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Le moustique porteur d’un virus mortel, la dengue

Écrit par Suziloo, La Grande Époque - Guadeloupe
10.11.2007
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  • Un moustique(攝影: / 大紀元)

 

La dengue (de  l'espagnol denguero), appelée autrefois « grippe tropicale » , ou  « petit palu », a été scientifiquement décrite en 1779. Ce fut  cette année-là  qu’est  survenue  la première épidémie sérieuse  qui a généré des articles dans la littérature médicale. À partir de ce moment, la dengue  a fait l’objet d’une grande attention auprès des autorités médicales. Une série d’épidémies importantes a sévi dans  plusieurs  endroits comme l’Australie en 1897,  les Seychelles en 1926, Tunis en 1927, Athènes en 1928(1250 morts), Formose en 1931. Mais c’est surtout dans le Sud-est asiatique  que la maladie, au fil des décennies ,s’est implantée sérieusement. Les épidémies dans cette région deviennent spectaculaires avec 440.000 cas en 1980 en Chine ainsi que 200.000 cas en Thaïlande en 1987.

Le vecteur : L’aedes aegypti,  un moustique domestique

 Il est décrit la première fois en 1854.L'aedes aegypti mesure entre 3 et 5mm. Le dessus  du corps et des pattes   porte des écailles plates de couleur blanc argenté. Le thorax de couleur sombre  est entouré de bandes blanches. L’abdomen est brun sombre  avec à la base de chaque segment une ligne blanche. Chez les moustiques vecteurs, seule la femelle pique. De préférence elle consomme du sang humain pour assurer ses fonctions reproductrices. Le mâle,  quant à lui, se nourrit essentiellement de sucs végétaux, mais reste indispensable pour la reproduction de l’espèce. L’aedes aegypti transmet aussi la fièvre jaune et la chikungunya. Il vit à l’intérieur de nos foyers ou dans les jardins à proximité immédiate. Il aime l’eau des citernes, des vases, des gouttières, les objets inutiles qui traînent autour des maisons et qui ne sont pas à l’abri de la pluie. Il existe d’autres espèces d’aedes. Notamment l’aedes albopictus, surnommé le moustique « Tigre », moustique du Sud asiatique. Il survit dans les marchandises, lors des transports internationaux. On a pu d’ailleurs en trouver en Italie depuis les années 90. Depuis l’année 2004, il est apparu dans les Alpes Maritimes. Il peut être vecteur de (pathologies) virus, mais à ce jour ne transmet pas de maladies (en Europe). Une surveillance accrue de ce moustique est assurée par l’EID (l’Entente Interdépartementale de Démoustication), organisme public, en lien avec la DSDS (Direction de la Santé et du Développement Social). . Un seul moustique peut pondre 200 œufs. Les larves et les nymphes  se développent dans l’eau et  la durée de vie du moustique va  de 15 jours à 2 mois.

La dengue, une maladie grave qui peut tuer

Cette  maladie est transmise par la salive du moustique aedes aegypti lorsqu’il pique. Ayant piqué antérieurement une personne  portant le virus, la femelle le développe dans son organisme et peut dès lors le transmettre à d’autres personnes. Les symptômes sont  alors: une très forte fièvre, des maux de tête, des douleurs aux yeux, aux muscles et aux articulations, des vomissements. Mais il peut aussi y avoir des symptômes bien plus graves comme des saignements de nez et de la bouche, ce qui peut entraîner des difficultés respiratoires et des évanouissements. Il n’existe à ce jour aucun traitement ni médicament spécifique pour traiter  la dengue et le chikungunya. Aucun vaccin n’a été trouvé pour prévenir ces deux maladies. Le seul moyen reste de lutter contre le moustique vecteur, l’Aedes  aegypty.

Années 80,  apparition de la dengue hémorragique

Dans le monde entier, l’expansion de la dengue commence après la Seconde guerre mondiale  et s’accélère  dans les années 70, touchant l’océan Indien  puis le Pacifique sud, l’Afrique et l’Amérique latine. En  1963, 1969, 1977, 1981 des épidémies importantes  sont alors rapportées dans la Caraïbe et deviennent de plus en plus fréquentes au cours de la dernière décennie. La première épidémie de dengue hémorragique se déroule en 1953 à Manille. Puis Cuba est touché d’une épidémie très sévère avec plus de 300.000 cas dont 9.200 cas graves et 158 décès. La dengue hémorragique  depuis cette époque a frappé à plusieurs reprises  cette région, notamment à  Porto- Rico et au Venezuela. Cette maladie  est désormais endémique dans plus de 100 pays d’Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-est et du Pacifique occidental. Deux cinquièmes  de la population mondiale sont désormais exposés au risque. Selon les estimations de l’OMS, actuellement il pourrait y avoir chaque année 50 millions de cas de dengue dans le monde.

Des milliers de cas dans les Amériques et dans les petites Antilles

 Plus de 610.00 cas de dengue en 2001 dans les Amériques. 15.000 cas de dengue hémorragique, soit plus du double  des cas enregistrés dans cette région en 1995. À mesure que la maladie se propage  dans de nouvelles zones, des flambées épidémiques surviennent. C’est ainsi que le Brésil a  signalé plus de 390.000 cas dont 670 cas de dengue hémorragique.

