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Émissions de CO2 des automobiles : l'Union européenne à l'avant-garde

Écrit par Éric Saumure, La Grande Époque - Montréal
16.02.2007
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Profitant de l’élan créé par le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) ayant signifié l’importance profonde des activités humaines dans le phénomène des changements climatiques, l’Union européenne (UE) cible l’industrie des fabricants automobiles afin de réduire les émissions de CO2. Selon la stratégie proposée par la Commission européenne le 7 février dernier, les nouvelles voitures vendues devront émettre beaucoup moins de CO2 en 2012.  

  • La polution causées par les voitures(Staff: Andreas Rentz / 2007 Getty Images)

 

Rejetant actuellement en moyenne 163 grammes de CO2 par kilomètre (g CO2/km), les constructeurs de voitures particulières devront vendre des véhicules émettant une moyenne maximale de 120 g CO2/km sur le sol européen. Il est entendu que le chiffre de 120 g CO2/km est un objectif moyen pour la flotte européenne et que la mise en œuvre se fera par une proposition législative que la Commission soumettra aux États membres et au Parlement européen d’ici 2008.

Les objectifs de réduction visés impliqueront quelques composantes relatives à l’automobile, soit une mesure directement liée au moteur à 130 g CO2/km. Les dix autres grammes devront être réduits par de l’amélioration apportée au niveau des pneumatiques, de la climatisation et par le recours aux biocarburants.

Or, en 1999, les constructeurs vendant des véhicules sur le sol européen s’étaient engagés, sur une base volontaire, à réduire les émissions à 140 g CO2/km d’ici 2008. Toutefois, cet objectif ne sera vraisemblablement pas atteint par l’industrie, et l’UE a ainsi décidé d’adopter des méthodes plus coercitives afin de diminuer les émissions rejetées par les automobiles. À cet égard, au niveau de l’Europe, le secteur des transports routiers a connu une hausse de 30 % de ces émissions par rapport à 1990 dont la moitié est imputable aux voitures particulières.

«Nous allons moduler les objectifs selon les types et les classes de véhicules», a  déclaré le commissaire à l'Industrie, l'Allemand Günter Verheugen. De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’est déjà prononcée contre «une réduction générale». Effectivement, les fabricants automobiles allemands occupent le créneau des voitures haut de gamme et fort émettrices en CO2 et ont déjà manifesté leur inquiétude face à cette législation.

Le constructeur Porsche s’avoue très inquiet des nouvelles normes et aborde les questions de guerre économique entre les constructeurs généralistes italiens et les spécialistes allemands. À titre d’exemple, la 911 Turbo fabriquée par Porsche rejette 307 g CO2/km comparativement à 104 g CO2/km pour la Toyota Prius hybride, championne du palmarès 2006 de l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie de France. À titre technique, chaque litre d’essence émet 2,4 kg de CO2 tandis que les émissions d’un litre de diesel représentent 2,7 kg de CO2. Par contre, avec un litre de diesel, un véhicule parcourt généralement de 20 % à 30 % plus de distance qu’avec un litre d’essence.

Pour sa part, le porte-parole de l’UE, Johannes Laitenberger, a tenu à contrer l’argument des constructeurs allemands qui affirment que le projet de réglementation entraînera le licenciement de plusieurs employés. «Normalement, on ne perd pas d'emplois quand on embrasse le changement de manière proactive», a-t-il assuré. «Nous avons besoin de préparer l'Europe à la mondialisation et notre industrie à l'avenir.»

À titre comparatif, au Québec, la moyenne de consommation de carburant des véhicules légers (autos et camions) est de 9,9 litres/100 kilomètres, ce qui correspond à des émissions de 238 g CO2/km, selon l’ingénieur Jean-Claude Raymond du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Pour ainsi dire, les émissions moyennes du parc automobile québécois représentent près du double du niveau visé par l’Union européenne.

Afin de contrer la demande pour des véhicules toujours plus grands et énergivores, qui contrecarrent les réductions en termes d’émissions totales de CO2 possibles, M. Verheugen a jugé «impératif que les États prévoient des incitations fiscales pour que les consommateurs achètent des voitures plus propres».

Avec AFP et AP.

 

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