Construire « sa » maison de paille et de terre

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque - Genève
01.12.2007

  • maison paille(攝影: / 大紀元)

Un peu partout s’élèvent des maisons de paille. Aux USA, la méthode est déjà bien implantée et certaines maisons ressemblent à des châteaux. Il est vrai que là-bas, les normes de construction laissent beaucoup plus de liberté. Actuellement, la majorité de ces maisons sont fabriquées par leurs propriétaires. C’est un gros travail qui demande des compétences.

 

Des associations existent, elles ont été créées par ceux qui ont construit leur maison eux-mêmes. Des stages sont organisés pour apprendre les techniques et éviter de tomber dans les pièges de novices. Malgré cela, il est fortement conseillé de débuter avec une petite construction comme une cabane de jardin et de prendre son temps pour se lancer dans l’aventure. Certaines entreprises se lancent aussi dans la construction de maisons de paille, mais c’est encore très marginalisé. On pense qu’en France, il y a environ 1 000 à 1 500 maisons de paille et plusieurs centaines au Québec.

 

Construire sa maison en paille n’est pas si farfelu. L’idée d’une construction fragile qu’un moindre coup de vent  viendrait détruire est à repenser. La paille est un excellent isolant. Une maison en paille montée dans les règles de l’art apporte un grand confort à ses habitants, pour longtemps et sans grand frais. D’ailleurs, la paille a de tout temps été un matériel de construction incontournable. De nos jours, les méthodes ont évolué et laissent une grande liberté dans les formes.

 

Il y a différentes façons de construire sa maison de paille. La plus courante en France consiste à monter une charpente qui sera l’ossature de la maison. Les bottes de paille seront encastrées sans trop de force pour ne pas faire pression sur la charpente. La paille doit être bien sèche et la botte compacte pour assurer une bonne stabilité et éviter qu’elle ne pourrisse. Pour que l’isolation soit efficace, aucune fuite n’est permise. Le sol et le toit seront isolés, les encadrements de fenêtre et de porte et la charpente seront parfaitement adaptés pour qu’aucun courant d’air ne passe.

Quand les colons sont arrivés au Nebraska, aux USA, ils y ont trouvé très peu matériaux de construction.  Ils ont alors utilisé des bottes de paille sans aucune autre structure ou support pour porter le poids de la toiture. Certaines sont encore sur pied, elles datent de la fin du XIXe  siècle. Les bottes sont montées en quinconce, une sablière* assure la stabilité de l’édifice. Les bottes ne doivent pas être mouillées ; la construction doit donc être montée relativement rapidement pour éviter les risques de pluie.

  • maison paille(攝影: / 大紀元)

C’est une méthode qui permet toutes les formes imaginables pour autant qu’elles respectent les lois de la physique. En Suisse, l’architecte Werner Schmidt construit cette année une maison de trois étages en murs porteurs avec ces grosses bottes. 

 

D’autres techniques sont apparentées aux maisons de paille. Elles sont utilisées pour les murs intérieurs mais peuvent aussi servir pour doubler les murs extérieurs afin de solidifier la structure.

 

Les briques de terre

Les blocs de terre comprimés sont fabriqués sur place. La terre est tamisée, compressée et séchée avant la construction. Suivant sa composition, on y ajoute du sable, de l’argile ou de la chaux pour obtenir  une bonne stabilité des briques. Le mur est monté avec du mortier de terre. Elles sont utilisées pour créer les cloisons intérieures ou doubler les murs extérieurs afin d’améliorer l’inertie de la demeure.

 

La paille non broyée est utilisée avec un peu de terre pour être compressée dans la charpente de la maison à l’aide de cloisons. Là aussi, le matériel se trouve sur place. La main d’œuvre n’a pas besoin d’une grande expérience mais cette technique demande beaucoup de travail. La paille mettra environ trois mois pour sécher avant d’être enduite, c’est un facteur dont on tiendra compte pour la période de construction (fin du printemps). Des études allemandes (F. Volhard) montrent que cette technique d’isolation offre une très bonne résistance au feu.

 

La bauge

C’est une très ancienne technique qui se pratique là où le sol manque de pierres. Elle est composée de terre débarrassée des grosses pierres à laquelle on ajoute de fibres végétales comme la paille, des branchettes, parfois animales (crin) et d’eau. La matière est malaxée puis on la taille avec la bêche et on monte le mur. Le grand inconvénient et le temps très long pour le séchage. Pourtant, cette méthode est peu coûteuse. Elle permet toutes les formes architecturales et offre une bonne isolation tout en laissant la maison respirer.

 

*En charpente, une panne sablière est une poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant, permettait à la poutre de prendre sa place lentement. (wikipedia) (est-ce utile de rajouter wikipedia ?) 

 

Au Canada, pour la province de Québec,  Archibio organise des cours. Ils sont donnés par Michel Bergeron qui a coécrit un ouvrage  Serious Straw Bale avec  Paul

Lacinski. Pour plus d’informations : archibio

 

En France,  les sites compaillons et lamaisonenpaille proposent des formations et du soutien.

 

Une documentation est aussi disponible sur le site  lamaisonenpaille. :

- Petite Botte de Paille - maisons naturelles : projets et conceptions

- Bâtir en Paille - Guide pratique de la construction en bottes de paille

- Bâtir en bottes de paille - Redécouverte d'un ancien matériau de construction (en DVD)

 

En Belgique, on peut consulter  strobouw.info  pour les maisons en bauge

Et : .inti.be/ecotopie

 

En Suisse, c’est du coté allemand que le concept a prospéré, plusieurs liens existent sur : lamaisonenpaille.com