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Invisible

Écrit par Laffreux
27.02.2007
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Je le vois dans ses yeux, brillants comme des soleils :

son âme est tourmentée et son cœur est vermeil.

Quelque chose l'a blessée, elle a besoin de moi.

Je suis là pour l'aider à soigner tant d'émoi.

Pas besoin de parler elle viendra se nicher

sans avoir réfléchi, sans besoin de chercher

au creux de mon épaule où logent ses douleurs,

car ici je construis des lendemains meilleurs.

  • femme avec parapluie sous la pluie(攝影: / 大紀元)

 

D'abord c'est sa chaleur qui vient là me couvrir

et rien autour ne vit, peu me chaut de mourir,

car ici en l'instant je suis son seul refuge,

seul endroit préservé qui reçoit son déluge.

Ensuite sont les sanglots : les secousses en son corps

la poussent à me serrer toujours plus fort encore.

 

Puis voilà la tiédeur et l'humide vaisseau

des ses larmes sans fard qui sont tel un ruisseau.

Chaud tiède et froid bien sûr, autant de sensations

qui sont nées d'un amour et mortes d'une passion.

Serrés, proches et secoués, partageant ces tourments,

on sait que chaque fois les maux sont si gourmands

qu'il nous faudra quelqu'un pour alléger leurs poids.

Et l'on rêve, l'oeil humide, de la toucher du doigt

cette moitié de nous qui semble se cacher

et qu'on ne force pas de peur de tout gâcher.

Sur mon épaule chaude je jette un bref regard.

Elle est mouillée aussi mais ce qui est bizarre

c'est que rien n'y repose malgré les soubresauts.

Alors pour deviner ce qui me donne l'assaut

je regarde plus bas mais là rien ne demeure.

Ainsi à l'évidence, ce n'est que moi qui pleure,

qui sanglote et qui souffre songeant à ce fantôme

qui hante sans cesser mon horizon désert.

Qui il est, je l'ignore, mais je sais que je l'aime

et mon âme se vide quand je rêve qu'il me serre.

C'est le sang de l'amour qui coule sur mon épaule

Et les pleurs de mon coeur qui me font si humide.

Mais la vie est cruelle et me laisse stupide

Loin de toi, invisible, écrouée, comme en geôle.

 

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