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Le porteur d’eau

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
22.03.2007
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«L’eau, c’est plus que l’eau. C’est une veine qui mène jusqu’au cœur des hommes», explique Gilles Raymond. Cette pensée illustre bien les sereines réflexions dans lesquelles nous baigne le visionnement du film, simple et honnête Le porteur d’eau qui sera diffusé au cinéma Beaubien à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.

Par la narration touchante de Jacques Languirand, le documentaire

explique comment Gilles Raymond, ce «porteur d’eau» originaire de

Donnacona, une petite ville de 6000 habitants près de Québec, consacre

sa vie pour que des villages pauvres d’Indonésie aient accès à de l’eau

potable.

  • Gilles Raymond avec sa fille en Indonésie(攝影: / 大紀元)

Après avoir milité pour préserver les services offerts aux milieux ruraux québécois, Gilles Raymond est parti vivre aux Caraïbes, puis en Indonésie en tant que coopérant. Observant la mauvaise gérance des ONG locales qui utilisaient davantage les fonds pour payer des salaires que pour financer des projets, il est vite désabusé de la coopération internationale qu’il qualifie aujourd’hui de «grand mensonge».

Il constate qu’en Indonésie, la dictature de Suharto a laissé derrière elle des séquelles profondes qui deviennent source de pauvreté. Après mûres réflexions, il décide donc de démarrer ses propres projets afin de permettre à la population de l’île indonésienne de Florès d’avoir accès à de l’eau courante et potable.

Gilles Raymond propose une autre façon d’aborder la coopération. Il vise à stimuler l’autonomie des populations locales par leur propre travail. Ainsi, il obtient des résultats intéressants, puisque ce sont les villageois eux-mêmes qui doivent mettre en œuvre le projet. Celui-ci est du coup adapté à leur réalité et prend vie par leurs propres efforts et non artificiellement par des moyens de financement et une conception extérieurs.

N’ayant aucun moyen financier ni salaire, le porteur d’eau inspire tout de même le gouvernement indonésien qui observe le modèle qu’il utilise dans le but de développer des projets similaires dans d’autres régions touchées par le manque d’accès à l’eau.

Avec proportionnellement autant de moyens que son ami Gilles Raymond, le réalisateur Pascal Gélinas réussit à nous plonger au cœur d’une problématique qui paraît, pour l’instant, si loin du Québec.

Le rythme calme des propos du porteur d’eau exilé et les paysages tropicaux de la petite île indonésienne réussissent bien à nous faire sentir le rythme de vie des populations locales qui ont des préoccupations plus fondamentales que celles imposées par les tourbillons urbains des grandes villes.

L’eau que l’on boit est la même qui a abreuvé les êtres vivants depuis des millions d’années. L’eau que nous buvons aujourd’hui au Québec est peut-être celle qui sera bue demain en Indonésie. Si nous gardions en tête cette pensée nous immergeant dans le même état d’esprit que Le porteur d’eau, probablement que plus de compréhension s’installerait entre les différents peuples du monde qui, de toute façon, s’abreuvent à la même source.

Le porteur d’eau, dès le 22 mars au cinéma Beaubien en version originale et dès le 30 mars au cinéma du Parc, avec sous-titres anglais. Le film sera également de la programmation du Festival de films sur les droits de la personne de Montréal qui aura lieu du 23 au 29 mars.

 

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