Le 11 mars, de nouveaux combats de rue ont eu lieu à Shanwei dans la

province de Guangdong en Chine. C’est une nouvelle fois la question de

l’expropriation de leurs terres qui a opposé des villageois à des

mercenaires.

Fin 2005, environ 70 villageois avaient été tués lors du massacre de

Shanwei, lors de combats pour le même terrain, sur lequel s’éleve

maintenant une centrale électrique.

L’entreprise qui a construit la centrale en est aux dernières étapes de la construction. Cependant, les autorités de Shanwei n’ont toujours pas fini les négociations pour l’indemnisation des villageois expropriés. Ceux-ci sont donc fermement opposés à la fin de la construction de la centrale. Des mercenaires ont été engagés pour empêcher toute action contre la centrale, et les villageois sont donc souvent battus.

D’après M. Li, du village Shigu, le 11 mars une dizaine d’ouvriers avec une excavatrice, un camion et un tracteur sont venus au village pour continuer la construction. Les villageois leur ont demandé de partir comme les négociations n’avaient pas été conclues. Les ouvriers sont donc partis, mais sont revenus peu après avec plus de 100 mercenaires âgés de 20 à 30 ans, et armés de pierres et de matraques.

M. Li raconte : «  Après être arrivés, ils ont frappé tous les gens qu’ils croisaient. Trois villageois ont été sérieusement blessés. L’un a eu la main brisée. Quand on a voulu l’emmener à l’hôpital, ils n’ont pas laissé la voiture partir et ont même frappé le conducteur. Les villageois ont contacté la police, qui les a ignorés et n’est pas venue. »

Les mercenaires ont assiégé le village de Shigu, criant : « Quiconque tente de faire cesser la construction mourra ! »

Ensuite, les villageois de Shigu ont demandé l’aide de ceux de Dongzhou. D’après un villageois, plus d’un millier sont venus en renfort et on emmené les villageois blessés à l’hôpital. Certains se sont battus avec les mercenaires, blessant trois d’entre eux et brûlant leurs véhicules. A ce moment, la police est arrivée pour tenter d’apaiser la situation.

Les villageois ont crié : « Quand ils viennent nous frapper, vous ne bougez pas. Maintenant qu’ils sont blessés, vous arrivez immédiatement ! »

D’après les villageois, des responsables du gouvernement local embauchent eux-mêmes les mercenaires. Les techniques n’ont donc pas changé, plus d’un an après le massacre de Shanwei. Les responsables de ce massacre n’ont d’ailleurs toujours pas été jugés ni même inquiétés.