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Comment reconvertir des terrains industriels en champs de cultures énergétiques

Écrit par Cordis Nouvelles
28.12.2007
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  • Quelqu'un coupe des arbres.(STR: STRINGER / ImageForum)

UN PROJET novateur financé par l’Union européenne pourrait entreprendre la replantation de milliers d’hectares d’anciens sites industriels dans le Nord-Est de l’Angleterre tout en produisant de la bioénergie respectueuse du climat. Après plusieurs essais fructueux, le projet commence à prendre de l’ampleur. Le centre de gestion pour un environnement propre de l’université de Teeside (Royaume-Uni) utilise les cultures énergétiques dans le but de nettoyer d’anciens sites industriels pollués par le biais d’un processus dit de « phytoremédiation ». Le processus de phytoremédiation consiste à épurer les sols contaminés, les cours d’eaux ou l’air au moyen de végétaux pouvant contenir, dégrader ou éliminer les métaux, pesticides, solvants, explosifs, pétrole brut et ses dérivés ainsi que des polluants divers des milieux où ils se trouvent. C’est une technique propre, efficace et bon marché qui préserve l’état naturel de l’environnement, contrairement aux procédés nécessitant l’excavation du sol.

LES SAULES, LES MISCANTHUS, LA BALDINGÈRE ABSORBENT LES MÉTAUX LOURDS

Le projet BioReGen, projet consacré à la biomasse, la remédiation et la régénération a vu le jour en 2004 avec des tentatives de plantation dans plusieurs anciens sites industriels du comté de Durham (Angleterre). Les saules, les miscanthus, la baldingère faux-roseau et le panicum virgatum ont épuré le sol en absorbant des polluants tels que le zinc, le cuivre, le cadmium ainsi que des métaux lourds tels que la cendre de charbon. Les végétaux décomposent ces polluants en sous-produits inoffensifs. Ensuite, ils absorbent ces dérivés dans les racines, tiges ou feuilles, ou bien les libèrent dans l’atmosphère. Selon le projet BioReGen, cette technique peut être utilisée sur des terrains plus vastes ; ainsi, une nouvelle phase de plantations a été menée sur cinq régions plus étendues (un hectare chacune) ayant toutes un lourd passé d’utilisation industrielle intensive. Le projet CLEMANCE est soutenu par une subvention de 1,2 million d’euros alloués au titre du programme européen de recherche environnementale LIFE. Les membres du projet pensent que leurs travaux auront d’importantes répercussions sur les efforts de mise au vert du paysage industriel du passé.

CE PROCESSUS EST MOINS ONÉREUX QUE DE NETTOYER UN TERRAIN

« Au début du projet, nous ignorions qu’il était possible de cultiver des plantes dans une terre polluée de la sorte ; cependant, nos efforts ont été récompensés et nous avons réussi à replanter dans toutes ces zones. Nous avons montré que la phytoremédiation fonctionne. Or, ce qui fonctionne sur une petite étendue fonctionne également sur une plus grande étendue. Ce processus est également moins onéreux que de nettoyer un terrain ou même d’emmagasiner les sols pollués dans un site de décharge », explique le professeur Richard Lord, directeur du programme CLEMANCE contre la pollution du sol et de l’eau. « Les promoteurs immobiliers ont investi des millions de livres par hectare, alors que nos méthodes ne coûtent que quelques dizaines de milliers de livres », a-t-il ajouté. Le potentiel du projet est « énorme », étant donné que la vallée du Tees à elle seule comprend quelque 1.155 hectares d’anciens terrains industriels. Cependant, le passé industriel affecte l’intégralité du monde industrialisé et a transformé la majeure partie du paysage en de gigantesques terrains devant désormais être épurés.

LA PHYTOREMÉDIATION PEUT PRENDRE PLUSIEURS ANNÉES

Cependant, la phytoremédiation ne permet pas d’assainir un terrain en un tour de main. La préparation d’un terrain à l’application des techniques de phytoremédiation peut prendre plusieurs années. Toutefois, BioReGen pense être sur le droit chemin. « La phytoremédiation constitue une solution temporaire jusqu’à ce que les terrains soient réutilisés au profit de l’industrie. Entre-temps, nous essayons de les transformer en habitats naturels au profit de la vie sauvage plutôt que de les laisser à l’abandon avec cette vision disgracieuse de ruines qui enlaidissent le paysage du Nord-Est britannique. Nous contribuons à la création de la ‘Trees Valley’ (‘vallée des arbres’) », commente le Dr Lord.

BON EXEMPLE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

En outre, après plusieurs négociations avec le fournisseur d’énergie SembCorp, CLEMANCE devrait fournir des saules à la toute nouvelle centrale électrique de biomasse Wilton 10. Il s’agit d’une usine de biomasse d’une valeur de 60 millions de livres (soit 83 million d’euros) et la première en son genre au Royaume-Uni. Elle a été mise en service l’été dernier et peut produire de l’énergie pour 30.000 propriétés à travers le processus de combustion du bois. « Wilton 10 a besoin d’un apport considérable en bois et nous pouvons y contribuer, en particulier si nous étendons notre méthode à de plus vastes régions. Ce qui, au départ, n’était qu’un simple projet de recherche a finalement trouvé son application commerciale. Ce projet constitue un bon exemple de développement durable », a conclu le professeur Lord.

 

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