En 2001-2002 la Guadeloupe  fut touchée par une épidémie très importante. Environ 200 cas cliniques par semaine entre le mois de septembre 2001  et le mois de février 2002 ont été déclarés.  Ce qui permet une estimation que plus de 4,5% de la population   a été touchée. En  cette année 2007, depuis le début de l’épidémie au mois d’août, la Direction de la Santé estime à 5800 le nombre de personnes ayant consulté un médecin pour un syndrome évocateur de dengue et 128 d’entre elles ont dû être hospitalisées. Par ailleurs, la proportion de formes sévères parmi les cas hospitalisés, biologiquement confirmés, reste pour l'instant stable et ce depuis le début de l'épidémie. Elle  est de l'ordre 40%. Mais le mois d'octobre aura surtout été marqué par le décès d'un enfant de neuf ans à Sainte-Rose (Guadeloupe),  et d' un adulte en Martinique.

 

Situation de la dengue dans les Caraïbes et en Amérique Latine

Dans la zone englobant l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, on observe jusqu’à fin septembre 2007 un nombre de cas de dengue supérieur d’environ 10% à ce qui a été enregistré pour toute l’année  2006 (630 356 cas en 2007  Contre 560 354 en 2006).

Actuellement les 4  sérotypes de dengue circulent dans cette région du monde.

Sur les cas rapportés en 2007 : 1,9 % sont des formes hémorragiques qui présentent une létalité de 1,5 %. Les pays avec les taux d’incidence actuellement les plus élevés sont les 3 départements français d'Amérique, l’Île de Pâques, le Paraguay et le Costa Rica. Néanmoins, des dispositifs performants de surveillance épidémiologique existant dans les départements français d'Amérique conduisent à un différentiel avec les autres pays où la sous-estimation de l’incidence peut-être importante.

Des foyers épidémiques sont  actifs sur le continent sud-américain, notamment dans l’État de Yaracuy au Venezuela, au Brésil où une  augmentation de 136. 488 cas a été observée cette année en comparaison  avec l’année précédente. Cette hausse est liée à la survenue de foyers épidémiques et à des taux d’incidence élevés dans les états du Mato Grosso do Sul, du Paraná et de Río de Janeiro.

Dans la Caraïbe, 17 918 cas ont été rapportés depuis le début de l’année 2007, ce qui représente environ 3 % de l’ensemble des cas de la région des Amériques.

Actuellement, il existe des foyers épidémiques à Porto Rico avec une co-circulation des 4 sérotypes, en Martinique et en Guadeloupe où prédomine le virus DEN-2. La République dominicaine demeure un des pays où la mortalité est la plus importante avec 27 décès pour l’année en cours. On note cependant une diminution par rapport aux années passées.

 

Source : PAHO

 

 

 

 

  • Un lézard(攝影: / 大紀元)

   

 

 

 

  • Des poissons(攝影: / 大紀元)

 

Des prédateurs naturels

 Les moustiques doivent faire face  à des adversaires  qui leur mènent la vie dure. Il ne tient qu’à nous de savoir les reconnaître. Le zandoli (lézard vert des Antilles), les grenouilles, les libellules dévorent des  milliers de moustiques. Les larves ont aussi leurs ennemis : Golomine (petit poisson de 2 à 3cm), petits crustacés et poissons qui s’en régalent. Des expériences sont conduites  pour introduire certaines espèces dans les mares et les  citernes.

 Les alliés les plus efficaces  et les plus précieux dans cette lutte sont certaines espèces de chauves-souris : le Molosse commun de Guadeloupe (Molossus molossus) et le Tadaride du Brésil (Tadarida brasiliensis). Chacune de ces petites bêtes  chasse chaque nuit de 200 à 600 moustiques, soit 2kg par an.  Grâce à leur rapidité de vol et  à leur sonar,  elles restent de redoutables chasseurs d’insectes, notamment pour ces deux espèces de moustiques. Les chauves –souris logent souvent sous les toits en tôles ondulées et restent victimes  de destruction directe illégale, car elles sont, ne l’oublions pas,  légalement protégées.

 Quant à la lutte chimique, elle reste  le dernier recours. Comme son nom l’indique, ce n’est nullement une méthode naturelle et elle peut  engendrer des effets négatifs pour l’homme et pour la nature. Les moustiques s’avèrent de plus en plus résistants à tous les produits

 

Le saviez- vous ?

 L’un des grands précurseurs dans la lutte contre les fièvres des marécages (paludisme, fièvre jaune, dengue) fut un Guadeloupéen. Louis-Daniel Beauperthuy, né à Ste Rose le 26 août 1807. Ce fut un grand voyageur,

un visionnaire et un naturaliste. Il s’intéressa vivement au microscope.  Ce fut  un précurseur de la théorie microbienne. Il fut le premier à décrire l’aedes agypti et comprit le rôle  de ce moustique  dans la transmission de la fièvre jaune. Ses théories, révolutionnaires pour son époque, mirent des décennies à être acceptées par la communauté scientifique. 

 

Remerciement à Sophie Kanor de la DSDS du Raizet Guadeloupe pour sa précieuse collaboration qui m’a permis d’avoir accès aux documents.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.