Lars et l’amour en boîte

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
14.11.2007

 

Critique de film

  • Gus, Karin, Lars et sa petite amie(攝影: / 大紀元)

Un homme timide tombant amoureux d’une poupée gonflable… à première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’une comédie explicite tirant sur la vulgarité comme There’s Something About Mary (Mary à tout prix) de Bobby et Peter Farrelly, voire même d’un film érotique. Néanmoins, Lars and the Real Girl (Lars et l'amour en boîte) s’avère être une comédie sensible et touchante plus proche de La Grande séduction.

Lars Lindstrom (Ryan Gosling – Fracture, Half Nelson) est un jeune homme timide et pieux qui vit dans le garage de la maison familiale dont lui et son frère ont hérité après la mort de leur père. Angoissé dans ses relations avec les autres, il se replie sur lui-même jusqu’au jour où il décide de s’acheter une «petite amie» sur Internet : Barbara, une poupée grandeur nature «d’origine» brésilienne.

Inquiet devant le fait que son frère traite cette catin comme sa nouvelle copine, Gus (Paul Schneider – Live Free or Die) consulte son médecin de famille avec Karin, son épouse (Emily Mortimer – Chaos Theory). Celle-ci leur conseille d’entrer dans le jeu pour comprendre pourquoi Lars a recours à cette fabulation.

Comme Lars est le sympathique benêt du village, tout le monde décide de jouer le jeu jusqu’à ce qu’il soit rétabli. S’ensuit, on peut l’imaginer, une série de scènes très drôles dans lesquelles Lars fait dire ce qu’il veut à Barbara, selon ses états d’âmes, face à son entourage, mal à l’aise, feignant d’y croire comme les sujets du roi nu dans la fable d’Andersen.

Le réalisateur Craig Gillespie a exploré un autre côté de l’humour cette fois-ci. Contrairement à Mr. Woodcock, Lars and the Real Girl n’est pas une comédie burlesque qui fait rire par la caricature et le rythme. Ce sont la précision et l’authenticité du jeu minimaliste des acteurs ainsi que les réactions très ordinaires des personnages placés dans une situation à la limite de l’absurde qui rendent Lars and the Real Girl amusant.

Plusieurs scènes sont également très touchantes, entre autres, celles dans lesquelles Lars est en traitement avec son médecin de famille. Ryan Gosling est d’ailleurs étonnant dans ce rôle de composition un peu hors casting du bon gars gêné qui frôle les murs et qui ressent une vive peur des contacts physiques.

Le film nous permet de nous mettre à la place de ce genre de personnes qui, parce qu’elles sont repliées sur elles-mêmes et ont de la difficulté dans leurs relations avec les autres, sont souvent ridiculisées par leur entourage. Tout le monde connaît un Lars, mais sûrement pas avec autant d’imagination…