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S’agissant du cholestérol, un taux bas est-il vraiment meilleur ?

Écrit par Dr. John Briffa La Grande Époque Londres
14.12.2007
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  • assiette(攝影: / 大紀元)

Peu de gens ignorent que, ces vingt dernières années, des agences et des professionnels de  santé ont unis leurs efforts pour éduquer le public aux risques d’un taux de cholestérol élevé, et ont émis des recommandations pour des niveaux de choleterol de plus en plus bas.

 

Cependant, sachant que le cholestérol est un constituant vital de la paroi de nos cellules, qu’il est au centre de la synthèse par notre corps des hormones stéroïdes, réduire de façon excessive le taux de cholestérol pourrait avoir autant d’effets négatifs que positifs. Les corticostéroïdes par exemple sont des régulateurs majeurs de l’inflammation, cette inflammation qui est un élément central des problèmes d’arthrose aussi biens que des maladies neurodégénératives. Le fin équilibre du niveau des stéroïdes sexuels est crucial aux cycles menstruels, au bon déroulement des grossesses. La liste est longue et couvre quasiment tous les domaines de la santé.

 

Le mois dernier est parue une étude dans le journal Neurobiology of Aging (Neurobiologie du vieillissement), dans laquelle des chercheurs néerlandais ont établi une relation entre les taux de cholestérol et l’activité mentale d’environ 1 200 personnes âgées de 65 ans ou plus. Les participants de cette étude ont été suivis sur une période de six ans. On a relevé que les personnes ayant un taux de cholestérol bas dans le sang ont une baisse des fonctions cognitives générales et de la vitesse du traitement de l’information. Les auteurs de cette étude concluent donc que «…un taux bas de cholestérol peut être considéré comme un marqueur de fragilité, présageant un baisse du fonctionnement cognitif dans le grand âge.»

 

Bien sûr, cette étude ne doit pas faire conclure qu’un taux bas de cholestérol est en lui-même responsable de l'appauvrissement du fonctionnement du cerveau qu'on lui associe. Mais d’autres données existent qui devraient conduire à une re-évaluation de la tendance « vers un cholestérol bas à tout prix » : Dans une autre étude, des sujets traités avec de la lovastatine (un médicament réduisant le taux de cholestérol), comparés à ceux qui ont pris un placebo, ont vu des réductions significatives dans l'évaluation de la vigilance et des fonctions cognitives générales [2]. Là encore, il pourrait s’agir  d’un effet secondaire du médicament non lié au niveau de cholestérol.

 

Une autre étude, toutefois, apporte d'autres éléments qui corroborent l'idée qu’un taux de cholestérol trop bas peut être au détriment des fonctions cérébrales. Cette étude a opposé un régime hypolipidique à un régime standard sur une période de 12 semaines [3]. Au cours du test, l’exécution d’une tâche requérant une attention soutenue étaient significativement moins bonne pour les sujets ayant réduit leur taux de cholestérol. Et, plus le niveau de cholestérol était bas, plus les résultats du test étaient mauvais.

 

Pour être certain de bien analyser ces résultats : les rôles délétères d’un taux élevé de cholestérol sanguin sont incontestables, ils sont un facteur de risque majeur pour la constitution de plaques d’athérome bouchant les artères et provoquant infarctus cardiaques et autres accidents vasculaires. Le point peut-être est dans la façon de mesurer ce qu’est un « cholestérol trop haut »  L’approche de routine est de mesurer le taux de cholestérol sanguin total, et de l’associer à la présence ou l’absence d’un risque pour la santé. Pourtant, ce taux sanguin total est la somme du taux de « bon cholestérol » et de « mauvais cholestérol »

 

Le cholestérol est transporté dans le sang par des particules mélange de lipides et de protéines, appelées « lipoprotéines ». Celles qui transportent le cholestérol sont de deux types. Les HDL (lipoprotéines haute densité) et les LDL (lipoprotéines basse densité). Les LDL déposent le cholestérol sur la paroi des artères, elles définissent le « mauvais cholestérol ». Les HDL par contre récupèrent le cholestérol en trop dans les artères pour l’emmener vers le foie où il est éliminé. C’est un taux trop faible de ce « bon » cholestérol qui est, en l’état des connaissances actuelles, dommageable à l’organisme.

 

Une partie de la solution, si le modèle du « cholestérol bas » se confirme comme étant à revoir, est de renforcer l’approche – trop rarement utilisée – de la mesure des deux taux de cholestérol, HDL et LDL pour déterminer si une mise au régime est nécessaire.

 

En résumé, prendre mieux en compte la finesse des régulations par l’organisme. Et, point très important, adapter cela à l’âge : en vieillissant, les membranes des cellules se fragilisent car elles réussissent moins à incorporer le cholestérol qui les stabilise.  Un régime plus riche en lipides peut alors devenir nécessaire, comme tend à le montrer un denière étude selon laquelle des taux élevés de cholestérol chez les personnes âgées sont associés avec une augmentation de la durée de vie [de 4 à 7 ans]…

 

Références

1. Van den Kommer TN, et al. Total cholesterol and oxysterols: Early markers for cognitive decline in elderly?(Total cholestérol et oxystérols : les premiers marqueurs cognitifs diminuent-il en vieillissant ?) ‘Neurobiol Agin’. 2007 Sept. 19; [Epub en attente d’impression]

2. Roth T, et al. Comparative effects of pravastatin and lovastatin on night time sleep and daytime performance. Clinical Cardiology. (Effets comparatifs de la ‘pravastatine’ et de la ‘lovastatine’ durant une nuit de sommeil et de tests en journée. Cardiologie clinique). 1992;15:426-432

3. Wardle J, et al. Randomized trial of the effects of cholesterol-lowering dietary treatment on psychological function. (Tests aléatoires sur les effets du traitement diététique abaissant le cholestérol sur les fonctions psychologiques). Am J Med 2000; 108(7):547-553

4. Brescianini S, et al. Low total cholesterol and increased risk of dying: are low levels clinical warning signs in the elderly? Results from the Italian Longitudinal Study on Aging. (Abaissement total du cholestérol et l’accroissement du risque de mortalité : est-ce que cliniquement des taux bas sont des signes de vieillesse ?) Résultats tirés de la Italian Longitudinal Study on Aging. Journal de la American Geriatrics Society 2003; 51(7):991-996

5. Forette B, et al. Cholesterol as risk factor for mortality in elderly women (Le cholestérol un facteur à risque de mortalité pour les femmes âgées). Lancet, 1989; 1:868-870

6. Jonsson A, et al. Total cholesterol and mortality after age 80 years (cholesterol total et mortalité après 80 ans). Lancet, 1997; 350:1778-1779

7. Weverling-Rijnsburger AW, et al. Total cholesterol and mortality after age 80 years (total cholestérol et risque de mortalité chez les très agés). Lancet, 1997; 350:1119-1123

 

Le Dr. John Briffa exerce à Londres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la nutrition et la médecine naturelle. Il dispense des conseils pratiques dans ces disciplines sur son site Internet : www.drbriffa.com

 

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