Des papillons en quête d’habitat

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris, avec l’association VivArmor Nature
14.12.2007

  • Des papillons sur une fleur(-: OFF / ImageForum)

DES FAMILLES CRÉENT DES REFUGES À PAPILLONS

Après le constat de la perte des populations de papillons VivArmor Nature a invité les costarmoricains à créer sur leurs propriétés des « refuges à papillons ». Le principe est simple : il suffit, à quelque chose près, de laisser quelques mètres carrés d’herbes sauvages (ortie, pissenlit…) dans son jardin et de ne pas employer de traitements chimiques. C’est ainsi qu’à l’origine près de quatre-vingt dix familles ont accepté de créer un « refuge à papillons » dans leur jardin, ce qui a représenté plus d’une quarantaine de sites d’accueil pour ces insectes.

Puis les collectivités locales ont apporté leur tribut, et en peu de temps ce sont 32 ha de refuges supplémentaires créés par les villes comme Trégueux, Plérin sur Mer etc.. Aujourd’hui le département des Côtes-d’Armor possède 162,5 ha de refuges à papillons répartis sur environ 150 sites, et ces insectes pourront se reproduire et s’alimenter sereinement. Jérémy Allain, responsable de l’opération confie à l’AFP : « Nous demandons aux gens de laisser dans leur jardin quelques mètres carrés d’herbes sauvages, des ronces, des orties... dont les chenilles raffolent, et de mettre quelques plantes riches en nectar comme les trèfles, la sauge ou les marguerites, pour nourrir les papillons adultes. »

 

DES SCIENTIQUES EUROPÉENS ÉTUDIENT

LA QUESTION

Les chercheurs ne se contentent pas de se lamenter de la disparition des populations de papillons. Ils pensent que ces populations sont d’excellents indicateurs de la santé générale des espaces naturels au même titre que les abeilles, les oiseaux, etc.. Selon une étude commanditée par l’Union Européenne et publiée en mars 2006, lil a été analysé 576 espèces de papillons dans 45 pays européens. Il a été découvert des taux inquiétants de déclin : 71 de ces 576 espèces sont à présent répertoriées comme « menacées », bien que les taux ne soient pas stables dans toute l’Europe. Le chercheur britannique Martin Warren déclare à la revue New Scientist : « Les programmes agro- environnementaux ont déjà permis de ralentir, voire dans certains cas d’inverser, les déclins enregistrés chez certaines espèces, les politiques peuvent contribuer à ralentir les tendances à la baisse sur les habitats et les espèces. »