrice, Kerry Nettle, membre des Verts, qui appartiennent  tous les deux à la Coalition d’investigation sur la persécution du Falun Gong (CIPFG) en Australie.

«C’est une occasion historique. Nous créons une nouvelle tradition. C’est une première», a dit le Dr Ozdowski à propos de la course de la flamme pour les droits de l’homme.

«Le relais de la flamme des droits de l’Homme symbolise le pouvoir du peuple. Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, le pouvoir du peuple a fait tomber le Mur de Berlin et a mis fin à l’empire soviétique. Alors assurons-nous que les Jeux Olympiques et les crimes contre l’humanité ne  pourront pas coexister en Chine», a-t-il déclaré.

La sénatrice Nettle est la première à avoir porté la flamme du relais auquel ont participé des dizaines de coureurs. Ils ont descendu la rue principale de Sydney, cherchant à éveiller les consciences sur les violations des droits de l’Homme qui se passent en Chine – elles concernent les pratiquants de Falun Gong, les Tibétains, les chrétiens, les partisans de la démocratie, les avocats et journalistes intégres de Chine, aussi bien que la situation préoccupante de la région du Darfour au Soudan et en Birmanie.

Alors que le relais avait atteint le quartier historique de Rocks, près des icônes australiennes que sont le pont du port de Sydney et l’Opéra, c’était au tour de Randall Nelson du Kings Cross Bikers Social and Welfare Club et de Michael Roy du Wednesday Wheelie-Warriors, d'ajouter quelques couleurs à l’événement en transportant la flamme en moto dans ce quartier touristique et populaire.

Les discours et les participations musicales se sont tenus dans l’après-midi,  sur le Circular Quay. Parmi les intervenants ,il y a eu Jan Becker, le nageur des J.O. de 1964 et Pan Qing, de l’alliance All-China pour la protection des droits de l’Homme et contre la violence.

A travers la foule est arrivé Barry McDonald, l’ancien joueur de rugby des Wallabies, qui a porté la flamme jusqu'à l’Opéra de Sydney. En 1969, McDonald était parti avec l’équipe australienne de rugby jouer en Afrique du Sud, qui était à l’époque sous le régime raciste de l’apartheid.

«J’étais tellement choqué de ce que je voyais», a-t-il dit. «Je me suis désisté de la sélection lorsqu’ils [l’équipe d’Afrique du Sud, sélectionnée sur des critères raciaux] sont venus en Australie en 1970. Je n’ai joué qu’un petit rôle – mais cela a eu l’effet de mettre un peu la pression sur le gouvernement [de l’apartheid]. Il y a le sentiment d’isolement qu’ils étaient en train de devenir des parias internationaux sur le terrain sportif.»

Aujourd’hui, McDonald dit que la pression internationale sur le régime chinois doit s'intensifier et que des évènements comme le relais sont un bon début : «Si rien ne se passe, ils vont simplement continuer leurs violations des droits de l’Homme. Nous l’avons vu sur la place Tiananmen –ils ont montré au monde entier ce qu’ils sont prêts à faire – et rien n’a changé depuis.»

«Les choses ont empiré et le phénomène est devenu clandestin, maintenant ils utilisent les Jeux Olympiques comme un moyen pour montrer au monde à quel point ils sont devenus merveilleux et prospères sous ce régime, mais sachez que la Chine a une autre face qui devrait être montrée au monde entier.»

McDonald et plusieurs autres coureurs du relais de la flamme sont allés jusqu'à l’Opéra d'où ils ont ensuite traversé la baie de Sydney en yacht jusqu'à la banlieue de Manly, sur les plages, où on attendait d'autres cérémonies et des interventions de personnalités.

Le maire de Manly, Peter MacDonald a déclaré aux journalistes que la communauté de Manly avait la réputation de défendre la justice sociale et les droits de l’Homme, et qu’il souhaitait que cela perdure.

«J'aimerais voir des conseils municipaux de Nouvelle Galles du Sud et d'Australie nous rejoindre et s'exprimer », dit-il. « Je pense qu'ici les organisateurs d'aujourd'hui font pression, qu'ils doivent inviter les autres maires, et je serai heureux si l’on suit tous cet exemple ensemble».

M. MacDonald a dit qu'il avait lu le rapport sur les meurtres des prisonniers de conscience du Falun Gong, pour le prélèvement de leurs organes. «Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute que des choses terribles se passent en Chine, des choses choquantes».

«Individuellement,nous ne pouvons pas faire grand chose,mais collectivement en rejoignant des groupes comme Amnesty International, en venant à des manifestations organisées avec un conseil municipal qui comme aujourd'hui, représente 50 000 Australiens de bonne condition ou issus de milieux aisés, en disant unanimement que nous reconnaissons ce groupe et que nous voulons l'accueillir ici et être avec lui et que nous comprenons les souffrances qu'il endure, voilà ce que nous pouvons faire.»

Le relais de 12 mois est parti d’Athènes en Grèce, le 9 août et traversera cinq continents avant d'arriver à Hongkong en août 2008. Il quittera l'Australie à la mi-décembre et continuera sa route jusqu’en Nouvelle-Zélande.