De nouveaux jalons

Écrit par Patrice-Hans Perrier, Collaboration spéciale
05.11.2007

 

La Ville de Montréal reçoit la prestigieuse accréditation «Géotourisme» de la National Geographic Society 

  • Un imposant chalet au sommet du Mont-Royal(攝影: / 大紀元)

La Ville de Montréal vient de poser de nouveaux jalons dans son vaste effort en vue de devenir une destination verte. En effet, dans le sillage de son premier plan stratégique de développement durable, nos édiles ont mis en branle tout un bouquet de mesures susceptibles de changer le visage de la métropole. C’est ce que la National Geographic Society tenait à souligner en décernant à Montréal la première accréditation en «Géotourisme» accordée à une ville.

Bien plus qu’une mention prestigieuse, cette accréditation confirme Montréal comme destination de premier plan en raison de la richesse de son héritage culturel et patrimonial, de sa qualité de vie, du respect de l’environnement local et de la qualité des services offerts aux touristes. Le maire de la métropole, Gérald Tremblay, tenait à souligner en conférence de presse, le 19 octobre dernier, que «cette reconnaissance confirme qu’en donnant priorité au développement durable et à la qualité de vie, en mettant en valeur son patrimoine et en relevant ses critères de propreté, Montréal a fait les bons choix».

Justement, les élus de l’arrondissement Ville-Marie – avec, aux premières loges, le maire d’arrondissement Benoit Labonté – auront fortement contribué à faire bouger les choses en matière de mise en valeur du patrimoine et d’amélioration de la propreté au centre-ville. Toutes ces initiatives de la ville centre et de l’arrondissement seraient en train de générer de précieux dividendes qui permettront à Montréal de devenir une destination incontournable dans le circuit des métropoles vertes et conviviales.

Le fruit d’un long processus

Il serait utile de rappeler que le géotourisme s’appuie sur le concept de tourisme durable, ce qui implique que les destinations touristiques accréditées devront faire des efforts pour mettre en place des mesures qui favorisent le tourisme culturel. Antérieurement, cette accréditation n’aura été accordée qu’à des pays, des États ou des régions qui offrent des destinations exemplaires sises à l’extérieur des grands centres urbains. En outre, Montréal a été choisie en raison des efforts de préservation qui ont été accomplis dans le passé relativement au Vieux-Montréal, au Mont-Royal ou au canal de Lachine.

Plus précisément, c’est le Center for Sustainable Destination (CSD) de la National Geographic Society qui accrédite les heureuses destinations triées sur le volet. Des petits pays, comme le Guatemala ou le Honduras, avaient déjà été choisis en raison de leurs efforts concertés en faveur d’un développement touristique plus respectueux de l’environnement. Le comité de sélection du CSD aura rendu sa décision en tenant compte de la bonne gestion des politiques touristiques de Montréal, sans oublier son leadership sur la scène internationale en matière de conservation du patrimoine et de développement du tourisme.

Deux organismes, le Centre mondial d’Excellence sur les Destinations (CED) et Héritage Montréal, ont agi comme codemandeurs afin de soutenir la candidature de Montréal à l’adhésion à cette fameuse charte de géotourisme. Par ailleurs, l’action concertée de l’organisme Tourisme Montréal aura certainement contribué à faire tourner le vent en faveur de notre métropole.

Rappelons que son président directeur général, Charles Lapointe, avait fait une sortie très remarquée au début de l’été, invitant nos édiles à tout mettre en œuvre afin d’améliorer la salubrité d’un centre-ville qui ne payait pas toujours de mine. Il faut croire que les choses ont changé si l’on se fie aux dernières déclarations de M. Lapointe, ce dernier soulignant que cette reconnaissance «ajoute maintenant le fait que Montréal soit enfin reconnue pour ses bonnes pratiques en matière de tourisme culturel parmi les grandes villes touristiques du monde».

Des efforts qui convergent

Après plusieurs décennies d’incurie en matière de développement urbain et de réhabilitation de ses anciens faubourgs, il semblerait que Montréal soit à l’orée d’une véritable renaissance. C’est la collaboration active entre les acteurs touristiques et culturels de la région de Montréal qui aura permis de mettre le train sur les rails. Outre la réhabilitation des anciens faubourgs ouvriers en friche, autour du centre historique de la cité, de grands projets culturels sortent enfin des tablettes. En effet, le Programme particulier d’urbanisme (PPU) concernant le projet d’un Quartier des spectacles a été achevé récemment et les pouvoirs publics se disent prêts à investir des sommes considérables dans ce grand projet de mise à niveau de la zone limitrophe à la Place des Arts et au Quartier latin.

Dinu Bumbaru, un activiste bien connu pour ses prises de position en faveur de la préservation du patrimoine urbain du centre-ville, estime que cette nouvelle reconnaissance permettra aux divers acteurs en lice d’unir leurs forces afin de développer de nouveaux projets communs. Le directeur des politiques d’Héritage Montréal croit aussi que cette adhésion à la Charte en géotourisme prendra la forme d’un engagement face à la communauté internationale. Cet engagement deviendra, par la force des choses, un incitatif qui aidera nos édiles à mieux coordonner leurs politiques de protection et de développement du patrimoine, des milieux naturels et de mise en œuvre du nouveau plan d’urbanisme.

Cette nouvelle accréditation en géotourisme ajoute une nouvelle palme à la consécration de Montréal comme destination touristique névralgique et plaque tournante culturelle. On se souviendra que Montréal recevait, le 17 mai 2006, la prestigieuse désignation de «Ville UNESCO de design». Après Buenos Aires (août 2005) et Berlin (novembre 2005), Montréal devenait donc la troisième ville à briller dans le firmament de la création en design. Montréal aura été choisie justement en tenant compte de la mise à niveau de ses anciens quartiers historiques, avec des projets éclatants à l’instar de la réhabilitation du Vieux-Montréal ou de la création d’un Quartier international de Montréal qui a récolté une multitude de prix soulignant l’excellence de son design.

Il n’y a pas à dire, Montréal aura réussi à se positionner dans le peloton de tête en raison d’un développement urbain qui réussit à réconcilier la culture avec la nature. La ville reverdit, un nouveau réseau de pistes cyclables encouragera touristes et résidants à changer de mode de transport, et de nouvelles places publiques verront le jour dans le centre-ville. Il ne reste plus à nos édiles qu’à unir leurs forces vives pour que renaisse enfin le cœur d’une cité qui n’a pas dit son dernier mot.