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Création de la Banque du Sud : une réelle alternative?

Écrit par Hanna L. Szmytko, La Grande Époque - Paris
19.12.2007
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  • La cérémonie de lancement de la Banque du Sud au palais présidentiel à Buenos Aires, Argentine, le 9 décembre 2007.(攝影: / 大紀元)

En se déclarant comme une alternative régionale au Fonds Monétaire International (FMI) et à la Banque Mondiale, le lancement officiel à Buenos Aires le 9 décembre dernier de la Banque du Sud par sept chefs d’état sud-américains, provoque un débat parmi les économistes.

Coïncidence ou non, la cérémonie qui s’est déroulée dans la capitale argentine, a eu lieu la veille de l’intronisation de Cristina Kirchner, nouvelle présidente de ce même pays.

 

L' idée d’une banque régionale avait été évoquée pour la première fois en décembre 2006 par le président vénézuelien Hugo Chavez dans un contexte de contestation à l’encontre de l’influence des États-Unis et des institutions financières mondiales. Elle s’est depuis progressivement transformée en une réalité tangible au fur et à mesure du ralliement des six autres pays fondateurs : l’Équateur, le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay.

L’endettement et l’appauvrissement de ces pays dans les années 80-90, en particulier de l’Argentine qui s’est retrouvée au bord de la faillite, ont certainement joué un grand rôle dans la création de la «banque du sud». En effet, le FMI et la Banque Mondiale ont été publiquement accusés par les pays fondateurs d’avoir provoqué la crise financière sud-américaine et ont parallèlement acquis une réputation désastreuse auprès de la population de l’ensemble du continent sud-américain.

Comme l’a affirmé le ministre vénézuélien  de l’Economie Rodrigo Cabezas, « la Banque du Sud n’est contre personne, elle est pour l’Amérique du Sud ». Il s’agit donc bien à la base d’un acte issu d’une volonté politique commune entre des Etats qui souhaitent mieux maîtriser leur destin, à l’image des institutions financières européennes. Avec un capital initial de 7 milliards de dollars et un siège basé dans la capitale vénézuélienne Caracas, cette nouvelle institution financière aura une vocation régionale limitée à l’Amérique du Sud, et devrait financer des projets d’infrastructures transfrontalières ainsi que des liaisons routières et ferroviaires.

Selon l’AFP qui rapporte une source officielle argentine, « la quote-part de chaque pays et la répartition des droits de vote n’ont pas encore été déterminées avec précision, mais les pays fondateurs disposent de soixante jours pour trouver un accord sur les modalités de fonctionnement ». Elle devrait par ailleurs être opérationnelle très rapidement, dès le début de l’année 2008.   

LA BANQUE DU SUD A ENCORE TOUT A PROUVER

Face au FMI, qui est doté d’un capital de 340 milliards de dollars, ou à la Banque Mondiale, dont les prêts cumulés se montent à plus de 400 milliards de dollars, la Banque du Sud fait cependant figure de Petit Poucet. D’ailleurs, beaucoup d’experts estiment que la création de la Banque du Sud se fait à la hâte et s’interrogent sur son avenir. Ainsi, selon l’AFP, l’ancien directeur du FMI pour l’Amérique latine de 1994 à 2002, Claudio Loser, se demande « dans quelles conditions vatelle fournir ses services, quelles garanties obtiendra-t-elle ?» et n’hésite pas à affirmer «qu’elle peut aider les petits pays, mais quand les ressources seront épuisées, ce sera terminé», en d’autres termes «qu’elle n’est pas indispensable».

 

D’autres au contraire, comme Mark Weisbrot du Centre de recherches économique et politique (CEPR), estiment qu’il s’agit d’une «alternative importante, qui permettra d’introduire de la concurrence entre prêteurs spécialisés dans le développement et va rogner sur le pouvoir du cartel que constituent le FMI et la Banque Mondiale».

La prudence est donc de rigueur dans les milieux financiers, d’autant plus qu’il s’agit d’une « initiative du président Hugo Chavez », comme le rappelle Robert Zoellick, l’actuel président de la Banque Mondiale. Ce dernier y est cependant favorable, mais à condition, comme le rapporte l’AFP, «que la Banque du Sud encourage la transparence et les principes de bonne gestion dans sa politique de développement.» 

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