Progression du financement de la recherche marine par l’UE

Écrit par CORDIS Nouvelles
15.02.2007

 

L'absence actuelle de tout programme spécifique de financement

communautaire de la recherche marine pourrait laisser supposer que l'UE

n'est guère encline à soutenir les scientifiques qui étudient les mers

d'Europe. Cette supposition serait incorrecte. Si les programmes dédiés

à ce domaine ont été supprimés avec le lancement du cinquième

programme-cadre (5e PC) en 1998, le financement de la recherche marine

n'a pour sa part jamais cessé de progresser pour atteindre 3,2 % du

budget du 6e PC.

  • Un banc de poissons dans l'océan(攝影: / 大紀元)

 

L'absence actuelle de tout programme spécifique de financement communautaire de la recherche marine pourrait laisser supposer que l'UE n'est guère encline à soutenir les scientifiques qui étudient les mers d'Europe. Cette supposition serait incorrecte. Si les programmes dédiés à ce domaine ont été supprimés avec le lancement du cinquième programme-cadre (5e PC) en 1998, le financement de la recherche marine n'a pour sa part jamais cessé de progresser pour atteindre 3,2 % du budget du 6e PC.

La preuve de cette tendance est apportée par un nouveau rapport d'ensemble établi par l'organisation indépendante EurOcean – le centre européen d'information pour les sciences et technologies marines – et consacré aux projets de science et technologie marines financés par l'UE.

Lors d'un entretien accordé à CORDIS Nouvelles, le directeur d’EurOcean, Laurent d'Ozouville, n'a pas hésité à expliquer l'importance de la recherche marine. «Les océans couvrent 70 % de la surface de la Terre et il serait plus juste d'appeler notre planète Océan», a-t-il souligné. Et tant de choses restent encore à apprendre.

Un tel rapport était indispensable pour pouvoir déterminer l'impact des programmes-cadres de l'UE sur la recherche, et notamment celui du sixième programme-cadre (6e PC) sur la recherche marine, et constituer une base de données en ligne des projets. L'accès à l'information sera gratuit pour toutes les personnes intéressées.

À ce jour, EurOcean a identifié 245 projets maritimes financés par la Commission européenne au titre du 6e PC, en vigueur de 2002 à 2006. Ces projets impliquaient 83 pays classés, au terme de l'inventaire, en fonction du nombre de projets auxquels ils ont participé. Le Royaume-Uni arrive en tête avec 164 projets, suivi de la France, et, en troisième position ex-aequo, de l'Allemagne et de l'Italie.

Le rapport expose la grande diversité des applications de la recherche marine, financée au titre de quatorze des dix-neuf sous-programmes du 6e PC. La priorité thématique Changement planétaire et écosystèmes a été la principale source de financement de la recherche marine, avec l'octroi de plus de 171 millions d'euros – soit environ 22,8 % du budget de cette priorité.

La progression constante du financement peut être attribuée en partie à l'augmentation de la taille moyenne des projets de recherche ainsi qu'à la façon dont s'est organisée la communauté de la recherche marine pour tirer pleinement parti du financement octroyé. L'augmentation récente du financement peut également être attribuée à un intérêt croissant pour le changement climatique et à la pression exercée par l'opinion publique sur le monde politique.

INTERSHIP est, à ce jour, le plus grand projet bénéficiaire d'un financement. Coordonné par Aker Finnyards en Norvège, INTERSHIP a reçu 19 millions d'euros de la Commission européenne et vise à accroître la compétitivité des constructeurs navals européens par une meilleure intégration des méthodes et des outils utilisés pour concevoir et fabriquer des bâtiments complexes et uniques.

«Le financement de l'UE a permis de rapprocher les pays», déclare M. d'Ozouville. La coopération transnationale en matière de recherche marine a été plus lente à démarrer que dans d'autres domaines. Le financement continue d'être assuré en grande partie par les pouvoirs publics, et les pays préfèrent posséder leurs propres navires océanographiques plutôt que de construire des navires de recherche communs. «Les progrès sont lents, mais l'accès aux infrastructures est en train d'évoluer», affirme M. d'Ozouville. Même si les pays persistent à vouloir posséder leurs propres navires de recherche, ceux-ci sont désormais ouverts aux scientifiques d'autres pays. Faciliter l'accès aux infrastructures de recherche marine en Europe est aussi une priorité pour EurOcean.

Si le rapport salue l'augmentation du financement communautaire de la recherche marine au cours de la dernière décennie, il précise que cette tendance doit se poursuivre. «Les 3,2 % alloués à la recherche marine lors du 6e PC ne représentent toujours qu'un faible pourcentage par rapport à d'autres domaines de RTD [recherche et développement technologique] dans la perspective d'une future politique maritime destinée à soutenir l'émergence d'une économie basée sur les océans», peut-on lire dans le document.