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Urgences…! Urgences…! Urgences…!

Écrit par Violaine Raabon, La Grande Époque - Paris
20.12.2007
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Ne vous-êtes vous jamais retrouvé aux urgences? Imaginez-vous un beau matin quittant votre domicile, vous êtes victime d’un accident sur la voie publique. Et voilà, c’est parti, direction les urgences.Vous êtes pris en charge par les pompiers qui vous conduisent vers le service des urgences le plus proche. Pris de panique, vous aviez peut-être un rendez vous important de programmé ce jour-là ou toute autre éventualité incontournable. A votre arrivée, avant qu’un médecin vous examine, l’accueil réclame votre carte vitale…  Après avoir communiqué les informations demandées, une équipe médicale effectue un premier bilan. Selon votre degré d’urgence – absolue, relative ou ressentie – on vous enregistre selon les priorités.

Posons l’hypothèse que votre cas relève de l’urgence relative, c’est-à-dire que votre vie n’est pas menacée et que vous pouvez être pris en charge en toute tranquillité. On vous fait patienter, soit allongé sur un brancard, soit en prenant place dans la salle d’attente.

Dans la situation où votre cas ne relève que d’une urgence ressentie, ceci revient à dire qu’il n’y a aucune urgence, mais qu’une consultation médicale pourrait suffire. Il pourrait vous être conseillé d’en référer à votre médecin traitant ou de patienter en salle d’attente.

Enfin, dans le cadre de l’urgence absolue, vous serez directement pris en charge par le service des urgences, et soumis à un ensemble d’actes et examens en rapport avec votre pathologie.

Des notions qui peuvent paraître absconses dans un premier temps. Mais votre réalité est que pendant ce laps de temps, vous serez au contact du milieu hospitalier.

Population particulière, composée d’êtres tout à fait ordinaires qui pendant votre séjour, vont être dans un état de gestion du stress tout à fait spécifique.

En effet dans notre pays, l’ensemble de la population peut se rendre directement dans une structure des urgences.

Elle peut y être transportée par les pompiers ou le SMUR (Service Médicalisé d’Urgence et de Réanimation) dont l’équipe compte au moins un médecin. Ce service relève du SAMU (Service d’Aide Médicale d’Urgence) qui se compose d’un centre de réception des appels d’urgence (le 15). Celui-ci est rattaché à une structure hospitalière.

L’autre moyen est l’accès direct à l’entrée des  urgences, lorsqu’on s’estime relever d’une pathologie nécessitant une prise en charge immédiate.

Dans la salle d’attente, il arrive d’entendre les commentaires des uns et des autres qui peuvent vous faire craindre le pire pour votre diagnostic. Souvent votre angoisse vous fait perdre toute notion d’objectivité. Cette expérience est très différente du vécu dans le contexte d’un cabinet médical.

De l’extérieur, il est difficile de comprendre le fonctionnement de ce service, tant le personnel médical et soignant s’y affaire.

Le fait de se retrouver dans ce service, même pour une urgence dite ressentie, nous plonge dans un état paradoxal que l’on peut avoir du mal à maîtriser. Est-ce que cette atmosphère d’urgence, la suractivité du personnel qui va et vient contribue à augmenter notre anxiété ?

En se rendant au service des urgences, on s’attend à recevoir une réponse rapide, qu’il relève d’une urgence réelle ou pas : nous voulons une réponse. Malheureusement pour le quidam que nous sommes, à moins de relever d’un état d’urgence vitale, la réponse peut nécessiter d’effectuer un nombre d’examens et d’actes médicaux  tels qu'elle se fait attendre. Nous vivons une situation d’angoisse comme un lion en cage.

Et si justement l’impuissance de notre état se révélait être l’élément détonateur... Parmi les questions que nous nous posons, allons-nous encore continuer à vivre ? Notre médecin avait attiré notre attention sur soit le traitement que nous devions respecter ou l’hygiène de vie à améliorer. Mais ces conseils ont-ils été suivis ? N’ont-ils pas été ressentis comme une petite atteinte à notre liberté de gérer notre vie comme nous le voulions ?

Liberté de gérer notre vie comme nous le voulons. Impuissance face à l’attente imposée aux urgences. Mais face à la vraie question qui nous ramène à notre devenir dans cette vie, quelle attitude est mise en avant ?

Le cycle enclenché par notre passage dans ce service aura peut-être été le moment de nous poser quelques questions sur la gestion de notre vie, face à l’impuissance induite par notre état. Pendant un moment plus ou moins long des questions existentielles nous ont effleurées. C’est un peu dans cet esprit que l’on peut penser que la population qui fréquente ce lieu est si particulière car d’une manière ou d’une autre elle est confrontée à l’essence ou au sens de la vie, donc à la mort, réelle ou virtuelle : elle prend conscience que tous les instants de la vie la rattachent à ce moment et que pour cela il n’existe aucune solution matérielle.

 

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