Des protestations contre les J.O. au Parlement polonais
VARSOVIE – L’association polonaise sportive pour les transplantations (APST) et L'organisaiton World Solidarity ( Solidarité mondiale)ont pris une position ferme contre la tenue des J.O. à Pékin en 2008, lors d’une conférence au Parlement polonais, soulevant la contradiction entre les Jeux Olympiques et la situation des droits de l’homme en Chine.
« Nous sommes opposés à la tenue des prochains J.O. de Pékin, car depuis de nombreuses années les droits de l’homme ont été violés en Chine. Cela inclut le prélèvement d’organes sur des prisonniers des quartiers des condamnés à mort, et , pire, le prélèvement d’organes sur des pratiquants de Falun Gong, contre leur volonté et alors qu’ils sont encore vivants » a déclaré Krystyna Murdzek, la présidente de l’APST.
Au même moment, World Solidarity a fait part d’un « appel aux dirigeants polonais et à l’opinion publique pour faire cesser la participation de Pékin aux J.O. 2008 ». L’appel a été lancé par Andrzej Gwiazda, un des fondateurs du mouvement polonais Solidarnosc , accompagné entre autres par des parlementaires polonais et militants pour les droits de l’homme, Andrzej Czuma et Julia Pitera, et également de l’ancien directeur d’Amnesty International en Pologne, Bogusław Stanisławski.
Les deux protestations ont été présentées le 9 octobre à une conférence co-organisée par le Comité de la justice et des droits de l’homme du Parlement polonais (CJDHPP) et par la Société internationale pour les droits de l’homme (SIDH). Cette conférence s’est centrée sur l’utilisation des J.O. à venir pour améliorer les droits de l’homme en Chine. Les parlementaires polonais Cezary Grabarczyk, président du CJDHPP, et le vice-président Arkadiusz Mularczyk ont présidé la séance.
Les intervenants de la conférence ont exposé la situation des droits de l’homme en Chine et leurs violations à l’encontre des Tibétains, du Falun Gong et d’autres groupes persécutés. Ils ont également montré comment la croissance économique de la République populaire de Chine (RPC) a été utilisée par les dirigeants chinois pour renforcer davantage leur système de contrôle sur la société.
Les déclarations du régime communiste chinois ont attaqué à plusieurs reprises les tentatives des défenseurs des droits de l’homme qui rappelaient que la tenue des Jeux Olympiques avait été autorisée à Pékin à condition d’une amélioration des droits de l’homme, en leur reprochant de politiser les Jeux.
« Nous demandons aux Chinois de respecter les droits de l’homme […] nous demandons seulement le respect des principes fondamentaux de la Charte », a répondu l’avocat sur les droits de l’homme et conférencier, David Matas. Il a aussi demandé que toute personne, indépendamment de son orientation politique, religieuse ou ethnique, soit autorisée à participer et à assister aux J.O. conformément à la charte des JO. Or, la fuite d’un document confidentiel de la RPCcontreditradicalement ses dispositions.
À part les débats sur la façon dont les Jeux pourraient être utilisés au mieux pour améliorer les droits de l’homme en Chine, les participants à la conférence ont vu des projections de diapositives concernant 65 chinois qui ont perdu la vie des mains de l’État après la décision d'attribuer les Jeux Olympiques à Pékin. On a également montré des diapos prouvant les tortures et les images d’un manuel de la sécurité d’État qui forme le personnel aux méthodes de torture.
Récemment les élus polonais ont été très fermes sur les droits de l’homme en République populaire de Chine, a commenté le ministre des Affaires étrangères et Premier secrétaire au département Asie- Pacifique, Konrad Maziarz.
Dans une lettre à la conférence, le médaillé olympique de bronze en 2006, Martins Rubenis, a fait écho au message de protestations des organisations : « J’appelle le monde entier à s’unir pour arrêter de souiller les idéaux olympiques avec du sang. »