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L’amour au temps du choléra

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
22.11.2007
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Critique de film 

  • Les acteurs : Giovanna Mezzogiorno et Javier Bardem(攝影: DANIEL DAZA / 大紀元)

Mourir pour l’amour ou passer toute sa vie à le poursuivre, à le guetter patiemment pour lui sauter dessus au moment propice, même si on doit attendre toute sa vie… rien de plus romantique. Si c’est une ­­Prix Nobel de littérature qui est la source du récit, que la réalisation est prise en charge par une équipe aguerrie et passionnée, que la distribution est composée d’acteurs reconnus, de charisme et d’une grande sensibilité provenant des deux côtés de l’Atlantique, «Un succès assuré!», vous me direz. Pourtant, le classique de Gabriel García Márquez en images ne coule pas aussi bien que l’encre qu’il a couchée sur le papier.

À Carthagène, dans la Colombie vers la fin du 19e siècle, Florentino Ariza (Javier Bardem – Before Night falls, The sea inside) est un jeune télégraphe rêveur et poète qui joue du violon. Un jour, son regard croise celui de la belle Fermina Daza (Giovanna Mezzogiorno  – Don’t tell) et il tombe immédiatement en amour. Il réussit à gagner le cœur de la belle en lui écrivant des lettres. Et un jour, ils échangent leurs vœux de mariage. Lorsque le père de Fermina apprend que celle-ci entretient une telle relation avec un «vulgaire» télégraphe mettant en péril les aspirations d’ascension sociale qu’il a pour sa fille, celui-ci devient fou de rage et décide de l’éloigner de son prétendant. Loin de Florentino, Fermina perd graduellement espoir et tombe sous le charme du séduisant Dr Juvenal Urbino (Benjamin Bratt – Traffic, Clear and present danger) qu’elle épousera.

Florentino, le cœur brisé, se jure d’attendre Fermina et de l’épouser lorsque son mari sera décédé. Commence pour lui un parcours tumultueux alors qu’il décide de s’élever socialement pour séduire Fermina et il cumule les conquêtes amoureuses afin d’endurer la douleur de l’attente. Un film qui n’est d’ailleurs pas conseillé à des enfants étant donné les nombreuses scènes d’ébats sexuels.

Comme c’est le cas pour beaucoup de romans portés au grand écran, la plus grande faille du film est qu’il ne peut pas, en 2 h 19 min, rendre toute la profondeur du cheminement des personnages. Le récit se déroule sur plus de 50 ans dans une période historique trouble pour l’Amérique latine, et l’expérience que les protagonistes vivent est très intérieure et ne peut être qu’incomplètement transmise par l’image et les sons d’un long métrage. Par exemple, l’amour qu’éprouve Fermina pour Florentino n’a pas le temps d’être suffisamment illustré pour que le spectateur ressente le déchirement de Florentino lorsqu’elle qualifie leurs sentiments «d’illusion». En outre, Florentino a un comportement similaire à l’obsession qu’il aurait été souhaitable de comprendre par un voyage nécessaire dans ses pensées. Ce qui est extrêmement aventureux d’essayer de recréer par narration au cinéma si on veut éviter que l’audience ne décroche.

On ne peut tout de même pas blâmer le réalisateur Mike Newell (Harry Potter and the Goblet of fire, Four Weddings and a funeral) d’avoir tenté sa chance. L’amour au temps du choléra illustre bien malgré tout la fragilité des individus en amour et la question torturante que tous se posent alors qu’ils sont en couple : «Et si j’avais fait ma vie avec mon premier amour, comment les choses auraient-elles tourné aujourd’hui?». Le film est bien interprété et touchant grâce, entre autres, à la trame sonore comprenant la musique de Shakira. C’est un bel essai, mais qui risque de laisser les spectateurs sur leur faim.

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