Les enfants des rues, gérants et clients de leur propre banque

Écrit par www.reportersdespoirs.org
06.10.2007

  • enfants mousson(STR: STR / ImageForum)

Créée à Delhi (Inde), en avril 2001, à l'initiative de l'organisation non gouvernementale (ONG) indienne Butterflies, Bal Vika Bank, dont le nom signifie «Banque pour le développement des enfants», est une banque entièrement gérée par les enfants des rues. Ils apprennent ainsi à épargner et à gérer leurs revenus. En 2007, sous l'appellation «Children's Development Bank» (CDB), les guichets des enfants des rues se développent au-delà des frontières de l'Inde.

 

Sites de l'action : Delhi, Leh, Kolkata, Chennai, Mujaffarpur (Inde), Népal, Bangladesh, Afghanistan, Sri Lanka.

 

On estime à 120 millions le nombre d'enfants des rues dans le monde (UNICEF, 1999). En 2004, environ 77 millions d'enfants ne sont pas inscrits à l'école, dont 58 millions en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et de l'Ouest. Plus de 200 millions d'enfants travaillent dans le monde, selon l'Organisation internationale du travail.

 

Alors que la plupart des enfants des rues dépensent inutilement ou rapidement l'argent qu'ils gagnent, l'objectif des CDB est de leur donner la possibilité de le faire garder. Ils évitent ainsi de se faire voler et apprennent à gérer un budget.

 

Les enfants ont de neuf à dix-huit ans. Ils sont encouragés à déposer chaque jour leur argent à la banque. Chaque enfant-client a un compte courant, un compte d'épargne et touche des intérêts sur l'argent confié à la banque. La banque peut avancer de l'argent aux enfants en cas de besoin immédiat (achats de vêtements, par exemple) ou faire des prêts à long terme aux enfants de plus de quinze ans, qui devront alors rembourser avec des intérêts.

 

Chaque CDB est rattachée à une association travaillant avec les enfants des rues afin que quelques adultes puissent intervenir en tant que conseillers. Ces banques obéissent aux règles de fonctionnement des coopératives. Les enfants, à la fois clients et propriétaires de la banque, prennent toutes les décisions : montant des intérêts, durée des prêts, taux d'épargne, etc. Cinq bailleurs de fonds soutiennent les CDB : National Foundation for India, Misereor, Comic relief, HSBC et ChildHope. En décembre 2007, de nouveaux partenaires vont ouvrir des CDB au Pakistan, au Soudan, en Iran et en Égypte.

 

Les guichets des cinq pays comptent 7000 membres actifs et 96 000 membres déposant ou empruntant de l'argent irrégulièrement. De septembre 2001 à septembre 2007, presque 34 000 $ ont été déposés dans les guichets de CDB dans le monde.

 

L'ONG Butterflies est parfois critiquée parce qu'elle encourage la création d'unions des enfants travaillant dans la rue. Certaines ONG qui luttent contre le travail des enfants considèrent en effet que les coopératives impulsées par Butterflies vont à l'encontre de leur mission.

 

Pour en savoir sur l'ONG Butterflies ICI

Sur la banque ICI

 

Source: Rapport mondial de suivi sur l'Éducation pour tous -Unesco 2007