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Les superbes montagnes de thé de Taïwan

Écrit par L. Sim, La Grande Époque - Milwaukee
08.10.2007
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  • Champs de thé(攝影: / 大紀元)

En se baladant en voiture vers Taipei, la capitale de Taïwan, on pourrait croire que les espaces verts sont inexistants. Ce qui se profile à l’horizon ressemble plutôt à une ville étalée et à une file infinie de voitures faisant résonner leurs klaxons. À entendre ceux-ci et à voir la ligne d’horizon où se côtoient des bâtiments en décrépitude et d’autres nouvellement construits, les chances que nous trouvions ici du thé biologique ne semblent pas très bonnes. Cependant, cette motivation est la raison première de notre présence à Taïwan.

En fouillant dans ma poche, j’en sors un morceau de papier tout froissé. Y est écrit, presque effacé, le nom de M. Lee, accompagné d’un long numéro de téléphone. J’en prends soin comme de la prunelle de mes yeux, puisque cet homme cultive du thé biologique maintes fois primé.

Notre guide

Le lendemain, mon mari et moi-même rencontrons notre interprète, une petite femme à l’allure forte et à la démarche déterminée. Elle pourra nous mener à des endroits où les meilleurs thés verts et Wu Long (Oolong) sont produits. Elle en est absolument certaine, ce qui nous donne indubitablement confiance en elle. Dès le départ de notre aventure, cette dame nous conduit d’un rythme rapide, tel un soldat en mission, à travers de minuscules rues.

Nous entrevoyons en chemin quelques marchands de nourriture, appelés hawkers ou colporteurs, vendant des plats fumants. Je vois aussi de petits pains cuits dans de minuscules fours et plusieurs types de viandes sur des bâtons prêts à griller. Des jus frais et des fruits sont empilés très haut pour le plaisir de nos papilles. L’odeur des fruits de mer flotte dans l’air. Notre guide se démène pour quelques miches de pain, ressemblant étrangement à des oreillers, farcies aux légumes; elle nous dit que nous devons nous dépêcher si nous ne voulons pas manquer l’autobus. Nous courons derrière elle, entrant et sortant de la circulation, pendant qu’elle signale à un chauffeur d’autobus de nous attendre. Il acquiesce à sa demande et nous sautons à l’intérieur du véhicule juste à temps pour que la petite porte de métal se referme derrière nous.

L’autobus est vieux et les sièges en vinyle sont usés. Presque tous les sièges sont occupés, mais nous réussissons à trouver quelques places ici et là pour nous asseoir. La guide nous regarde et nous dit que nous sommes chanceux d’être assis puisque ce sera un trajet d’une durée de trois heures. Après un bouchon de circulation très dense, nous sortons finalement de la ville et commençons notre ascension des montagnes. L’autobus crache et hoquette en montant les minuscules chemins en direction de Taoyuan, et j’espère secrètement que nous arriverons à destination avant la tombée de la nuit. Je lance un regard en direction de mon mari qui regarde par la fenêtre avec une étrange expression de bête traquée. Après un moment, à travers la vitre souillée, je vois de magnifiques paysages, composés d’arbres verts et de rivières qui brillent. Nous passons à côté de petits bâtiments, chacun possédant ses propres caractéristiques. Voir des enfants jouer et voir les fermiers travailler la terre nous indiquent que la vie se déroule de plus en plus lentement au fur et à mesure de notre ascension. J’oublie rapidement Taipei et son smog.

Mon livre tombe presque sur le plancher lorsque l’autobus arrête brusquement. Quelqu’un me tape sur l’épaule et j’entends la guide nous ordonner : «Allons-y! Nous sommes arrivés dans la Ville du thé!»

Notre séjour dans la Ville du thé

Il est 11 h de l’avant-midi lorsque nous débarquons maladroitement de l’autobus. Nous avons quitté Taipei trois heures plus tôt, mais nous avons été retardés par la circulation menant hors de la ville. Nous aurions pu prendre un taxi, mais cela se serait avéré plutôt dispendieux. De plus, c’est en autobus que nous pouvons vraiment nous mêler aux gens de l’endroit et ainsi observer de près leur mode de vie. Nous sommes maintenant en plein milieu d’un minuscule village et je vois, au loin, s’éloigner notre autobus dans un nuage de fumée noire.

    

Notre guide nous interpelle et nous la suivons d’un rythme régulier sur un énorme pont de bois. Nous passons à côté de plusieurs maisons faites de ciment, de différentes couleurs, pour ensuite nous engager sur une petite rue. Notre guide se réfère à un petit morceau de papier sur lequel se trouve une adresse écrite en caractères taïwanais. Elle s’arrête devant une porte, mais secoue la tête de frustration avant de nous conduire à un autre bâtiment avec d’énormes portes en vitre où sont écrits de grands caractères. Nous y sommes : la maison de thé de M. Lee. Dès que l’on entre, l’odeur du thé nous chatouille les narines de la même façon que le ferait un parfum de luxe.

