Décidément, on ne va pas au Théâtre du Nouveau Monde (TNM) pour être

déstabilisé! Encore une fois, on nous présente un des classiques de la

dramaturgie russe, La Mouette d’Anton Tchekhov, sans toutefois

renouveler le genre. Mais alors pourquoi Yves Desgagnés s’est-il attelé

à la tâche?

Pourquoi monter cette pièce juste après avoir monté Oncle

Vania, du même auteur, chez Jean Duceppe? À la sortie du théâtre, on se

pose toujours la question…

La Mouette d’Anton Tchekhov est présentement jouée au Théâtre du Nouveau Monde. (Yves Renaud)

Ne vous méprenez pas, je crois que la mission du TNM est noble et nécessaire. Il en faut de ces compagnies qui diffusent les oeuvres majeures du répertoire international et national tout en accordant une place de choix à la création. Mais si on consacre autant de ressources, tant financières qu’humaines, à ce projet, ne doit-on pas s’assurer que le résultat final soit plus captivant, surtout lorsqu’on s’attend à recevoir souvent un public d’étudiants!

On ne peut blâmer les comédiens, cependant, pour ce manque de relief dans la production. Les différents acteurs nous donnent l’occasion d’assister à des performances plus qu’intéressantes, que ce soit l’éclatante Maude Guérin interprétant une Arkadina haïssable à souhait, ou Gérard Poirier dans un vieillard bavard mais attachant. Un minime bémol en le couple Nina-Tréplev (Catherine Trudeau-Maxim Gaudette), un peu fade et dont la relation amoureuse semble moins claire. La mise en scène convenue est cependant aussi responsable de ce fait. Yves Desgagné ne surprend pas le spectateur et lui offre plutôt un produit générique, ce qui explique probablement son manque de saveur…

La Mouette d’Anton Tchekhov, au Théâtre du Nouveau Monde, du 6 au 31 mars 2007.

Billetterie : 514 866-8668.