Les forêts indonésiennes lancent un appel à la planète

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
28.11.2007

  • la forêt tropicale en Indonésie(STR: AHMAD ZAMRONI / ImageForum)

La production intensive d’huile de palme en Indonésie, due à une demande mondiale croissante a entraîné le déboisement de grandes étendues de forêt équatoriale en Asie du sud-est. C’est ainsi que des incendies de forêts ont été organisés, des tourbières asséchées, brûlées et transformées en plantations de palmiers. En Europe, l’huile de palme a le vent en poupe, elle est utilisée dans l’alimentation, les biocarburants et les cosmétiques. Dans son rapport intitulé Cooking the climate, Greenpeace tire le signal d’alarme car la destruction des forêts est devenue responsable de 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. L’Indonésie est ainsi le troisième plus gros émetteur de GES au monde après la Chine, les Etats-Unis et juste devant le Brésil.

Les forêts marécageuses sont des écosystèmes spécifiques et fragiles

La déforestation indonésienne est préoccupante, particulièrement pour les tourbières, qui sont des écosystèmes spécifiques et fragiles des forêts marécageuses. Elles sont incontestablement d’importants puits de carbone, qui assurent l’équilibre climatique de la planète. La destruction des seules tourbières indonésiennes contribue à 4 % du total des émissions de GES dans le monde. Au centre de l’île de Sumatra, dans la province de Riau, la disparition des tourbières pourrait provoquer, très rapidement, une émanation de gaz à effet de serre égale à la production mondiale. Grégoire Lejonc, chargé de la campagne forêt à Greenpeace France déclare : « Nous accusons de grandes multinationales comme Unilever, Nestlé et Procter & Gamble de fermer délibérément les yeux sur la destruction des tourbières et d’aggraver ainsi le réchauffement de la planète pour bénéficier d’huile de palme à bon marché ! ».

Greenpeace tire le signal d'alarme: la forêt tropicale doit survivre

Greenpeace demande l’arrêt d’urgence de cette déforestation et interpelle le gouvernement indonésien, pour qu’il arrête la coupe des forêts et la destruction des tourbières. Par ailleurs, elle ajoute qu’il serait important d’aborder le sujet, lors de la conférence des Nations unies sur le climat de Bali du 3 au 15 décembre. Selon Grégoire Lejonc, « sans l’instauration de sérieux garde-fous, nos gouvernements vont contribuer à détruire les forêts tropicales et à accroître les émissions de gaz carbonique… au nom de la protection du climat ! Le soutien européen aux agrocarburants de première génération doit être de toute urgence repensé ! » Pour la préservation des forêts tropicales, il faut réétudier le dispositif d’aide à la survie des forêts. C’est une façon sûre de réduire les émissions de GES.