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Ville « western-spaghetti » d’Espagne

Écrit par Nazir Keshvani, Collaboration spéciale
02.11.2007
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  • Paysage de Tabernas(攝影: / 大紀元)

Le barman du Yellow Rose Saloon commence à remplir les verres au milieu de la matinée, aussitôt que le village se réveille et qu’il y a des clients à servir. Quelqu’un gratte une guitare tout en chantant une chanson country.

 

Des cactus géants percent la surface du sol pauvre et désertique. Dans une partie surélevée, à l’autre bout du village, se trouve un cimetière. En face du saloon, il y a un grand espace ouvert qui fait office de place centrale, entouré de bâtiments qui ont vu de meilleurs jours.

Je mets au défi quiconque de se promener à travers ce tout dernier site de tournage de film western sans se mettre à siffler la chanson thème du Le bon, la brute et le truand (1966).

Même si vous n’êtes pas un amateur de films, il est pratiquement impossible de ne pas sentir le poids d’un poncho imaginaire sur vos épaules ou le goût mi-sucré d’un cigarillo dans votre bouche, en déambulant en face du saloon ou du magasin général.

Montez à la véranda du premier étage de l’Arizona Palace Hotel, et vous ne pourrez vous empêcher de plisser les yeux en scrutant l’horizon, pour y apercevoir un révélateur nuage de poussière roulant au bas de la vallée.

Nous sommes à mini-Hollywood, un parc thématique cinématographique construit en tant que site de tournage pour des westerns. Pour une poignée de dollars est l’un des nombreux films qui a été tourné à cet endroit. Clint Eastwood et Paul Newman sont parmi les nombreux acteurs qui ont probablement passé la moitié de leur vie dans le désert d’Almería.

À propos des «western-spaghetti»

En 1963, un directeur italien un peu obscur, appelé Sergio Leone, s’est fait remettre la somme de 200000$ US accompagnée de plusieurs séquences de tournage, afin qu’il y réalise un film western.

Avec un script basé sur l’épopée du samouraï Yojimbo de Akira Kurosawa; un acteur de télévision américain, appelé Clint Eastwood; un compositeur, Ennio Morricone ainsi qu’un caméraman Massimo Dallamano, Leone a créé ce qui aurait dû normalement être un film sans intérêt: Per un Pugno di Dollari – Pour une poignée de dollars. Le style unique de Leone, des angles de tournage artistiques, des extensions temporelles et des scènes de violence crues et explosives présentaient une perspective faussée de l’Ouest, ce qui rendait son film différent de tout les westerns produits auparavant.

Leone revient en 1965 avec une suite, Pour quelques dollars de plus, réunissant cette fois Eastwood et Lee Van Cleef en tant que mercenaires rivaux. Le bon, le méchant et la brute (1966), mettant aussi en vedette Eli Wallach, fut le dernier de la trilogie des Dollars de Leone. Entre 1960 et 1975, près de 600 westerns ont été tournés en Europe. Parce que la plupart ont été financés par des compagnies italiennes, ils reçurent le nom de «western-spaghetti». Une grande majorité des «western-spaghetti» ont été filmés sur place, en Espagne, habituellement près de la ville méditerranéenne d’Almería. Cette région ressemble au sud-ouest américain, c’est pourquoi la plupart des films se déroulent près de la frontière mexicaine.

Malgré les nombreux pièges à dollars touristiques (par exemple, photo obligatoire à la porte d’entrée avec un cow-boy), mini-Hollywood vaut tout de même le détour. Le village frontalier est complet, avec sa prison et sa potence qui ont été préservées en tant qu’attraction touristique.

Il est possible d’acheter un poncho, un Stetson, un faux Colt ou un Winchester dans l’un des magasins souvenirs agréablement stéréotypés. Pour quelques euros de plus, vous pouvez ramener avec vous une photo, teintée sépia, de vous-même habillé en cow-boy à côté d’une charrette sur la place centrale.

Le spectacle de french cancan au Yellow Rose Saloon est enthousiasmant plutôt que réussi, tandis que la reproduction théâtrale quotidienne d’une bataille de fusils et d’un lynchage donne tout son sens à cette reconstitution historique. Il y a plusieurs duels à main levée sur la place centrale, mais personne n’est terrifié malgré les cris qui, souvent, les accompagnent.

Les collines brûlées et marquées d’Almería sont l’endroit où Leone et d’innombrables autres directeurs sont venus tourner des westerns à budget réduit, interpellés par les paysages montagneux inhospitaliers, une lumière merveilleuse et une main d’œuvre bon marché.

Les producteurs de films hollywoodiens ont d’abord été attirés dans ce coin du monde par l’aspect intemporel du paysage abandonné d’Almería. Constitué d’une partie désertique et d’une partie rocheuse, l’endroit est d’une fascination sans fin. Des pics rocheux se transforment graduellement en collines ondulées et en rochers spectaculaires en forme de cônes.

Un canyon surgit de nulle part, pour être remplacé aussi vite par des plaines inégales. Il existe peu de repères identifiables et, des kilomètres durant, le paysage espagnol ressemble plus à une surface lunaire qu’Hollywood ne saurait en créer. Toute la région est peu peuplée. Tout comme d’autres parties d’Almería, ce que vous voyez avec vos yeux n’est que superficiel, il est souvent difficile de croire ce qui est caché derrière.

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