Les préférences en matière de nourriture seraient liées à notre métabolisme
Alors que je pense qu’il est possible de donner des conseils nutritionnels qui peuvent être appliqué par tous, il ne fait aucun doute pour moi qu’un avis personnalisé est nécessaire pour ceux qui cherchent à consommer des aliments proches de leur alimentation idéale. Ceci parce que nos besoins nutritionnels sont différents. Des études physiologiques montrent, par exemple, que certaines personnes métabolisent efficacement les lipides, alors que d’autres sont plus enclines à brûler les glucides. J’explore en détails ce concept dans mon livre The True You Diet.
Les concepts d’individualité biochimique et de “type métabolique” sont restés, jusqu’à maintenant, un domaine relativement marginal. Certains pourraient soutenir que les messages en matière d’alimentation saine sont à peine compris et que la dernière chose à faire serait de compliquer les consignes en disant aux gens que les meilleurs conseils alimentaires ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Cependant, l’idée d'une nutrition individualisée pourrait se glisser dans la tendance générale aujourd’hui, à la suite de l’annonce d’une étude venant du Centre de recherche de Nestlé de Lausanne, en Suisse.
L’étude, devant être publiée le mois prochain dans le Journal of Proteome Research, portait sur 22 hommes, dont la moitié confessaient être «dépendants du chocolat» alors que les hommes de l’autre moitié se classaient eux-mêmes comme étant «indifférents au chocolat ». La pertinence de cette catégorisation métabolique est que les études montrent que le métabolisme d’une personne semble dicter le type de nourriture vers lequel elle se dirige.
Il est possible, donc, que les préférences alimentaires d’une personne puissent être liées à des idiosyncrasies* physiologiques et biochimiques.
Je n’ai pas eu la possibilité de voir les détails de l’étude de Nestlé, mais, apparemment, ses participants ont consommé du chocolat ou un placebo (Je suppose qu’il s’agissait de quelque chose qui ressemblait au chocolat et qui en avait le goût, mais qui n’en était pas) sur une période de plus de 5 jours. On a rapporté que les amateurs de chocolat avaient généralement des taux faibles de LDL-cholestérol (une des deux composantes du cholestérol) et des taux élevés d’albumine dans le sang.
L’importance de ces conclusions n’est pas claire pour moi. Mais ce qui est intéressant, je pense, c’est qu’une entreprise alimentaire s’intéresse à l’idée de l’individualité biochimique. Selon Sunil Kocchar, un des chercheurs impliqué dans cette étude, cela «montre que la préférence en matière d’aliments, y compris le chocolat, pourrait être programmée ou imprimée dans notre système métabolique d’une manière telle que le corps serait sensible à un régime particulier.» De plus, une note ajoute qu'il dit que «connaitre le profil métabolique d’une personne pourrait ouvrir la porte à des interventions diététiques ou nutritionnelles qui sont adaptées à votre type, si bien que votre métabolisme peut être poussé vers un état plus sain».
Bien que nous puissions être cyniques sur les motivations qui se cachent derrière cette recherche, le fait que ce domaine trop négligé de la nutrition attire l’attention est une bonne chose, je pense. Mon espoir est que cela conduise à une prise de conscience croissante du concept de l’individualité biochimique et aide les gens à découvrir leurs besoins nutritionnels propres.
Dans le même temps, puis-je suggérer à ceux d’entre nous qui aiment le chocolat de s'en tenir aux variétés simples, riches en cacao? Le cacao a été récemment lié à certains effets positifs pour la santé. Aussi, beaucoup de personnes ont trouvé que la consommation modérée de chocolat noir est relativement sans danger, alors que celle de chocolats au lait ou blancs augmente le risque de boulimie chocolatière.
Le Dr. John Briffa exerce à Londres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la nutrition et la médecine naturelle. Il dispense des conseils pratiques dans ces disciplines sur son site Internet : www.drbriffa.com
*dispositions particulières