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Langues et société

Écrit par Frédérique Privat, La Grande Époque
13.03.2007
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Elles sont environ 6000, les langues, à être parlées sur notre planète.

Et d’ici la fin du siècle, on prévoit qu’elles ne seront plus que la

moitié. Abandonnées, oubliées, enterrées dans le gigantesque maelström

de la mondialisation économique…

  • La semaine de la Langue Française se déroulera du 10 au 20 mars 2007 (攝影: / 大紀元)

 

 

En effet, les langues des « minorités ethniques » trouvent de moins en moins à qui parler : les migrations massives vers les grandes zones urbaines entraînent une uniformisation de la langue. Il semble ainsi plus aisé de trouver un emploi en parlant l’anglais plutôt qu’en parlant le navajo ou le quechua. Il y a aussi cette volonté inconsciente de se fondre dans la masse afin d’appartenir à cette nouvelle majorité anglophone ou hispanophone.

 Ces langues amérindiennes du Nord et du Sud de L’Amérique sont pourtant encore bien représentées, semble-t-il. Ainsi, selon la linguiste Colette Grinevald de l’Institut des Sciences de l’Homme Lyon II (dans une interview au Monde de janvier 2006), le navajo serait la langue maternelle de 120 000 Américains aujourd’hui encore alors que les langues quechuas seraient encore employées par des millions de péruviens, équatoriens…

Mais face à cette globalisation, qu’en est-il alors de l’identité culturelle de ces personnes ? Comment des centaines, voire des milliers d’années de pratique langagière pourraient disparaître en seulement quelques décennies ? Un tel déséquilibre pourrait-il être supporté par ces communautés ethniques ? Le suicide, l’alcoolisme et la drogue ne deviennent-ils pas des moyens de pallier à cette disparition de leur culture en s’autodétruisant ?

Et pourtant ! cette diversité langagière devrait être sujet de fierté pour un pays, car bien loin de le diviser, si elle est acceptée des autorités, elle favorisera l’ouverture d’esprit des uns vers les autres, en permettant d’accepter les différences et de favoriser la tolérance entre communautés.

Car on avance plus vite si l’on sait d’où on vient et où on va…

Ainsi, le parisien qui découvre le créole antillais peut prendre la mesure de l’histoire de ces îles et ainsi appréhender les us et coutumes des lieux, en reconnaissant les mots d’origines anglophone, hispanophone ou africaine… de même, les proverbes créoles, si représentatifs de la sagesse populaire,  seront des moyens de mieux découvrir la richesse culturelle et historique de ces populations.

En France, les Langues et Cultures Régionales sont maintenant partie prenante dans l’Education Nationale. Le basque, le breton, le créole qui étaient autrefois considérées comme des langages « peu civilisés » utilisées par des « personnes peu éduquées » sont aujourd’hui reconnues sur le plan national, leur rendant alors toutes leur lettres de noblesse.

Les concours aux CAPES de breton, de basque, catalan, occitan ou créole, sont ainsi propulsés dans les départements concernés. En Bretagne, des écoles publiques proposent aussi un enseignement bilingue en langues bretonne et française.

Quant à la langue française même, elle aussi possède ses défenseurs et ceci au niveau planétaire.

 

Face à l’invasion des anglicismes, nombre de linguistes, écrivains ou académiciens montent au créneau, clamant que si l’anglais est la langue commerciale par excellence, le français, lui, demeure une langue de culture. Si l’on apprend l’anglais pour faire du commerce,  on apprendra le français pour le parler dans la rue, lire de la littérature traditionnelle française… et cela, les québécois l’ont bien compris. Pas question de « mails » ou de « shopping » ! On s’envoie des courriels et on part faire du « magasinage ». Quand le restaurateur rapide KFC® (Kentucky Fried Chicken) a souhaité s’implanter dans la Belle Province, il dut renoncer à son sigle anglophone pour une traduction bien… française. PFK, soit Poulet Frit du Kentucky ! Les exemples sont nombreux mais reflètent cette résistance séculaire et spontanée à toute invasion anglaise, quelle que soit sa forme…

De manière générale, cette résistance aux langues dites « leader », telles que l’anglais, va s’organiser. Internet, jugé par beaucoup comme un vecteur de cette mondialisation, se pose pourtant en outil de communication de certaines minorités linguistiques : en Amérique du Sud, des sites en langues amérindiennes se développent pour, et par les Amérindiens, et ce grâce à une volonté de conservation du patrimoine culturel.

De manière générale, c’est peut-être l’atout que porte Internet pour résister à cette mondialisation des langues : favoriser l’accès à toutes les langues, ou presque…

Par exemple, Lexilogos, portail de traduction sur Internet propose de passer du français à un large choix de langues provenant des 4 coins de la planète.

Et pour ceux qui souhaitent asseoir leurs connaissances de la langue française même, les dictionnaires, qui demeurent les principales références dans ce domaine, se mettent en ligne : Larousse ou Le Robert proposent, moyennant frais d’inscription, d’aller sur des sites où les professionnels peuvent s’adonner à leurs recherches lexicales.

Dans cette même optique de sémantique mais avec un objectif d’esprit « participatif », le site de Wikipédia propose aux internautes d’y déposer leurs propres définitions.

Bref, les langues s’étudient, se traduisent, s’apprécient, s’exportent ! Et pour cela, les livres, le web et surtout les Hommes demeurent encore leurs meilleurs outils de pérennisation.

 

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