Le monde de la haute finance reste sous pression

Écrit par Hanna L. Szmytko, La Grande Époque - Paris
05.12.2007

  • Citibank(攝影: / 大紀元)

LES DEBOIRES DE CITIGROUP

Les nombreuses institutions financières sont menacées par l’érosion de leurs fonds propres. Pour maintenir leur ratio de solvabilité, une recapitalisation et/ou une cession d’actifs sont inévitables. Citigroup, première capitalisation bancaire mondiale depuis longtemps avec une action qui valait encore 50 dollars en juillet se classe aujourd’hui au sixième rang avec un cours descendu à moins de 30 dollars fin novembre. Les pertes et dépréciations d’actifs liées à la crise de subprime passées au troisième trimestre étaient de 3 milliards de dollars avec une annonce un peu plus tard de 8 à 11 milliards de dépréciations supplémentaires à prévoir au quatrième trimestre. Or ce chiffre pourrait être bien supérieur. Selon les calculs récents de sa rivale américaine Goldman Sachs,  les dépréciations supplémentaires pour Citigroup pourraient atteindre 15 milliards de dollars. Pour renforcer le capital de Citigroup, le fonds d’investissement souverain d’Abou Dhabi (Abu Dhabi Investment Authority – ADIA), l’un des sept Etats-membres des Emirats arabes unis (EAU), va investir 7,5 milliards de dollars et acquérir jusqu’à 4,9 % du capital de Citigroup. Cet apport d’argent est payé au prix fort par la banque : l’opération se fait par le biais d’obligations convertibles en actions,  les titres vendus à l’émirat rapportent en effet d’ici à 2011, la date de conversion en action, un rendement annuel fixe de 11 % payable chaque trimestre, soit des intérêts de plus de 1,7 milliard de dollars.  « Cet investissement de l'un des premiers et plus sophistiqués investisseurs mondiaux apporte des capitaux complémentaires pour permettre à Citi de poursuivre ses opportunités d'affaires afin d'étendre son activité », a déclaré Win Bischoff, PDG par intérim de la banque, selon AFP. La banque est en effet provisoirement dirigée par un tandem incluant à côté de sir Win Bischoff, Robert Rubin, l’ex-sécretaire au Trésor américain de l’époque de Bill Clinton… certainement pour rassurer les marchés,  en attendant que soit trouvé un successeur de Charles Prince, destitué début novembre. Ce plan de sauvetage devrait aider Citigroup à reconstituer ses fonds propres et améliorer ses provisions face aux défauts de paiements.

Néanmoins, les incertitudes sur l’ampleur des expositions des institutions financières aux subprimes sont grandes et les derniers développements des marchés confirment que la crise sera longue.