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CBC a présenté le documentaire sur le Falun Gong, mais «dilué», selon le réalisateur

Écrit par Jason Loftus et Joan Delaney, La Grande Époque
27.11.2007
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  • Le cinéaste Peter Rowe pendant le tournage de son documentaire Beyond the Red Wall(攝影: / 大紀元)

Censure à la SRC

Le réseau de nouvelles de la chaîne anglaise de Radio-Canada, CBC Newsworld, a diffusé la semaine dernière un documentaire très attendu sur la persécution du Falun Gong, deux semaines après l’avoir retiré du programme et provoqué une tempête médiatique sur la controverse.

CBC a admis avoir retiré de sa grille horaire le film – Beyond the Red Wall: The Persecution of Falun Gong – cinq heures avant sa diffusion le 6 novembre dernier, après avoir été contacté par de hauts fonctionnaires de l’ambassade et du consulat chinois. Mais la société d’État a nié avoir été influencée par la pression des diplomates chinois.

Le documentaire expose la sévère persécution infligée aux pratiquants de Falun Gong, depuis huit ans, par les autorités chinoises.

Dans la version modifiée, certains segments du film ont été retirés concernant les rapports de prélèvements d’organes sur les pratiquants, de même que des déclarations chocs sur les Jeux olympiques de Pékin 2008. CBC détient les droits de diffusion des Jeux au Canada.

«Je suis content parce que l’histoire n’a jamais été relatée auparavant de cette façon devant un public à l’échelle nationale», a déclaré le réalisateur du film, Peter Rowe. «Cela mis à part, CBC a coupé 10 % du film (environ 5 minutes) au cours de la dernière semaine, soit en m’obligeant à le faire ou en le faisant eux-mêmes.»

M. Rowe dit trouver «offensant» que le radiodiffuseur public national fasse la promotion de l’émission The Lens de 22 h comme une plateforme pour des documentaires avec un point de vue indépendant, car son expérience lui montre que Beyond the Red Wall a été «dilué» en raison d’une «interférence dans la production par CBC».

Tandis que CBC était préoccupée par la «corroboration», mentionne Peter Rowe, les personnes qui sont montrées dans le film – comme l’ex-député fédéral David Kilgour et l’avocat spécialiste des droits de l’Homme David Matas – sont des personnes «intègres, ayant une crédibilité» et qui connaissent bien la Chine.

«Dans la recherche d’équilibre [journalistique], le temps accordé au responsable de l’ambassade chinoise a été prolongé, mais ils [CBC] ont coupé David Kilgour qui affirmait quelque chose d’intéressant et de provocateur et qui présentait une preuve valable de son rapport sur les prélèvements d’organes.»

M. Rowe a confié à La Grande Époque qu’un cadre de CBC Newsworld l’avait informé le 17 novembre que des journalistes de CBC, en poste à Pékin, avaient été «harcelés» par les autorités chinoises au sujet du documentaire.

Zhu Tao, un employé du bureau de CBC à Pékin, a été joint par téléphone le 20 novembre et il a confirmé que le gouvernement chinois avait récemment contacté le bureau au sujet d’un documentaire. Il a référé La Grande Époque au bureau de CBC à Toronto pour plus de détails.

Jeff Keay, porte-parole de CBC, affirme être au courant de cela, et que des responsables chinois ont également pris contact avec CBC au Canada.

«Nous recevons des appels d’eux d’une manière répétitive, mais nous n’avons pas discuté du documentaire avec eux.»

CBC a énergiquement nié avoir succombé aux pressions chinoises et s’est dit déçue de ne pas avoir été écoutée par la presse, qui avait en général émis de sévères critiques sur le retrait soudain de la version originale du documentaire.

La plupart des scènes coupées concernent les détails du rapport de 64 pages publié par Kilgour et Matas sur les prélèvements illégaux d’organes sur des milliers de pratiquants du Falun Gong dans le but d’alimenter le marché lucratif des transplantations en Chine.

Un des tableaux coupés montre la grande différence dans le temps d’attente moyen pour une greffe dans d’autres pays, en comparaison avec la Chine : au Canada, 2555 jours; au Royaume-Uni, 1095 jours; aux États-Unis, 1825 jours et en Chine, 15 jours.

L’avocat défenseur des droits de l’Homme Clive Ansley, qui est présent dans Red Wall, estime que même si l’impact du film a été «émoussé jusqu’à un certain point» en retirant ces séquences, il est demeuré «très percutant».

«C’est probablement la première fois que certaines personnes entendent parler de ce sujet et je crois que la plupart des Canadiens seront choqués et auront appris des choses qu’ils ne connaissaient pas.»

M. Ansley dit regretter que CBC «ait retiré des choses qui auraient amélioré le film», incluant sa citation qui compare les Olympiques de Pékin à ceux d’Hitler à Berlin en 1936.

«Cette citation particulière est vraiment inoffensive, excepté qu’elle est des plus dérangeantes pour Pékin parce qu’elle implique les Olympiques.»

Peter Rowe fait remarquer qu’une version «aseptisée de la Chine» avait déjà été présentée dans China Rising du documentariste de CBC, Mark Starowitz. M. Rowe estime qu’il s’agissait «essentiellement d’un récit de voyage racontant la beauté de la Chine, sans aucune mention de Falun Gong ni du Tibet. C’était davantage comme faire autrefois un film sur l’Afrique du Sud sans mentionner l’apartheid».

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Une autre modification apportée au documentaire par CBC est d’avoir ajouté une note à l’écran disant qu'Amnesty international  (AI) n’a pas corroboré le rapport de Kilgour et Matas. Toutefois, M. Matas croit que cela peut être «trompeur».«Nous connaissons suffisamment la propagande chinoise pour deviner ce qu’ils [gens du régime chinois] disent à CBC derrière notre dos. La déclaration qu’AI n’a pas été en mesure de corroborer notre rapport est typique et typiquement trompeuse.»

David Matas affirme que la méthodologie d'Amnesty international – qui insiste qu’il y ait «deux témoins oculaires indépendants l’un de l’autre, les deux relatant le même événement – ne fonctionne pas lorsqu’il y a seulement des auteurs de crimes et des victimes, et que les victimes sont tuées et leur dépouille ensuite incinérée.»

«Le silence d’AI sur une violation des droits de l’Homme n’est pas une preuve ni même un indice que la violation n’a pas lieu. AI, elle-même, dirait cela», indique M. Matas.

La version originale du documentaire avait initialement été approuvée par les responsables du contenu télévisuel et les avocats de CBC et elle a déjà été présentée, en langue française, sur le Réseau de l’information (RDI) ainsi qu’en Nouvelle-Zélande et en Espagne.

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