Un couple âgé nous accueille avec un large sourire et plusieurs saluts : M. Lee et sa femme. Leur famille cultive le thé depuis quatre générations et M. Lee est un authentique maître de la culture du thé. Il nous fait découvrir ses produits dans de larges contenants de métal placés dans la pièce. Chaque contenant mesure environ trois pieds de haut et contient plusieurs variétés de thé, telles que le thé vert Dragon Well et le précieux Wu Long aux accents floraux. Nous sommes devant le travail d’une vie; la vie de M. Lee. Sa femme prépare la cérémonie du thé, nommée Gongfu, pour que nous puissions goûter aux fruits de leur travail. Pendant que l’eau bouillante est versée dans nos tasses et que les différents arômes emplissent la salle, nous comprenons à quel point le thé est un commerce important à Taïwan. Avec autant d’endroits et de maisons consacrés au thé, la compétition est féroce. Un propriétaire doit donc produire de l’excellent thé pour espérer survivre.

M. Lee nous explique le procédé de fermentation de chaque thé. Le thé vert prend moins de temps à fermenter alors que le thé Wu Long en prend un peu plus. Le thé noir est celui qui demande la plus longue période de fermentation, ce qui lui donne son goût si prononcé. Tous les thés peuvent provenir de fruits ou de fleurs pour leur donner un goût distinctif, puisque le thé est très sensible et peut en absorber les qualités et attributs. C’est pourquoi, lorsque l’on cultive des thés de grande qualité, il est très important de ne pas être situé dans un environnement pollué, mais d’être plutôt au sommet d’une montagne. Chaque année, chaque thé que l’on produit possède son propre goût et sa propre odeur, tel un bon vin. Certains thés, dont les plus purs, peuvent être extrêmement dispendieux selon l’année de leur fermentation. Chaque variété de thé requiert aussi une différente température d’eau dans laquelle elle bouillera. Les thés verts et blancs préfèrent l’eau à 61 degrés Celsius, sous le point d’ébullition, alors que les thés Wu Long et noirs préfèrent l’eau bouillante.

Parlant d’eau, nous apprenons qu’il est préférable d’avoir de l’eau de source pure pour préparer votre thé puisque le choix de l’eau que vous utilisez fera la différence entre réussir ou non votre boisson. Même si un thé est d’une qualité supérieure, un mauvais choix d’eau peut le ruiner. M. Lee choisit de l’eau de source des montagnes chaque fois qu’il déguste un thé. Lorsque nous posons des questions à propos de la culture biologique, M. Lee sourit. Il nous explique qu’il n’a jamais pris le temps d’obtenir une certification officielle puisqu’il ne comprend pas pourquoi il devrait payer un prix si élevé pour obtenir un morceau de papier qui certifie une pratique que sa famille a perfectionnée durant les 100 dernières années. Pendant que nous buvons diverses variétés de thé, nous savourons plus particulièrement les Wu Long puisque ces derniers possèdent des goûts et des odeurs qui, au fil de la dégustation, se modifieront. Un thé Wu Long d’une grande qualité peut être trempé jusqu’à vingt fois en vous offrant une grande variété de goûts et de saveurs à chaque gorgée.

Après avoir dégusté plusieurs petites tasses de thé, nous avons la tête légère et décidons de visiter un champ de thé. M. Lee nous montre la route à travers un champ de buissons. Ces buissons de thé, nommés Camellia sinensis, sont plus petits que les arbres de thé chinois qui, eux, peuvent croître jusqu’à 50 pieds de hauteur et vivre pendant mille ans. Plus on monte en altitude, plus petit est le buisson, et plus les variétés sont petites, plus leur goût est riche. M. Lee nous montre comment cueillir les deux feuilles du dessus qui sont placées sur chaque tige du buisson; ce sont les plus goûteuses. Elles sont aussi les plus faciles à atteindre et à cultiver. M. Lee cueille toutes les feuilles de thé à la main, ce qui lui assure une qualité de produit élevée et réduit la possibilité d’erreurs, comme de ne pas cueillir les deux feuilles du dessus.

Notre «au revoir» à la famille Lee

Il commence à pleuvoir et le temps se refroidit, nous arrêtons donc dans un petit restaurant longeant la montagne pour prendre une petite bouchée. Tous les résidants de l’endroit connaissent M. Lee et l’accueillent avec de grands sourires. On nous trouve une place rapidement et on nous apporte des mets taïwanais fumants. Ces mets font partie des meilleurs plats asiatiques que nous avons mangés, préparés avec amour et servis avec du thé, bien sûr. Le ventre plein, nous retournons à la maison de thé et plaçons notre commande. Nous commandons du thé vert et du Wu Long. Nous découvrons de l’huile de thé et des théières et nous les ajoutons à notre commande. Nous nous serrons la main et saluons M. Lee et sa femme. Accompagnés de notre interprète, nous retournons sous la pluie. J’entends l’autobus tousser alors qu’il s’approche, c’est ainsi que je sais qu’il est temps de dire «au revoir» aux montagnes de thé de Taïwan.

Vivez l’expérience d’une route du thé à Taïwan : www.taipeitravel.net .

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