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Le Polarstern en direction de l’Antarctique

Écrit par Cordis Nouvelles
26.12.2007
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  • Angela Merkel pose devant la réplique du Polarstern(Staff: MARCUS BRANDT / 2007 AFP)

Le navire de recherche allemand Polarstern a quitté le Cap le 28 novembre dernier pour sa 24e expédition vers les eaux glacées de l’océan Antarctique. À bord du vaisseau se trouvent 53 scientifiques originaires de huit nations, qui effectueront une recherche portant sur le climat dans le cadre de l’International Polar Year (IPY, l’année polaire internationale). Dans une autre région de l’Antarctique, des chercheurs du projet ANDRILL se félicitent de la réussite de leur deuxième saison de forage en dessous du fond océanique.

Au cours de l’expédition qui durera dix semaines, les chercheurs du Polarstern étudieront les courants océaniques ainsi que la biodiversité dans la mer de Lazarev et la partie est de la mer de Weddell. «Nos projets de recherche permettront de mieux comprendre les processus physiques et biologiques associés au courant circumpolaire antarctique et au tourbillon de Weddell. Chaque élément joue un rôle clé dans le climat de la Terre», a expliqué le responsable scientifique principal, professeur Ulrich Bathmann de l’institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine.

Les chercheurs concentreront leurs efforts sur trois projets de l’IPY: SCACE, LAKRIS et ANDEEP-SYSTCO.

Comme son nom l’indique, le projet SCACE concernera l’étude des interrelations physiques et biologiques dans le courant circumpolaire antarctique. Ce courant massif entoure l’intégralité de l’Antarctique et connecte tous les grands océans.

«Ce vaste courant océanique transporte l’énergie calorifique et l’eau fraîche, joue un rôle central dans les cycles océaniques des éléments chimiques, dissout et contient une série d’écosystèmes distincts pouvant se supplanter grâce à des régimes climatiques changeants», a déclaré le professeur Bathmann. «Les algues planctoniques ont un potentiel élevé d’absorption de dioxyde de carbone atmosphérique.» L’océan Antarctique est particulièrement sensible au changement climatique. Ainsi, les données collectées par l’équipe de SCACE serviront de point de référence utile pour quantifier les futurs changements.

Le projet LAKRIS se penche sur les minuscules créatures semblables à des crevettes appelées euphausia (ou krill). Les scientifiques examineront le cycle de vie, la distribution et la physiologie des populations de krill dans la mer de Lazarev. La capacité des krills à s’adapter aux changements environnementaux potentiels présente un intérêt particulier pour les chercheurs.

Les grands fonds marins entourant l’Antarctique constitueront le thème du troisième projet intitulé ANDEEP-SYSTCO. Dans le cadre du projet, les chercheurs étudieront les interactions entre l’atmosphère, la colonne d’eau et le fond de la mer, à des milliers de mètres de profondeur.

«La recherche en mer profonde nous conduit toujours vers des mondes inconnus. Ainsi, nous nous attendons à découvrir de nouveaux indices passionnants concernant la diversité biologique dans l’océan, voire de nouvelles espèces jusqu’à présent inconnues», a commenté le professeur Bathmann. Le projet ANDEEP-SYSTCO sera dirigé par la professeur Angelika Brandt de l’université de Hambourg. Cette année, elle faisait partie d’une équipe qui a révélé les niveaux élevés de diversité trouvés dans les profondeurs de l’océan Antarctique dans un article paru dans la revue Nature. Ces travaux étaient également fondés sur la recherche effectuée à bord du Polarstern.

Jusqu’à présent, l’équipe de forage a réussi à extraire un noyau rocheux d’une longueur de plus de 1000 mètres du fond océanique à McMurdo Sound. Ce noyau constitue désormais le second noyau rocheux le plus profond jamais foré en Antarctique. L’objectif du forage cette année consistait à extraire des sédiments datant de l’époque du Miocène. Il y a entre 17 et 14 millions d’années, la Terre est passée d’un climat chaud à un climat beaucoup plus froid. À cette époque, une calotte glaciaire quasi permanente s’est formée sur l’Antarctique Est.

«C’est exactement ce que nous espérions», a déclaré David Harwood de l’université de Nebraska-Lincoln à propos du nouveau noyau. «En associant le trou de forage que nous avons réalisé l’année dernière avec celui-ci, et considérant l’ère qui se trouvait juste en dessous, il s’agit de plus de deux kilomètres d’histoire dans le domaine géologique. Nos résultats sont phénoménaux. Le noyau possède une grande diversité, beaucoup plus que ce que nous espérions. Il nous faudra du temps pour totalement résoudre l’information paléo-environnementale et de la dynamique du paléoclimat dans le noyau.»

«Nous disposons désormais d’un registre de noyaux plus complet depuis le milieu de l’ère du Miocène; nous sommes entrés dans une ère plus froide. C’était l’un de nos objectifs clés», a déclaré Fabio Florindo de l’Institut national italien de géophysique et de volcanologie. «Nous disposerons d’informations importantes lorsque nous aurons associé ces résultats avec ceux de la saison dernière. Ce domaine scientifique est passionnant et aura un grand retentissement sur la communauté scientifique.»

Les noyaux seront brièvement analysés dans l’Antarctique avant d’être envoyés au laboratoire de recherche marine et géologique dans l’Antarctique de l’université de l’État de Floride pour stockage et étude à long terme.

Pour de plus amples informations, consulter:

Institut Alfred Wegener: [www.awi.de]

ANDRILL: [www.andrill.org]

Année polaire internationale: [www.ipy.org]

© Communautés européennes, 1990-2007

[http://cordis.europa.eu]

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