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Expériences sur animaux ou toxico-génomique ?

Écrit par Claude Reiss, professeur de recherches
24.11.2007
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  • souris nude(攝影: / 大紀元)

Antidote Europe a identifié les deux causes principales de cette situation : la présence dans notre environnement de substances chimiques nuisant gravement à notre santé mais dont la toxicité n'a pas été relevée, et la persistance de méthodes de recherche biomédicales empiriques et improductives. Or, l'évaluation de la toxicité et la recherche biomédicales recourent principalement à l'expérimentation sur des animaux considérés comme nos « modèles » biologiques.

Antidote Europe est un comité scientifique qui, tout en restant en-dehors du débat éthique sur les droits des animaux, a examiné, avec des arguments purement logiques et scientifiques, la pertinence du concept de modèle animal. Cet examen a conduit à dénoncer le recours au modèle animal comme inutile et dangereux.

Par obligation légale, tous les médicaments sont testés sur les animaux avant d'être autorisés à la vente. Or, les effets secondaires de médicaments sont parmi les quatre principales causes de mortalité dans les pays développés**. En France, ils font tous les ans près de vingt mille morts et causent 1,3 million  d'hospitalisations. Les tests sur animaux sont donc gravement défaillants. En réalité, le « modèle animal » est une fiction. En effet, deux espèces différentes ont des patrimoines génétiques différents et donc des activités biologiques (par exemple la réaction à un test) différentes.

La toxico-génomique est une méthode d'évaluation des risques toxiques de produits chimiques, basée sur deux avancées de la biologie moderne : la culture de cellules humaines et les « puces » à ADN. Plutôt qu'une explication technique, il est plus simple d'expliquer la toxico-génomique à un non-spécialiste au moyen d'une image. Si on a eu l'occasion de visiter la salle de contrôle d'une centrale électrique, on se souvient certainement de ces murs tapissés de multitudes de voyants lumineux, chacun représentant un organe de la centrale, l'intensité du signal lumineux étant peut-être même modulée selon l'activité de cet organe.

 

La puce à ADN permet (virtuellement) de s'installer dans la salle de contrôle de la cellule (son noyau), qui apparait ainsi tapissée de voyants lumineux dont chacun est affecté à un gène particulier. Si un produit chimique active un gène, le voyant devient rouge. S'il le désactive, le voyant devient vert. S'il n'a pas d'effet, le voyant reste blanc, et le voyant est éteint si le gène ne répond pas. L'observation des voyants représentant des gènes répondant à une agression toxique permet donc d'identifier le cas échéant les diverses toxicités de la substance.

La toxico-génomique est une méthode très intéressante, déjà en usage dans de puissantes institutions aux Etats-Unis et au Japon ***. Elle combine en effet des avantages déterminants, car appliquée à des cellules humaines en culture, ses résultats sont directement valables pour l'homme. La méthode est rapide puisqu'elle donne des résultats complets en moins d'une semaine, son coût est relativement abordable. Comparée aux tests sur animaux, la toxico-génomique est 100 fois plus rapide et 100 fois moins chère, elle ne sacrifie aucun animal et surtout ses résultats sont fiables pour l'homme.

 L'évaluation par toxico-génomique de la toxicité des substances chimiques permettrait une prévention qui éviterait de mettre en danger la santé de millions de personnes. Une recherche biomédicale sur des « modèles » animaux ne peut pas conduire à des progrès médicaux significatifs, si ce n'est par hasard.

Les médias bruissent d'annonces sur de progrès médicaux spectaculaires : les souris Alzheimer, les singes parkinsoniens, les cobayes asthmatiques, les rats cancéreux, tous guéris ! Mais jamais de confirmation que ces « progrès » bénéficient aux patients humains. Selon la revue Nature, en 1971 le président Nixon avait déclaré la « guerre au cancer ». Depuis, si l’on se réfère aux Etats-Unis, plus de 200 milliards de dollars ont été dépensés pour trouver des thérapies anticancer sur des modèles souris. ****Trente cinq ans après, l'espérance de vie moyenne d'un patient après diagnostic d'un cancer n'a progressé que de quelques semaines, simplement parce qu'on a pensé que la cancérisation de la souris est identique à celle de l'homme, ce qui est tout simplement faux.

 

Les mêmes erreurs sont faites dans pratiquement tous les secteurs de la médecine. Autre exemple, depuis 25 ans, on essaie de mettre au point un vaccin contre le SIDA chez le « modèle » chimpanzé. Tous ces vaccins marchent bien chez ce grand singe… ce qui n'est pas surprenant puisqu'il est spontanément immunisé contre notre virus du SIDA ! Le résultat  est qu’on n’a toujours pas de vaccin contre le SIDA.

 

Alors la cause est-elle perdue ? Pas du tout, il suffit de se pencher sur les vrais acteurs, le virus VIH et ses cibles et victimes, certains globules blancs humains. Claude Reiss explique : "C'est ce que je faisais quand j’étais encore responsable d'un laboratoire du CNRS. Notre équipe avait mis au point une nouvelle approche thérapeutique du SIDA et de toute une classe de maladies virales, dont ceux de l'hépatite, qui  éliminerait le virus de l'organisme du patient et n'aurait pas ou très peu d'effets secondaires. Le CNRS a fait breveter le principe ainsi que la centaine de molécules actives pour cette thérapie. Le brevet a été accordé aux Etats-Unis, mais comme son exploitation n'avait pas été lancée, étant moi-même à la retraite, je l'ai racheté et tente depuis plusieurs années de recueillir des fonds pour amener cette thérapie aux essais cliniques."

 

Claude Reiss est président d'Antidote Europe. Ce comité scientifique a travaillé pour que la toxicogénomique figure dans le projet REACH (Enregistrement, Evaluation et Autorisation des substances Chimiques). Bien qu’elle y soit inscrite, la Commission européenne n'envisage pas de la mettre en œuvre avant plusieurs années. Ce refus, non motivé, permet donc de continuer à tester les produits chimiques par les méthodes traditionnelles sur des animaux, en violation flagrante avec la directive européenne 86/609 qui fait obligation de stopper toute expérimentation animale dès qu'une méthode n'utilisant pas d'animaux est disponible. Cela confirme le puissant lobbying qu’exercent les instituts pharmaceutiques pour défendre leurs intérêts.

 

Pour en savoir plus : www.antidote-europe.org

* http://www.invs.sante.fr/display/?doc=beh/2007/35_36/index.htm

** chiffres communiqués par Bernard Kouchner alors qu'il était secrétaire d'Etat à la Santé et publiés dans Le Monde du 13 novembre 1997. Le chiffre de 1,3 million d'hospitalisations est bien donné dans cet article. Celui des décès correspond à un calcul : 1,4 % des cas parmi ces hospitalisations, soit presque 20 000 décès.

***  utilisateurs de la toxicogénomique aux Etats-Unis : NIEHS, NIH , EPA (Natl Center for toxicogenomics, Microarray Center Chemical Genomics Center) pour les institutions fédérales, universités de l'Etat de Washington, de Louisville, Rutgers MIT, Harvard...

Toxicogenomics Project, au Japon

**** se référer à l'éditorial de la revue Nature Reviews Drug Discovery de septembre 2006.

 

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