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Les enfants fantômes vietnamiens servent la mafia au Royaume-Uni

Écrit par Martin Croucher, La Grande Époque - Royaume Uni
24.12.2007
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Des centaines d’enfants amenés en Angleterre depuis le Vietnam sont réduits à l’état d’esclaves par des gangs mafieux dans des fabriques de cannabis.

Des militants associatifs ont révélé qu’un enfant est découvert chaque semaine à cultiver du cannabis dans des maisons reconverties. Amenés alors qu’ils ont parfois à peine dix ans, sous la promesse d’une vie meilleure, ils sont gardés en captivité par ces gangs et exploités.

Ceux qui sont libérés après des interventions de la police sont souvent traités comme des criminels et envoyés dans des centres de redressement pour mineurs, ou disparaissent simplement dans la nature.

Après avoir dominé le trafic de cannabis au Canada, les gangs vietnamiens se sont introduits en Angleterre en 2004 au moment de la dépénalisation partielle du cannabis. Ce sont plus de 1.500 « fermes » qui ont été découvertes et fermées à Londres seulement durant les deux dernières années – soit trois fois plus que pendant la période 2003-2005.

Les gangs peuvent réaliser des profits dépassant 400.000 euros annuels à partir d’un appartement londonien de 3 pièces, dans lequel des barbelés électriques sur les fenêtres et les portes garantissent la fidélité des travailleurs, en plus des menaces de mort.

«Ces jeunes ont sans doute pensé venir pour vivre une nouvelle vie, mais ils se retrouvent esclaves de criminels à qui ils doivent rembourser leurs ‘dettes’», indique Christine Boe, directrice du groupe ECPAT (End Child Prostitution, Child Pornography and the Trafficking of Children for Sexual Purposes, contre la prostitution et la pornographie infantiles). «Les chefs de gang les tiennent par les menaces non seulement sur eux mais aussi sur leur famille restée au Vietnam.»

Ces «fermes» dont l’installation coûte environ 40.000 euros sont habituellement découvertes dans les 6 mois. Pour assurer leurs gains, les gangs optimisent donc les techniques de production. Ils se branchent en général sur l’alimentation générale pour alimenter les lampes chauffantes et les ventilateurs, tapissent les murs de cellophane ou d’aluminium pour augmenter la chaleur interne. Les plants de cannabis, abondamment arrosés, se retrouvent des toilettes à la salle de bains, le tout dans une atmosphère suffocante au point que les forces de l’ordre ne peuvent entrer que masquées. Les travailleurs esclaves, « fantômes » comme ils sont appelés, vivent jour et nuit dans cette atmosphère, à garantir l’arrosage des plants, dormant et mangeant dans les recoins non utilisés par la culture du cannabis.

Pour la détection de ces sites de production, la police a maintenant les hélicoptères équipés de détecteurs de chaleur, les informations venant des fournisseurs d’électricité qui peuvent visualiser les anomalies de consommation sur le réseau, et l’aide du voisinage. A cette fin, en septembre 2006, la police londonienne a lancé l’opération Keymer, une initiative demandant la dénonciation des maisons suspectes, potentiellement converties en centres de production de cannabis. Malgré cela la tendance reste : alors que 10% du cannabis anglais était produit en Angleterre en l’an 2000, c’est maintenant, avec l’aide des enfants fantômes vietnamiens, les deux tiers de la production qui sont réalisés sur place.

  

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