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OUGANDA : La circoncision sème la confusion

Écrit par Irin News
23.02.2007
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En décembre 2006, l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses, une branche de l’Institut national (américain) de la santé, a annoncé l’interruption prématurée de deux essais cliniques sur les effets de la circoncision masculine chez l’adulte; des résultats préliminaires ayant montré que la circoncision, lorsqu’elle était réalisée médicalement, réduisait de manière significative le risque pour un homme d’être infecté au VIH, dans le cadre de relations hétérosexuelles.

Le premier essai a impliqué 3000 hommes séronégatifs à Kisumu, dans l’ouest du Kenya, et a montré une réduction du risque d’infection de 53 % parmi les hommes circoncis.

Le deuxième essai, mené sur 5000 hommes séronégatifs dans le district de Rakai, dans le centre de l’Ouganda, a révélé que la transmission du VIH chez l’homme circoncis était inférieure de 43 % à celle des hommes n’ayant pas subi l’ablation du prépuce.

Ces résultats ont confirmé les conclusions d’un précédent essai mené en Afrique du Sud par l’Agence nationale (française) de recherche sur le sida, qui avait évalué la réduction du risque d’infection à environ 60 %.

Dr Godfrey Kigozi, l’un des enquêteurs de l’étude en Ouganda, a dit à IRIN/PlusNews que l’étude avait souligné l’effet protecteur de la circoncision masculine sur la transmission du virus, mais a insisté sur le fait que cela ne faisait pas disparaître le risque.

«Quand on dit que la circoncision réduit le risque de transmission [...] cela ne veut pas dire qu’elle élimine le risque d’infection au VIH/sida», a-t-il dit. «C’est seulement une composante des stratégies de prévention. Si vous êtes circoncis, c’est bien, mais si vous avez des relations sexuelles protégées ou si vous vous abstenez, c’est mieux.»

Selon le président Museveni, si l’Ouganda a pu enregistrer des succès dans la lutte contre le sida, c’est parce que le message du gouvernement était clair.

«La manière dont nous avons réussi à contrôler de manière efficace le sida est due à un message sans équivoque qu’il s’agit d’une maladie incurable, qu’on l’attrape par les relations sexuelles et, que quand on l’a, on meurt. Il faut donc éviter tous les comportements sexuels à risque», a-t-il dit.

S’adressant à la nation le 26 janvier dernier dans la capitale, Kampala, lors de célébrations pour marquer le 21e anniversaire de son accession au pouvoir, le président Museveni a exhorté les jeunes à s’abstenir d’avoir des relations sexuelles jusqu’à ce qu’ils trouvent un partenaire pour se marier.

«Je suis inquiet que les taux d’infection au VIH aient commencé à augmenter, et que les gens pensent que le VIH n’est plus là», a-t-il dit. «Abstenez-vous d’avoir des relations sexuelles jusqu’à ce que vous trouviez un partenaire permanent. Vous devez savoir que les ARV [antirétroviraux] ne guérissent pas, ils prolongent seulement votre vie.»

Le gouvernement de Museveni a été salué pour avoir réussi à réduire le taux de prévalence en Ouganda de plus de 20 % au début des années 90, à environ 6 % en 2000.

Cependant, une hausse du taux de prévalence a été constatée entre 2005 et 2006, de 6,4 % à 6,7 %: une tendance que certains analystes ont expliqué par une certaine autosatisfaction des autorités et par l’élargissement de l’accès aux traitements ARV qui prolongent et améliorent la vie des personnes vivant avec le virus.

Dr Sam Okware, directeur des services sanitaires au ministère de la Santé, a dit à IRIN/PlusNews que le ministère était toujours en train d’étudier les résultats des essais sur la circoncision masculine pour voir comment cet outil de prévention de l’infection pouvait être intégré dans la stratégie nationale de lutte contre le sida.

 

 

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