40 000 nouveaux déplacés fuient les combats au Sri Lanka

Écrit par Centre de Nouvelles ONU
21.03.2007

 

Plus de 40 000 civils ont fui les violents combats dans l'est du Sri

Lanka récemment, ce qui porte à environ 127 000 le nombre de personnes

déplacées dans le district de Batticaloa, annonçait la semaine dernière

le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

«Les récents mouvements de population ont eu lieu depuis les zones

gérées par le LTTE (mouvement des Tigres de libération de l'Eelam

Tamoul) dans l'ouest de Batticaloa, principalement vers les zones

contrôlées par les forces gouvernementales de Kalawanchikudy et

Aarayampathy dans le sud du district», a précisé Jennifer Pagonis,

porte-parole du HCR lors d'une conférence de presse aujourd'hui au

Palais des Nations à Genève.

  • Des proches d’un officiel du gouvernement du Sri Lanka lors des funérailles(Stringer: AFP IOPP / 2007 AFP)

 

Le HCR avait déjà transporté 2500 bâches en plastique et 1925 tentes familiales prêtes à être distribuées aux populations affectées, a-t-elle ajouté. «Le gouvernement, via les officiels locaux, a lancé un appel urgent pour une assistance immédiate en nourriture pour les quatre prochaines semaines au moins», a poursuivi Mme Pagonis. D’après elle, les sites déjà existants d'accueil des déplacés sont surpeuplés et le HCR est confronté à «des difficultés permanentes pour trouver des terrains».

«Alors que les combats se poursuivent, de plus en plus de personnes sont contraintes de fuir, et nous avons demandé au gouvernement d'augmenter ses efforts pour faire face aux besoins des déplacés», a-t-elle déclaré.

Parallèlement, l'UNHCR et d'autres agences surveillent le retour de civils depuis six régions du district de Batticaloa vers le district de Trincomalee. Les retours ont commencé le 12 mars. Plus de 300 personnes ont déjà été transportées vers le centre de transit à Killaveddi.

Le gouvernement du Sri Lanka a assuré que tous les mouvements de retour seraient volontaires. Cependant, des rapports de contrôle inter-agences à Batticaloa indiquent qu'une forte pression a été exercée sur les déplacées, notamment par les déclarations des autorités locales qui indiquaient que l'assistance serait arrêtée si elle restait à Batticaloa.

«Ces pressions, ajoutées aux inquiétudes pour la sécurité sur les sites des déplacées, en ont contraint de nombreux à retourner à Trincomalee même s'ils avaient exprimé de sérieuses réserves quant à la situation de la sécurité dans leurs régions d'origine», a indiqué la porte-parole du HCR.

L'agence «continue de plaider pour un retour volontaire, sans aucune pression ou contrainte» et insiste sur la nécessité de lever les obstacles au retour.

Mme Pagonis a de surcroît fait part de son inquiétude à propos des conditions de vie de quelque 10 000 déplacés internes dans les zones de Madu Church et autour de Mannar contrôlées par le LTTE, dans le nord du Sri Lanka.

«La sécurité dans cette région s'est détériorée de façon significative ces dernières semaines et le LTTE a donné des instructions précisant que tous les déplacés internes devaient quitter les églises et que l'accès des agences humanitaires était désormais restreint.»

«De nombreuses personnes déplacées internes ont cherché refuge dans les églises pour des raisons de sécurité et pour éviter le recrutement forcé par le LTTE», a rappelé la porte-parole.