Chine : Zhushan en état de siège après les émeutes populaires

Écrit par Li Xi, La Grande Époque
24.03.2007

 

 

 

 

 

Les émeutes du 9 mars à Zhushan ont finalement été dispersées par la

police, mais la ville entière reste sous loi martiale. Depuis le 13

mars après-midi, la circulation des voitures a repris pour des périodes

transitoires, alors que les transports publics sont toujours paralysés

au moment de la rédaction de cet article.

  • Voiture incendiée dans les rues de Zhushan(攝影: / 大紀元)

 

 

D’après des habitants, plus de 2 000 policiers armés stationnent en ville. Le 13 mars, des véhicules de police étaient vus patrouillant en ville, diffusant des appels au calme par haut-parleur et demandant aux gens de ne pas « écouter les rumeurs ». Les messages annonçaient aussi que la police avait reçu des ordres et ne ferait pas de mal aux civils.

Un habitant, entendant le message, s’indigne : « Menteurs ! J’ai vu la police frapper les gens, certains ont même visé des passants, des cyclistes. Il y a eu au moins 50 blessés par les coups. »

De nombreux médias sont sur place, y compris des télévisions de Hong Kong, du Japon, d’Angleterre.

Après les incidents, Zhang Zilin – un membre de la coalition Pan-Blue, qui a la première diffusé les photos des émeutes – a quitté la ville. Il dit avoir été « pris entre quatre yeux » par les forces de sécurité parce qu’il avait informé la presse internationale, et que les autorités ont décidé de bloquer totalement les médias.

A l’origine des affrontements, le triplement des prix des transports en commun, que les habitants disent directement lié à la corruption du gouvernement. En particulier, les habitants sont en colère contre « l’arrogance » des autorités qui ont organisé la répression des manifestants – provoquant ainsi l’émeute – en pleine session du Congrès National du Peuple à Pékin.

Les transports publics liant les villes de Zhushan, Daqingping et Yongzhou sont depuis récemment assurés par l’entreprise de transport Anda. Celle-ci a en quelques mois triplé le prix des billets et, après le Nouvel An chinois, fait payer des suppléments aux étudiants retournant à l’école pour leur bagages. Lorsqu’un chauffeur a giflé un étudiant qui refusait de payer le supplément, le mécontentement public s’est transformé en tempête : les premiers protestataires se sont retrouvés face aux gorilles d’Anda, puis à la police. Au final, près de 20 000 personnes se sont retrouvées face aux forces de sécurité appelées en renfort.

Le porte-parole de l’association Human Rights in China, Feng Congde rappelle que de tels événements sont de plus en plus fréquents, et illustrent la distance croissante entre la situation réelle en Chine et la « société harmonieuse » telle que décrite par le régime.